PASCAL VANDENBERGHE

9 avril 2021 · Modifié · Julie Vasa

À la tête des librairies Payot, cet autodidacte talentueux revient sur quarante années passées au service des livres.

C’est sous la forme d’un entretien accordé à Christophe Gallaz que Pascal Vandenberghe se livre sur son parcours, allant de sa découverte des livres, passant par ses années FNAC puis son expérience dans une maison d’édition, avant de diriger Payot et d’en devenir l’actionnaire majoritaire. Une carrière qui lui permet de porter aujourd’hui un regard percutant et particulièrement averti sur le monde du livre et le métier de libraire. Passionnant!

ELLE SUISSE. Comment se porte le livre?

PASCAL VANDENBERGHE. Bien! Il a un avenir, il n’est pas en danger, en tout cas pas là où on croit. Mon essai représente une conclusion provisoire de quarante ans d’observation et d’analyse du monde du livre de l’intérieur.

ELLE SUISSE. Votre livre résulte d’un échange. Pourquoi, aujourd’hui, vous raconter?

P.V. C’est une demande de Michel Moret, mon éditeur. Je lui ai proposé de réaliser un entretien avec Christophe Gallaz, car je ne me sentais pas de le faire seul. Je trouvais que ce format était plus approprié. Les questions y apparaissent comme des relances.

ELLE SUISSE. Comment avez-vous vécu le fait de regarder dans le rétroviseur?

P.V. Ce fut intéressant de se prêter à l’exercice. Je me suis rendu compte qu’il y avait une espèce de ligne, une logique entre chaque étape, même si je ne les avais absolument pas envisagées de cette manière.

ELLE SUISSE. Êtes-vous satisfait ou conservez-vous quelques regrets?

P.V. On peut toujours faire mieux! L’autosatisfaction n’est pas mon truc! Mon principal regret chez Payot concerne les moyens dont je dispose. Nous sommes une entreprise de taille moyenne et exerçons un métier de faible rentabilité. J’aurais souhaité le valoriser davantage. Je pense à une blague: «Comment faut-il faire pour devenir millionnaire dans le monde du livre? Commencer milliardaire!» 

ELLE SUISSE. Quel a été l’élément déclencheur de votre goût pour les livres?

P.V. D’abord un été passé chez ma tante et où j’ai dévoré un San Antonio par jour! Et puis l’émission «Les dossiers de l’écran». J’ai compris que j’en apprendrai beaucoup plus dans les livres qu’en me limitant aux films. Quitter l’école à 16 ans n’était pas une raison pour rester inculte toute ma vie. J’ai donc commencé à dévorer des livres, dans une perspective utilitaire.

ELLE SUISSE. Avez-vous des rituels de lecture: une position pour lire, un moment privilégié…?

P.V. Je lis beaucoup dans le train ou chez moi, près de la cheminée. En revanche, je déteste lire au lit!

ELLE SUISSE. Que représente un livre pour vous aujourd’hui?

P.V. À la fois ce qui m’a construit et un objet magique qui me permet de voyager dans le temps et dans l’espace. Une librairie est une agence de voyages. Les livres permettent de continuer à penser ce qui est le plus en péril aujourd’hui.

ELLE SUISSE. Quelles qualités vous paraissent les plus importantes pour un libraire?

P.V. D’abord la curiosité. Un libraire doit être à l’écoute de tout ce qui se passe dans la société. Ensuite, et c’est davantage une compétence qu’une qualité, la culture générale est indispensable. Il faut enfin aimer les gens, et le commerce aussi.

Pascal Vandenberghe, «Le Funambule du livre. Entretien avec Christophe Gallaz» suivi de «La librairie est un sport de combat», éd. de L’Aire, février 2021, CHF 30.-

À la tête des librairies Payot, cet autodidacte talentueux revient sur quarante années passées au service des livres.

C’est sous la forme d’un entretien accordé à Christophe Gallaz que Pascal Vandenberghe se livre sur son parcours, allant de sa découverte des livres, passant par ses années FNAC puis son expérience dans une maison d’édition, avant de diriger Payot et d’en devenir l’actionnaire majoritaire. Une carrière qui lui permet de porter aujourd’hui un regard percutant et particulièrement averti sur le monde du livre et le métier de libraire. Passionnant!

ELLE SUISSE. Comment se porte le livre?

PASCAL VANDENBERGHE. Bien! Il a un avenir, il n’est pas en danger, en tout cas pas là où on croit. Mon essai représente une conclusion provisoire de quarante ans d’observation et d’analyse du monde du livre de l’intérieur.

ELLE SUISSE. Votre livre résulte d’un échange. Pourquoi, aujourd’hui, vous raconter?

P.V. C’est une demande de Michel Moret, mon éditeur. Je lui ai proposé de réaliser un entretien avec Christophe Gallaz, car je ne me sentais pas de le faire seul. Je trouvais que ce format était plus approprié. Les questions y apparaissent comme des relances.

ELLE SUISSE. Comment avez-vous vécu le fait de regarder dans le rétroviseur?

P.V. Ce fut intéressant de se prêter à l’exercice. Je me suis rendu compte qu’il y avait une espèce de ligne, une logique entre chaque étape, même si je ne les avais absolument pas envisagées de cette manière.

ELLE SUISSE. Êtes-vous satisfait ou conservez-vous quelques regrets?

P.V. On peut toujours faire mieux! L’autosatisfaction n’est pas mon truc! Mon principal regret chez Payot concerne les moyens dont je dispose. Nous sommes une entreprise de taille moyenne et exerçons un métier de faible rentabilité. J’aurais souhaité le valoriser davantage. Je pense à une blague: «Comment faut-il faire pour devenir millionnaire dans le monde du livre? Commencer milliardaire!» 

ELLE SUISSE. Quel a été l’élément déclencheur de votre goût pour les livres?

P.V. D’abord un été passé chez ma tante et où j’ai dévoré un San Antonio par jour! Et puis l’émission «Les dossiers de l’écran». J’ai compris que j’en apprendrai beaucoup plus dans les livres qu’en me limitant aux films. Quitter l’école à 16 ans n’était pas une raison pour rester inculte toute ma vie. J’ai donc commencé à dévorer des livres, dans une perspective utilitaire.

ELLE SUISSE. Avez-vous des rituels de lecture: une position pour lire, un moment privilégié…?

P.V. Je lis beaucoup dans le train ou chez moi, près de la cheminée. En revanche, je déteste lire au lit!

ELLE SUISSE. Que représente un livre pour vous aujourd’hui?

P.V. À la fois ce qui m’a construit et un objet magique qui me permet de voyager dans le temps et dans l’espace. Une librairie est une agence de voyages. Les livres permettent de continuer à penser ce qui est le plus en péril aujourd’hui.

ELLE SUISSE. Quelles qualités vous paraissent les plus importantes pour un libraire?

P.V. D’abord la curiosité. Un libraire doit être à l’écoute de tout ce qui se passe dans la société. Ensuite, et c’est davantage une compétence qu’une qualité, la culture générale est indispensable. Il faut enfin aimer les gens, et le commerce aussi.

Pascal Vandenberghe, «Le Funambule du livre. Entretien avec Christophe Gallaz» suivi de «La librairie est un sport de combat», éd. de L’Aire, février 2021, CHF 30.-