Hermès vend désormais des pansements à 150 francs
Mardi, la prestigieuse marque française a dévoilé une inspiration cadeau à l’approche de Noël. Un kit pensé pour tout protéger, sauf les blessures. Une idée qui n’est étonnamment pas pour déplaire sa clientèle.
C’est un territoire qui demeurait encore inexploré par l’univers du luxe. Mardi 10 décembre, Hermès a dévoilé « Petit h », un kit de pansements qui n’a pas été imaginé pour protéger les blessures. Il veille plutôt sur tous les objets du quotidien.
Cacher la caméra d’un ordinateur portable, enrouler un câble, masquer un petit défaut, refermer un sachet ou même accessoiriser des baskets ou un tournevis… Sur le site internet de la prestigieuse signature française, les usages laissent libre à toute imagination.
Conçus en agneau souple et perforé aux extrémités pour rappeler les codes du pansement classique, le Petit h inclut trois pièces ; rouge vif, jaune moutarde et blanc crème. Mais l’apparence ne peut être décidée par le client : « le type de cuir utilisé ainsi que la couleur de votre produit seront une surprise ! », prévient Hermès qui fixe ainsi le prix de cette création à 150 francs.
Un rêve et non une fonctionnalité
Il s’agit donc là du prix à payer pour flirter avec le très fermé cercle de la Haute, comme le résume l’édition indienne du Times : « Aussi bizarre que cela puisse paraître, Hermès sait parfaitement ce qu’elle fait. La marque ne vend pas une fonctionnalité. Elle vend du rêve. Elle vend le plaisir de posséder un objet si extravagant et confidentiel qu’il devient instantanément un signe extérieur de richesse. »
Une logique que Balenciaga, sous l’impulsion de Demna Gvasalia, a poussée à son paroxysme. De 2015 à 2025, le directeur artistique a bâti son langage visuel sur la réinvention d’objets triviaux – parfois volontairement inesthétiques – pour les propulser au rang d’icônes mode. Sacs-poubelles transformés en sacs à main, bottes façon chaussons en peluche, sacs Ikea revisités ou sneakers volontairement ultra usées vendues à prix d’or : autant de détournements qui interrogent, souvent avec ironie, la valeur que l’industrie accorde au quotidien.
Et il faut dire que la stratégie ne déplaît pas. Sur les réseaux sociaux, nombreux sont les internautes à encenser le kit de pansement de Hermès ou à contrario à y reconnaître un certain angle humoristique : « Ça marche sur les cœurs brisés ? », « Enfin des pansements pour les gens qui ne saignent jamais », « Ça pourrait être la seule chose que je voudrais réellement de la marque », peut-on lire dans les sections commentaires de publications Instagram relayant depuis l’information.
