Pourquoi avons-nous peur du temps qui passe?

Pourquoi avons-nous l’impression que les jours nous échappent? Que la vie file et défile. Qu’il faudrait d’urgence arrêter les horloges. Que le temps, cet allié précieux, est devenu si difficile à dompter. Opinion.

Le paradoxe est-il en train de nous pourrir la vie? Jamais depuis Adam et Eve, l’être humain n’a été aussi libre de ses choix. Et jamais sans doute, le sentiment d’être pressé par le temps n’a été aussi présent. L’un va-t-il avec l’autre? Les scientifiques, qui ont étudié le phénomène, le croient. Loisirs, professions, consommation, tout nous est désormais ouvert. La bascule numérique a ouvert tous les champs du possible pour chacun d’entre nous, qui peut lire tous les livres, écouter toutes les musiques, voir tous les films, parler au monde entier, en tout temps et tout lieu. Oui, mais par où commencer? Quelle porte franchir?  Comment s’assurer que le choix est le bon? Comment ne rien rater? Nous avons créé un monde tout est possible, sauf de ne RIEN FAIRE. De ne rien faire sans culpabiliser. Un monde de choix, mais surtout de contraintes, la première étant d’être heureux. HEUREUX, vous m’entendez? Et si vous ne l’êtes pas, c’est que vous avez perdu votre temps. Tiens donc!

N’avez-vous jamais quitté prématurément une soirée, pressée par les rendez-vous du lendemain? N’avez-vous jamais hésité entre un concert, un ciné ou une expo, pour finalement rester chez vous, épuisée? Le stress est décidément l’invention du siècle. Écoutons-nous: «Je n’ai pas une minute à moi», «Je suis sous l’eau», «J’ai un agenda de ministre», «Les fins d’année sont terribles». Oui, mais les débuts aussi! L’ancêtre tranquille, amusée par l’agitation du monde, a été rangé au placard. Vive les seniors stressés. L’enfant qui s’ennuie a été banni. Mères, managers, femmes employées ou à la maison, nous sommes toutes à la même enseigne.

Prendre du temps pour soi, c’est s’accorder de l’importance, nous répète-t-on pourtant à l’envi dans les séances de yoga nidra, coincées entre une conférence, un repas ou les cours de flûte du dernier. Les projets se bousculent, les rendez-vous s’enchaînent, Le temps n’a plus le temps. Et l’on se met à rêver d’une journée entière à ne RIEN faire. À de longues heures d’ennui absolu, interminables, jouissives. RIEN?

Oui, rien. Chiche?

Tags : analyse
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