Trois question à Metin Arditi

6 septembre 2021 · Modifié · Julie Vasa

Beauté, sensualité et spiritualité: les maîtres-mots du roman de l’auteur suisse, Metin Arditi, «L’homme qui peignait les âmes».

Palestine, 1079: le jeune Avner découvre l’iconographie. Après un long apprentissage et la réalisation d’œuvres de toute beauté, il va néanmoins s’écarter de l’Église pour s’intéresser aux âmes de ses modèles. Metin Arditi nous éclaire sur cette vocation singulière.

ELLE SUISSE. Comment l’idée de créer un héros iconographe vous est-elle venue?

METIN ARDITI. J’avais envie d’un univers tendre et sans tension. J’ai alors imaginé Avner, un adolescent juif qui se fait baptiser pour pouvoir écrire des icônes: non pas des tableaux mais des prières colorisées. Je l’ai imaginé non croyant et fasciné par la beauté du monde. Je le prévoyais parfaitement en phase avec les dogmes, les canons de l’Église, dans le respect des règles de l’iconographie mais il m’a complètement échappé!

ELLE SUISSE. De quelle manière ce pêcheur de poissons, iconographe, est-il devenu un pêcheur d’âmes?

M.A. La peinture est un acte profane au contraire de l’écriture, acte sacré. Lorsqu’un iconographe «fabrique» une icône, il ne doit en aucun cas être inspiré par une personne. Mais de fait, Avner a peu à peu renoncé à l’idée de chercher dans le divin ce qu’il a de l’humain et a fait exactement le contraire. Il a souhaité déceler le divin dans ceux qu’il représente. En leur offrant une vision d’eux-mêmes qui les embellit, les console, il amène alors la paix.

ELLE SUISSE. Les religions dans votre livre se rejoignent finalement et les frontières entre elles tombent. Les percevez-vous ainsi?

M.A. Tout à fait: Avner se sent chez lui dans chacune des religions et les transcende. Comme tous les grands artistes, il accède à une certaine forme de spiritualité. La consolation est en lien direct avec cette bonté qu’Avner va chercher dans l’âme de chacun et qui rassure, réconcilie.

«L’homme qui peignait les âmes», de Metin Arditi, éd. Grasset, juin 2021, CH. 33.60.-

Beauté, sensualité et spiritualité: les maîtres-mots du roman de l’auteur suisse, Metin Arditi, «L’homme qui peignait les âmes».

Palestine, 1079: le jeune Avner découvre l’iconographie. Après un long apprentissage et la réalisation d’œuvres de toute beauté, il va néanmoins s’écarter de l’Église pour s’intéresser aux âmes de ses modèles. Metin Arditi nous éclaire sur cette vocation singulière.

ELLE SUISSE. Comment l’idée de créer un héros iconographe vous est-elle venue?

METIN ARDITI. J’avais envie d’un univers tendre et sans tension. J’ai alors imaginé Avner, un adolescent juif qui se fait baptiser pour pouvoir écrire des icônes: non pas des tableaux mais des prières colorisées. Je l’ai imaginé non croyant et fasciné par la beauté du monde. Je le prévoyais parfaitement en phase avec les dogmes, les canons de l’Église, dans le respect des règles de l’iconographie mais il m’a complètement échappé!

ELLE SUISSE. De quelle manière ce pêcheur de poissons, iconographe, est-il devenu un pêcheur d’âmes?

M.A. La peinture est un acte profane au contraire de l’écriture, acte sacré. Lorsqu’un iconographe «fabrique» une icône, il ne doit en aucun cas être inspiré par une personne. Mais de fait, Avner a peu à peu renoncé à l’idée de chercher dans le divin ce qu’il a de l’humain et a fait exactement le contraire. Il a souhaité déceler le divin dans ceux qu’il représente. En leur offrant une vision d’eux-mêmes qui les embellit, les console, il amène alors la paix.

ELLE SUISSE. Les religions dans votre livre se rejoignent finalement et les frontières entre elles tombent. Les percevez-vous ainsi?

M.A. Tout à fait: Avner se sent chez lui dans chacune des religions et les transcende. Comme tous les grands artistes, il accède à une certaine forme de spiritualité. La consolation est en lien direct avec cette bonté qu’Avner va chercher dans l’âme de chacun et qui rassure, réconcilie.

«L’homme qui peignait les âmes», de Metin Arditi, éd. Grasset, juin 2021, CH. 33.60.-