EBEL, le luxe au féminin… et pas seulement

A l’occasion des salons de l’horlogerie qui animent Genève, la maison EBEL a investi le Beau-Rivage à Genève, une adresse aussi raffinée que ses montres. C’est dans ce cadre feutré que nous avons rencontré Flavio Pellegrini, président de la marque suisse. Entre confidences personnelles, hommage au design iconique d’EBEL et réflexions sur le luxe au féminin, il partage avec nous sa vision du temps.

« Une montre, c’est presque un cœur : tant qu’on la porte, elle bat. Quand on la pose, elle s’arrête. » Cette phrase, prononcée avec simplicité, résume à elle seule la philosophie d’EBEL : l’émotion, la mémoire, et cette idée que le vrai luxe traverse les époques, porté au poignet comme un secret bien gardé. L’une de leurs premières campagnes de publicité le disait déjà avec justesse : « Mieux qu’une montre, un bijou ».

ELLE Suisse: Votre première montre, vous vous en souvenez ?
Flavio Pellegrini:
Bien sûr. C’était une montre offerte par mes parents pour ma première communion. Je l’ai toujours. Et j’ai aussi une montre de mon père que je porte lors d’occasions spéciales. Ce sont des objets qui portent une mémoire, des fragments d’histoire familiale. La montre est un lien invisible entre les générations.

Vous êtes né au Locle, au cœur de la tradition horlogère suisse. Est-ce que cela a influencé votre parcours ? Votre famille travaillait-elle aussi dans ce secteur ?
Oui, bien sûr. Le Locle est vraiment le berceau de l’horlogerie. J’ai commencé à m’y intéresser pendant mes études universitaires, d’abord pour financer mes études. J’ai décroché un stage dans une entreprise horlogère de la région qui devait durer dix jours… et j’y suis resté tous les étés. J’ai travaillé dans différents départements, jusqu’au contrôle qualité. C’est là que j’ai développé ma passion pour l’horlogerie. Ma famille, en revanche, ne vient pas de ce monde : ce sont des émigrés italiens. Ce métier, je me le suis construit, porté par le travail, la curiosité, et une vraie fascination pour ce que l’horlogerie incarne.

En parallèle, j’avais choisi pour mon mémoire de licence un sujet très visionnaire pour l’époque : la distribution des montres de luxe par Internet. On m’a souvent répondu que ce serait impossible. « Le client doit sentir le cuir, boire une coupe de champagne, vivre une expérience », me disaient les professionnels. Aujourd’hui, la vente en ligne existe bel et bien, mais elle ne remplacera jamais le contact humain. C’est un objet émotionnel.

La montre est un lien invisible entre les générations.

Flavio Pellegrini, président d’EBEL

Comment êtes-vous arrivé à la présidence d’EBEL ?
J’ai rejoint le groupe Movado il y a plus de vingt ans, et j’ai commencé à travailler avec EBEL en 2004, lorsqu’ils ont racheté la marque. Je suis président d’EBEL depuis plus de 10 ans. J’ai eu la chance de toucher à tout : produit, marketing, distribution. J’ai grandi dans ce milieu, avec la passion comme moteur.

Qu’est-ce qui vous motive encore aujourd’hui ?
La perspective de ce que nous allons construire demain. C’est une marque avec un potentiel immense. J’aime aussi faire grandir les équipes, voir les talents évoluer. J’ai reçu ma chance, à mon tour de la transmettre.

EBEL est une marque qui parle beaucoup aux femmes. Etait-ce déjà le cas dès le début ?
Absolument. EBEL, c’est l’acronyme de « Eugène Blum et Alice Lévy« . Alice était responsable de l’esthétique, ce qui était très rare dans l’industrie horlogère du début du XXe siècle. Elle était d’ailleurs largement en avance sur son temps, imposant une vision du design élégant et féminin dans un univers alors très masculin. Cette élégance féminine, cet esprit design, sont encore au cœur de la marque aujourd’hui.

La montre, comme accessoire, a été délaissée, en partie à cause des smartwatches. Mais les jeunes générations cherchent du sens, une histoire. EBEL a tout cela.

Flavio Pellegrini, président d’EBEL

Et aujourd’hui, comment EBEL s’adresse-t-elle aux jeunes femmes ?
Aujourd’hui, environ 80 % de nos montres sont destinées aux femmes, mais nous proposons aussi des modèles masculins qui rencontrent du succès. Nous avons un véritable travail de reconnection. La montre, comme accessoire, a été délaissée, en partie à cause des smartwatches. Mais les jeunes générations cherchent du sens, une histoire. EBEL a tout cela : un héritage fort, une identité féminine assumée, une qualité suisse. Nous voulons raconter cette histoire, avec sincérité.

Le bracelet ondulé, signature d’EBEL, est emblématique. Quelle est son histoire ?
Il est né en 1977 avec la collection Sport Classic. Sa forme de vague n’est pas qu’un effet esthétique : elle offre aussi un confort inégalé. C’est devenu une icône. EBEL a toujours mis l’accent sur le confort, la sensualité, le raffinement. Entièrement vissé pièce par pièce, ce bracelet est une prouesse technique rarement égalée, aussi confortable qu’iconique. C’est aussi l’un des plus fins au monde.

Vous avez évoqué la Villa Turque, à La Chaux-de-Fonds. Que représente-t-elle pour EBEL ?
C’est notre showroom, dessiné par Le Corbusier. Il y a un véritable parallèle entre sa philosophie architecturale et notre vision du design : la beauté mariée à la fonction. Le bracelet ondulé incarne cette union. C’est un lieu d’inspiration, d’échanges, de création.

Le luxe, c’est l’intemporalité. C’est posséder un objet qui traverse les époques.

Flavio Pellegrini, président d’EBEL

Et pour vous, que représente le luxe ?
Le luxe, c’est l’intemporalité. C’est posséder un objet qui traverse les époques. C’est aussi une émotion. Le luxe ne se consomme pas, il se transmet. Une montre, c’est presque un cœur : tant qu’on la porte, elle bat. Quand on la pose, elle s’arrête.

Tags : interview · Suisse

A l’occasion des salons de l’horlogerie qui animent Genève, la maison EBEL a investi le Beau-Rivage à Genève, une adresse aussi raffinée que ses montres. C’est dans ce cadre feutré que nous avons rencontré Flavio Pellegrini, président de la marque suisse. Entre confidences personnelles, hommage au design iconique d’EBEL et réflexions sur le luxe au féminin, il partage avec nous sa vision du temps.

« Une montre, c’est presque un cœur : tant qu’on la porte, elle bat. Quand on la pose, elle s’arrête. » Cette phrase, prononcée avec simplicité, résume à elle seule la philosophie d’EBEL : l’émotion, la mémoire, et cette idée que le vrai luxe traverse les époques, porté au poignet comme un secret bien gardé. L’une de leurs premières campagnes de publicité le disait déjà avec justesse : « Mieux qu’une montre, un bijou ».

ELLE Suisse: Votre première montre, vous vous en souvenez ?
Flavio Pellegrini:
Bien sûr. C’était une montre offerte par mes parents pour ma première communion. Je l’ai toujours. Et j’ai aussi une montre de mon père que je porte lors d’occasions spéciales. Ce sont des objets qui portent une mémoire, des fragments d’histoire familiale. La montre est un lien invisible entre les générations.

Vous êtes né au Locle, au cœur de la tradition horlogère suisse. Est-ce que cela a influencé votre parcours ? Votre famille travaillait-elle aussi dans ce secteur ?
Oui, bien sûr. Le Locle est vraiment le berceau de l’horlogerie. J’ai commencé à m’y intéresser pendant mes études universitaires, d’abord pour financer mes études. J’ai décroché un stage dans une entreprise horlogère de la région qui devait durer dix jours… et j’y suis resté tous les étés. J’ai travaillé dans différents départements, jusqu’au contrôle qualité. C’est là que j’ai développé ma passion pour l’horlogerie. Ma famille, en revanche, ne vient pas de ce monde : ce sont des émigrés italiens. Ce métier, je me le suis construit, porté par le travail, la curiosité, et une vraie fascination pour ce que l’horlogerie incarne.

En parallèle, j’avais choisi pour mon mémoire de licence un sujet très visionnaire pour l’époque : la distribution des montres de luxe par Internet. On m’a souvent répondu que ce serait impossible. « Le client doit sentir le cuir, boire une coupe de champagne, vivre une expérience », me disaient les professionnels. Aujourd’hui, la vente en ligne existe bel et bien, mais elle ne remplacera jamais le contact humain. C’est un objet émotionnel.

La montre est un lien invisible entre les générations.

Flavio Pellegrini, président d’EBEL

Comment êtes-vous arrivé à la présidence d’EBEL ?
J’ai rejoint le groupe Movado il y a plus de vingt ans, et j’ai commencé à travailler avec EBEL en 2004, lorsqu’ils ont racheté la marque. Je suis président d’EBEL depuis plus de 10 ans. J’ai eu la chance de toucher à tout : produit, marketing, distribution. J’ai grandi dans ce milieu, avec la passion comme moteur.

Qu’est-ce qui vous motive encore aujourd’hui ?
La perspective de ce que nous allons construire demain. C’est une marque avec un potentiel immense. J’aime aussi faire grandir les équipes, voir les talents évoluer. J’ai reçu ma chance, à mon tour de la transmettre.

EBEL est une marque qui parle beaucoup aux femmes. Etait-ce déjà le cas dès le début ?
Absolument. EBEL, c’est l’acronyme de « Eugène Blum et Alice Lévy« . Alice était responsable de l’esthétique, ce qui était très rare dans l’industrie horlogère du début du XXe siècle. Elle était d’ailleurs largement en avance sur son temps, imposant une vision du design élégant et féminin dans un univers alors très masculin. Cette élégance féminine, cet esprit design, sont encore au cœur de la marque aujourd’hui.

La montre, comme accessoire, a été délaissée, en partie à cause des smartwatches. Mais les jeunes générations cherchent du sens, une histoire. EBEL a tout cela.

Flavio Pellegrini, président d’EBEL

Et aujourd’hui, comment EBEL s’adresse-t-elle aux jeunes femmes ?
Aujourd’hui, environ 80 % de nos montres sont destinées aux femmes, mais nous proposons aussi des modèles masculins qui rencontrent du succès. Nous avons un véritable travail de reconnection. La montre, comme accessoire, a été délaissée, en partie à cause des smartwatches. Mais les jeunes générations cherchent du sens, une histoire. EBEL a tout cela : un héritage fort, une identité féminine assumée, une qualité suisse. Nous voulons raconter cette histoire, avec sincérité.

Le bracelet ondulé, signature d’EBEL, est emblématique. Quelle est son histoire ?
Il est né en 1977 avec la collection Sport Classic. Sa forme de vague n’est pas qu’un effet esthétique : elle offre aussi un confort inégalé. C’est devenu une icône. EBEL a toujours mis l’accent sur le confort, la sensualité, le raffinement. Entièrement vissé pièce par pièce, ce bracelet est une prouesse technique rarement égalée, aussi confortable qu’iconique. C’est aussi l’un des plus fins au monde.

Vous avez évoqué la Villa Turque, à La Chaux-de-Fonds. Que représente-t-elle pour EBEL ?
C’est notre showroom, dessiné par Le Corbusier. Il y a un véritable parallèle entre sa philosophie architecturale et notre vision du design : la beauté mariée à la fonction. Le bracelet ondulé incarne cette union. C’est un lieu d’inspiration, d’échanges, de création.

Le luxe, c’est l’intemporalité. C’est posséder un objet qui traverse les époques.

Flavio Pellegrini, président d’EBEL

Et pour vous, que représente le luxe ?
Le luxe, c’est l’intemporalité. C’est posséder un objet qui traverse les époques. C’est aussi une émotion. Le luxe ne se consomme pas, il se transmet. Une montre, c’est presque un cœur : tant qu’on la porte, elle bat. Quand on la pose, elle s’arrête.

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