En signant la fin du vêtement star, Calzedonia dépoussière les défilés

25 septembre 2023 · Melissa N'Dila

Le vêtement est-il toujours aussi primordial dans un défilé de mode? A cette réflexion autrefois insensée, la célèbre marque de collants a répondu mardi, au cœur de la Fashion Week de Milan, par la plus franche et festive des négatives. Et elle a tout compris.

Mardi 18 septembre, pour la deuxième année consécutive, Calzedonia a présenté son nouvel assortiment de collants dans le cadre de la Fashion Week 2023. Précédemment installée à Paris, c’est cette fois dans son pays d’origine, à Milan, que la griffe de Verone a célébré sa déjà culte « Calzedomania ». L’objectif du grand rendez-vous: faire l’éloge de la jambe dans tous ses états.

Une trentaines de gambettes fringuées de looks ”no pants” a ainsi dévalé les podiums, faisant la part belle aux collants résilles, à ceux à motifs géométriques, à thèmes floraux ou encore à ornements animaliers. Il n’a cependant pas fallu attendre longtemps avant que le défilé de mode ne se voie rapidement damer le pion par une multitude d’autres tableaux aussi étonnants que captivants.

A lire aussi: Mode sans pantalon: comment adopter la tendance et hiver

Muses suspendues, tablées bipèdes, créatures envoûtantes: tant de fantaisies qui ont fait naître une nouvelle maxime au cœur de l’architectural Mico Milano Congressi: parer le show d’une volonté de faire vivre au Gotha milanais une expérience passionnante plutôt que de montrer un design de passionné. Une direction artistique qui, si elle a pu indigner les analystes mode les plus chevronnés, prouve du même pas à quel point ceux-ci ne sont en réalité plus le premier public à qui les marques de textile veulent désormais s’adresser.

Le défilé de Calzedomania est sans équivoque: la préoccupation actuelle est plus que jamais à l’assurance que le défilé de mode satisfasse au mieux les influenceuses et autres stars instagrammables. Le but étant que leur nombre d’abonnés fasse gonfler celui de la marque et donc concomitamment le poids de leur portefeuille. La marque transalpine a ainsi posé ce défi sur les épaules d’icônes de la mode moderne, d’Ashley Graham à Iris Mittaneare jusqu’à Anna Dello Russo.

A lire aussi: Ce pays a le plus grand nombre d’influenceurs en Europe

De nombreux autres défilés de la saison ont usé des mêmes stratagèmes – fait qui a d’ailleurs conduit Chloé Brillant, une rédactrice de Vogue, à rédiger un article intitulé « Fashion Week: je ne supporte plus les célébrités, suis-je réac?« . Notre consœur y questionne la véritable essence de la mode au regard de ces nouveaux acteurs, concluant finalement que:

Les célébrités, au lieu d’être des icônes de mode inspirantes, risquent ainsi de devenir de simples porte-manteaux, au service non pas de la recherche stylistique, mais du marketing des grandes maisons.

Chloé Brillant, rédactrice chez Vogue France, Vogue

Vivre avec son temps

Les marques de mode doivent-elles alors reconstruire l’expérience visuelle de leurs défilés de mode, au service d’un retour à un show essentiellement tourné vers le vêtement et rien que le vêtement? La réponse est non. L’une des plus grandes limites de l’industrie de cette industrie a longtemps été tant le manque de diversité que d’accessibilité. Longtemps réservés aux journalistes et autres référents haut placés avec pour seuls médiums les articles papier et de rares chaînes télévisées, les défilés de mode n’ont eu de cesse de faire croire au public qu’il n’appartenait qu’à une part expertisée de la société.

Un constat corroboré par Forbes qui décryptait le phénomène durant la pandémie de Covid, démontrant alors que: « En collaborant avec des influenceurs, les marques peuvent attirer un public plus diversifié et proposer des designs plus inclusifs ». Et d’ajouter que non seulement ces derniers fournissent rapidement du contenu, mais sont également sensibles aux comportements et aux préoccupations de leurs communautés. La mode appartient à tous et se doit, en tant que l’un des principaux miroirs de notre société, de vivre avec son temps.

C’est en ce sens que le défilé Calzedonia est une réussite. Une réussite qui parlera davantage à la génération Z et leurs aînés étant parvenus à prendre l’impétueux train de la modernité. La révélation d’une collection doit susciter l’envie au-delà du podium et au-delà du vêtement. S’habiller, c’est faire l’éloge d’une personnalité, d’une ambiance et d’un décor.

Tags : italie · influenceurs · Luxe · défilé

Le vêtement est-il toujours aussi primordial dans un défilé de mode? A cette réflexion autrefois insensée, la célèbre marque de collants a répondu mardi, au cœur de la Fashion Week de Milan, par la plus franche et festive des négatives. Et elle a tout compris.

Mardi 18 septembre, pour la deuxième année consécutive, Calzedonia a présenté son nouvel assortiment de collants dans le cadre de la Fashion Week 2023. Précédemment installée à Paris, c’est cette fois dans son pays d’origine, à Milan, que la griffe de Verone a célébré sa déjà culte « Calzedomania ». L’objectif du grand rendez-vous: faire l’éloge de la jambe dans tous ses états.

Une trentaines de gambettes fringuées de looks ”no pants” a ainsi dévalé les podiums, faisant la part belle aux collants résilles, à ceux à motifs géométriques, à thèmes floraux ou encore à ornements animaliers. Il n’a cependant pas fallu attendre longtemps avant que le défilé de mode ne se voie rapidement damer le pion par une multitude d’autres tableaux aussi étonnants que captivants.

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Muses suspendues, tablées bipèdes, créatures envoûtantes: tant de fantaisies qui ont fait naître une nouvelle maxime au cœur de l’architectural Mico Milano Congressi: parer le show d’une volonté de faire vivre au Gotha milanais une expérience passionnante plutôt que de montrer un design de passionné. Une direction artistique qui, si elle a pu indigner les analystes mode les plus chevronnés, prouve du même pas à quel point ceux-ci ne sont en réalité plus le premier public à qui les marques de textile veulent désormais s’adresser.

Le défilé de Calzedomania est sans équivoque: la préoccupation actuelle est plus que jamais à l’assurance que le défilé de mode satisfasse au mieux les influenceuses et autres stars instagrammables. Le but étant que leur nombre d’abonnés fasse gonfler celui de la marque et donc concomitamment le poids de leur portefeuille. La marque transalpine a ainsi posé ce défi sur les épaules d’icônes de la mode moderne, d’Ashley Graham à Iris Mittaneare jusqu’à Anna Dello Russo.

A lire aussi: Ce pays a le plus grand nombre d’influenceurs en Europe

De nombreux autres défilés de la saison ont usé des mêmes stratagèmes – fait qui a d’ailleurs conduit Chloé Brillant, une rédactrice de Vogue, à rédiger un article intitulé « Fashion Week: je ne supporte plus les célébrités, suis-je réac?« . Notre consœur y questionne la véritable essence de la mode au regard de ces nouveaux acteurs, concluant finalement que:

Les célébrités, au lieu d’être des icônes de mode inspirantes, risquent ainsi de devenir de simples porte-manteaux, au service non pas de la recherche stylistique, mais du marketing des grandes maisons.

Chloé Brillant, rédactrice chez Vogue France, Vogue

Vivre avec son temps

Les marques de mode doivent-elles alors reconstruire l’expérience visuelle de leurs défilés de mode, au service d’un retour à un show essentiellement tourné vers le vêtement et rien que le vêtement? La réponse est non. L’une des plus grandes limites de l’industrie de cette industrie a longtemps été tant le manque de diversité que d’accessibilité. Longtemps réservés aux journalistes et autres référents haut placés avec pour seuls médiums les articles papier et de rares chaînes télévisées, les défilés de mode n’ont eu de cesse de faire croire au public qu’il n’appartenait qu’à une part expertisée de la société.

Un constat corroboré par Forbes qui décryptait le phénomène durant la pandémie de Covid, démontrant alors que: « En collaborant avec des influenceurs, les marques peuvent attirer un public plus diversifié et proposer des designs plus inclusifs ». Et d’ajouter que non seulement ces derniers fournissent rapidement du contenu, mais sont également sensibles aux comportements et aux préoccupations de leurs communautés. La mode appartient à tous et se doit, en tant que l’un des principaux miroirs de notre société, de vivre avec son temps.

C’est en ce sens que le défilé Calzedonia est une réussite. Une réussite qui parlera davantage à la génération Z et leurs aînés étant parvenus à prendre l’impétueux train de la modernité. La révélation d’une collection doit susciter l’envie au-delà du podium et au-delà du vêtement. S’habiller, c’est faire l’éloge d’une personnalité, d’une ambiance et d’un décor.

Tags : italie · influenceurs · Luxe · défilé