Plongez avec Chappatte

18 décembre 2020 · Modifié · Julie Vasa

«Au cœur de la vague» propose une immersion sous forme de reportage dessiné au plus près de la crise sanitaire.

Dessinateur, Patrick Chappatte collabore à la presse internationale depuis 25 ans («Le Temps, «Le Canard enchaîné», le «New York Times», «Der Spiegel», le «Courrier international» …). Il invite, avec ce reportage dessiné, à une plongée au cœur de l’épidémie par son propre prisme, se mettant en scène, et celui d’acteurs clés comme le professeur Pittet. Si l’action se déroule à Genève, elle résonne néanmoins en chacun d’entre nous qui vit cette période inouïe.

Comment l’idée de ce livre est-elle née?

C’est le COVID qui m’a pris! Didier Pittet m’a contacté début mars pour lancer une campagne de prévention et m’a alors raconté ce qui se passait aux soins intensifs en Italie. Cette histoire m’a obsédé.

Vous avez aussi été contaminé je crois?

Oui, au cours d’un dîner. Je suis resté en quarantaine 10 jours et ai alors redoublé de fébrilité. J’ai continué à appeler Pittet ainsi que d’autres personnes qui sont devenues des personnages de ma BD.

A-t-il été délicat de recueillir leurs confidences?

Curieusement non. Ils étaient tous intrigués et se sont révélés, intimement. Je souhaitais prendre date et tenir la chronique de ce que nous allions tous vivre collectivement.

Qu’apporte un reportage dessiné par rapport à d’autres formes d’expression?

C’est un genre hybride qui permet de prendre le lecteur par la main et lui faire vivre des situations comme s’il y était, accéder à l’empathie, débarrassé du voyeurisme.

Cette BD est un travail de reporter. Procédez-vous ainsi pour réaliser vos dessins de presse?

Ce sont deux pieds différents sur lesquels j’aime bien danser. Le dessin de presse permet de donner son regard sur l’actualité. Réaliser un reportage BD, c’est se mettre dans les chaussures d’un journaliste, accepter de ne pas savoir ce que l’on va trouver: nous sommes dans plein de nuances de gris si j’ose!

«On était peut-être tous allés trop loin dans notre manière de vivre» souligne l’un de vos personnages. Le pensez-vous?

En tout cas, je n’applique pas de remède! Je trouve intéressant que les questions les plus philosophiques dans la BD soient posées par des femmes: quel signal nous envoie cette maladie? L’une répond que l’on doit s’occuper des uns des autres, de la nature, de la planète.

Le professeur Pittet occupe une place importante. Quel regard portez-vous sur lui?

C’est quelqu’un d’assez unique, à la fois médiatique et très ancré, avec une vraie honnêteté: par principe il a donné le gel hydroalcoolique à l’humanité. Ce sont des millions de vies sauvées!

Une infirmière vous dit qu’il ne faut pas attendre de solution de l’extérieur. Êtes-vous d’accord ?

Certainement. Le vaccin ne suffira pas. Mettre la peur à distance, avoir une bonne hygiène de vie, nous renforcent.

Vous dites: «Une affaire aussi sérieuse exigeait la rescousse de l’humour». Pourquoi?

C’est l’un des outils de résolution des conflits qui permet de faire sens, d’essayer tout du moins. C’est pour cela que je suis dessinateur de presse, d’ailleurs. Cette activité m’aide à digérer l’actualité.

Qu’a-t-on appris de cette première vague?

Je l’ignore. La situation nous conduit à nous interroger: il faut continuer!

Patrick Chappatte, «Au cœur de la vague», Les Arènes BD, novembre 2020, CHF 35.80

«Au cœur de la vague» propose une immersion sous forme de reportage dessiné au plus près de la crise sanitaire.

Dessinateur, Patrick Chappatte collabore à la presse internationale depuis 25 ans («Le Temps, «Le Canard enchaîné», le «New York Times», «Der Spiegel», le «Courrier international» …). Il invite, avec ce reportage dessiné, à une plongée au cœur de l’épidémie par son propre prisme, se mettant en scène, et celui d’acteurs clés comme le professeur Pittet. Si l’action se déroule à Genève, elle résonne néanmoins en chacun d’entre nous qui vit cette période inouïe.

Comment l’idée de ce livre est-elle née?

C’est le COVID qui m’a pris! Didier Pittet m’a contacté début mars pour lancer une campagne de prévention et m’a alors raconté ce qui se passait aux soins intensifs en Italie. Cette histoire m’a obsédé.

Vous avez aussi été contaminé je crois?

Oui, au cours d’un dîner. Je suis resté en quarantaine 10 jours et ai alors redoublé de fébrilité. J’ai continué à appeler Pittet ainsi que d’autres personnes qui sont devenues des personnages de ma BD.

A-t-il été délicat de recueillir leurs confidences?

Curieusement non. Ils étaient tous intrigués et se sont révélés, intimement. Je souhaitais prendre date et tenir la chronique de ce que nous allions tous vivre collectivement.

Qu’apporte un reportage dessiné par rapport à d’autres formes d’expression?

C’est un genre hybride qui permet de prendre le lecteur par la main et lui faire vivre des situations comme s’il y était, accéder à l’empathie, débarrassé du voyeurisme.

Cette BD est un travail de reporter. Procédez-vous ainsi pour réaliser vos dessins de presse?

Ce sont deux pieds différents sur lesquels j’aime bien danser. Le dessin de presse permet de donner son regard sur l’actualité. Réaliser un reportage BD, c’est se mettre dans les chaussures d’un journaliste, accepter de ne pas savoir ce que l’on va trouver: nous sommes dans plein de nuances de gris si j’ose!

«On était peut-être tous allés trop loin dans notre manière de vivre» souligne l’un de vos personnages. Le pensez-vous?

En tout cas, je n’applique pas de remède! Je trouve intéressant que les questions les plus philosophiques dans la BD soient posées par des femmes: quel signal nous envoie cette maladie? L’une répond que l’on doit s’occuper des uns des autres, de la nature, de la planète.

Le professeur Pittet occupe une place importante. Quel regard portez-vous sur lui?

C’est quelqu’un d’assez unique, à la fois médiatique et très ancré, avec une vraie honnêteté: par principe il a donné le gel hydroalcoolique à l’humanité. Ce sont des millions de vies sauvées!

Une infirmière vous dit qu’il ne faut pas attendre de solution de l’extérieur. Êtes-vous d’accord ?

Certainement. Le vaccin ne suffira pas. Mettre la peur à distance, avoir une bonne hygiène de vie, nous renforcent.

Vous dites: «Une affaire aussi sérieuse exigeait la rescousse de l’humour». Pourquoi?

C’est l’un des outils de résolution des conflits qui permet de faire sens, d’essayer tout du moins. C’est pour cela que je suis dessinateur de presse, d’ailleurs. Cette activité m’aide à digérer l’actualité.

Qu’a-t-on appris de cette première vague?

Je l’ignore. La situation nous conduit à nous interroger: il faut continuer!

Patrick Chappatte, «Au cœur de la vague», Les Arènes BD, novembre 2020, CHF 35.80