Le défilé Jacquemus était l’événement à ne pas rater: voici pourquoi

Entre foulards noués autour du visage, vêtements légers et accessoires destinés à devenir des obsessions, la séduisante griffe marseillaise a captivé le monde ce lundi.

« Si Instagram était un créateur de mode, ce serait Simon Porte de Jacquemus, » écrivait le journal WWD récemment. Et ils n’ont pas tort. Personne ne maîtrise mieux que le designer de Bramejean l’art de créer un langage visuel irrésistible — ironique, instantané, évocateur — capable de captiver le public dans un jeu entre provocation et naïveté. Le créateur français exploite tous les ressorts qui rendent les réseaux sociaux attrayants: des lieux spectaculaires transformant les podiums en clichés parfaits pour les fils d’actualité, un entourage de célébrités impressionnantes, des publicités ludiques éveillant une curiosité croissante.

À Capri, pour les célébrations du 15e anniversaire de sa marque, l’esthétique méditerranéenne si caractéristique du couturier a brillamment triomphé. La mise en scène était digne d’une carte postale: des piles de boîtes Jacquemus sur le funiculaire, des vêtements ramenés à terre par un bateau mené par un nageur séduisant, et la diva Jennie Kim (de Blackpink) enveloppée dans une serviette sur le toit de la Villa Malaparte. Ce chef-d’œuvre moderniste, surplombant la mer avec ses 32 marches et sa façade rouge pompéienne, qui offrait une vue imprenable sur les Faraglioni.

Intitulé The House, le défilé se déroulait dans cette villa appartenant jadis à l’écrivain et journaliste Curzio Malaparte, qui avait ensorcelé Jean-Luc Godard pour y tourner « Le Mépris » (1963) avec la légendaire Brigitte Bardot. En 1997, Karl Lagerfeld lui-même avait immortalisé cette demeure dans un ouvrage publié par Steidl. Ces images ont inspiré Simon Porte de Jacquemus, qui les a exhibées, brodées sur sa veste, lors du Met Gala en l’honneur du Kaiser. Un geste qui a capté l’attention des actuels propriétaires de la villa, bouclant ainsi une boucle artistique et émotionnelle comme jamais auparavant.

Règne de la transparence

Et nous voilà lundi 10 juin. Jour qui a célébré « 15 ans de Jacquemus, 1 rêve, 1 maison, 99 marches, 47 looks, 40 invités, 25 degrés, » ainsi qu’une collection qui exaltait la Dolce Vita, entre foulards noués encadrant le visage, transparences, jeux de volumes et une palette de couleurs évoquant la mer et le soleil. Ou le sable, comme le suggère la première sortie avec ce manteau/peignoir duveteux, clin d’œil au film de Brigitte Bardot, dévoilant l’un des nombreux nouveaux fétiches du défilé: les ballerines à talons, accompagnées (plus tard) de manteaux en daim à col maxi, ou de robes géométriques à assortir avec une pochette Rond Carré rayée noir et blanc.

Des silhouettes élancées et des effets de transparence se sont succédés tout au long du show, où la soie stretché a régné en maître. Par moments, une traîne ou un drapé, ailleurs un hublot pour rendre ultra-séduisant le Mediterraneo selon Jacquemus.

Blanc, turquoise, rouge et crème ont été les nuances privilégiées, avec une touche exotique pour les nouvelles « Doubles Sandales », toujours à double talon mais cette fois en cuir de veau imprimé zébré. Les lignes rationnelles et volumineuses, déjà vues à la Fondation Maeght, ont ici rendu hommage à l’architecture de la villa hôte. Les maxi-cols, exagération des cols marins, viennent agrémenter manteaux et combinaisons déclinées en versions longues et courtes.

Et s’il est vrai que les contraires s’attirent — surtout en mode, où le détail rend l’ensemble intrigant — Jacquemus a associé paillettes, raphia et daim avec une grande aisance, insistant sur la sobriété d’une jupe crayon et le volume d’un top pour des nuits capriennes sous le signe du glamour. Les mêmes règles se sont appliquées à la robe avec top à volants et jupe transparente, portée sur le podium par une splendide Deva Cassel, mettant en valeur la nouvelle petite sacoche avec détail bijou qui fera fureur. Tout comme les nouvelles shopper en paille tressée ou les robes midi au dos nu, qui ont scellé le défilé sur Jennie Kim, déjà star de la bande-annonce de la collection.

Spectacle dans le spectacle, le premier rang était un firmament de stars européennes et américaines venues applaudir Simon Porte de Jacquemus: de Gwyneth Paltrow à Giancarlo Giammetti, de Peggy Gou à Rosie Huntington-Whiteley, d’Arón Piper à Manu Rios, de Laetitia Casta à Elodie et Ghali. Mais le plus beau VIP? La grand-mère du couturier Liline, embrassée et enlacée à la fin par son petit-fils ému.

Quant à la collection, Jacquemus lui-même affirme depuis toujours qu’il est plus intéressé par le fait de raconter des histoires que de créer des vêtements. Et c’est peut-être là la clé de lecture parfaite de sa créativité…

Autrice: Alessandra Zauli
Cet article a été traduit en français et adapté pour la Suisse après avoir initialement été publié sur elle.com/it. Retrouvez tous les autres articles de cette édition sur le site web officiel.

Tags : Luxe · défilé · italie · Design

Entre foulards noués autour du visage, vêtements légers et accessoires destinés à devenir des obsessions, la séduisante griffe marseillaise a captivé le monde ce lundi.

« Si Instagram était un créateur de mode, ce serait Simon Porte de Jacquemus, » écrivait le journal WWD récemment. Et ils n’ont pas tort. Personne ne maîtrise mieux que le designer de Bramejean l’art de créer un langage visuel irrésistible — ironique, instantané, évocateur — capable de captiver le public dans un jeu entre provocation et naïveté. Le créateur français exploite tous les ressorts qui rendent les réseaux sociaux attrayants: des lieux spectaculaires transformant les podiums en clichés parfaits pour les fils d’actualité, un entourage de célébrités impressionnantes, des publicités ludiques éveillant une curiosité croissante.

À Capri, pour les célébrations du 15e anniversaire de sa marque, l’esthétique méditerranéenne si caractéristique du couturier a brillamment triomphé. La mise en scène était digne d’une carte postale: des piles de boîtes Jacquemus sur le funiculaire, des vêtements ramenés à terre par un bateau mené par un nageur séduisant, et la diva Jennie Kim (de Blackpink) enveloppée dans une serviette sur le toit de la Villa Malaparte. Ce chef-d’œuvre moderniste, surplombant la mer avec ses 32 marches et sa façade rouge pompéienne, qui offrait une vue imprenable sur les Faraglioni.

Intitulé The House, le défilé se déroulait dans cette villa appartenant jadis à l’écrivain et journaliste Curzio Malaparte, qui avait ensorcelé Jean-Luc Godard pour y tourner « Le Mépris » (1963) avec la légendaire Brigitte Bardot. En 1997, Karl Lagerfeld lui-même avait immortalisé cette demeure dans un ouvrage publié par Steidl. Ces images ont inspiré Simon Porte de Jacquemus, qui les a exhibées, brodées sur sa veste, lors du Met Gala en l’honneur du Kaiser. Un geste qui a capté l’attention des actuels propriétaires de la villa, bouclant ainsi une boucle artistique et émotionnelle comme jamais auparavant.

Règne de la transparence

Et nous voilà lundi 10 juin. Jour qui a célébré « 15 ans de Jacquemus, 1 rêve, 1 maison, 99 marches, 47 looks, 40 invités, 25 degrés, » ainsi qu’une collection qui exaltait la Dolce Vita, entre foulards noués encadrant le visage, transparences, jeux de volumes et une palette de couleurs évoquant la mer et le soleil. Ou le sable, comme le suggère la première sortie avec ce manteau/peignoir duveteux, clin d’œil au film de Brigitte Bardot, dévoilant l’un des nombreux nouveaux fétiches du défilé: les ballerines à talons, accompagnées (plus tard) de manteaux en daim à col maxi, ou de robes géométriques à assortir avec une pochette Rond Carré rayée noir et blanc.

Des silhouettes élancées et des effets de transparence se sont succédés tout au long du show, où la soie stretché a régné en maître. Par moments, une traîne ou un drapé, ailleurs un hublot pour rendre ultra-séduisant le Mediterraneo selon Jacquemus.

Blanc, turquoise, rouge et crème ont été les nuances privilégiées, avec une touche exotique pour les nouvelles « Doubles Sandales », toujours à double talon mais cette fois en cuir de veau imprimé zébré. Les lignes rationnelles et volumineuses, déjà vues à la Fondation Maeght, ont ici rendu hommage à l’architecture de la villa hôte. Les maxi-cols, exagération des cols marins, viennent agrémenter manteaux et combinaisons déclinées en versions longues et courtes.

Et s’il est vrai que les contraires s’attirent — surtout en mode, où le détail rend l’ensemble intrigant — Jacquemus a associé paillettes, raphia et daim avec une grande aisance, insistant sur la sobriété d’une jupe crayon et le volume d’un top pour des nuits capriennes sous le signe du glamour. Les mêmes règles se sont appliquées à la robe avec top à volants et jupe transparente, portée sur le podium par une splendide Deva Cassel, mettant en valeur la nouvelle petite sacoche avec détail bijou qui fera fureur. Tout comme les nouvelles shopper en paille tressée ou les robes midi au dos nu, qui ont scellé le défilé sur Jennie Kim, déjà star de la bande-annonce de la collection.

Spectacle dans le spectacle, le premier rang était un firmament de stars européennes et américaines venues applaudir Simon Porte de Jacquemus: de Gwyneth Paltrow à Giancarlo Giammetti, de Peggy Gou à Rosie Huntington-Whiteley, d’Arón Piper à Manu Rios, de Laetitia Casta à Elodie et Ghali. Mais le plus beau VIP? La grand-mère du couturier Liline, embrassée et enlacée à la fin par son petit-fils ému.

Quant à la collection, Jacquemus lui-même affirme depuis toujours qu’il est plus intéressé par le fait de raconter des histoires que de créer des vêtements. Et c’est peut-être là la clé de lecture parfaite de sa créativité…

Autrice: Alessandra Zauli
Cet article a été traduit en français et adapté pour la Suisse après avoir initialement été publié sur elle.com/it. Retrouvez tous les autres articles de cette édition sur le site web officiel.

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