Rencontre avec Joël Dicker

7 avril 2022 · Modifié · Julie Vasa

L’auteur genevois se lance dans l’édition et publie un nouveau roman: «L’Affaire Alaska Sanders»: lecture puissamment addictive!

«L’indépendant» titrent certains magazines pour décrire l’écrivain suisse aux millions de livres vendus à travers le monde. Le qualificatif d’«audacieux» lui sied encore davantage! Car si l’écriture occupe une grande partie de sa vie, il endosse aujourd’hui la casquette d’entrepreneur et prend la tête d’une maison d’édition prometteuse. Il publie une nouvelle enquête, la suite de l’Affaire Harry Quebert: cliffhangers, rebondissements, fausses pistes… tous les ingrédients d’un page turner réussi!

ELLE SUISSE. Pour quelles raisons avoir lancé les Éditions Rosie & Wolfe?

Joël Dicker. Bernard de Fallois souhaitait que sa maison d’édition ne lui survive pas. Je suis parti quand elle a fermé. Je me suis toujours beaucoup impliqué dans la réalisation de mes livres qui m’intéressait. Il m’est apparu alors logique de monter ma maison d’édition pour continuer à faire ce que je faisais déjà. J’éditerai en outre d’autres auteurs. Lire et faire lire: c’est l’objectif que je poursuis.

ELLE SUISSE. Peut-on dire de votre démarche qu’elle est tendance à l’instar de celle d’autres auteurs qui s’autoéditent tels Riad Sattouf, Kylian Mbappé…?

J.D. Elle n’a en réalité rien à voir. Les auteurs que vous citez n’ont pas monté une maison d’édition, mais participent financièrement à un processus et ont un arrangement qui leur permet de gagner plus. De mon côté, j’assume les risques: quand on imprime des livres, il faut acheter le papier, ce qui est particulièrement compliqué en ce moment. Mais j’aime le défi!

ELLE SUISSE. Ressentez-vous une pression inédite pour la publication de votre nouveau roman que vous éditez?

J.D. Le trac de l’auteur est bien présent, comme d’habitude. En revanche, en tant que patron d’une maison d’édition, je n’ai plus de pression: elle a bien été présente lorsqu’il a fallu monter l’entreprise, prendre différentes décisions… Aujourd’hui, l’éditeur a fait son travail de A à Z et le livre existe sur le marché.

ELLE SUISSE. Vous arrive-t-il de douter parfois?

J.D. Du matin au soir! J’ai deux traits de caractères qui peuvent être destructifs ou, à l’inverse, porteurs: je suis très jaloux – pas dans mon couple mais par exemple, lorsque je fais du sport, et je doute beaucoup. Ce sont en fait des moteurs qui me donnent sans cesse l’envie de me dépasser.

ELLE SUISSE. Et le lâcher-prise? Il semble que vous ayez à cœur de tout contrôler…

J.D. Absolument pas! Le lâcher-prise est inné, je suis né avec! Je n’ai pas besoin de faire un travail sur moi. Il n’y a pas grand-chose qui m’atteigne. J’ai déjà assez de soucis avec mes livres, à les écrire et à les faire paraître, pour en ajouter encore. Il ne faut pas confondre savoir ce que l’on veut et travail bien fait avec le contrôle.

ELLE SUISSE. «L’Affaire Alaska Sanders» est le tome 2 d’une trilogie commençant par Harry Quebert». Une idée ancienne?

J.D. L’idée de la trilogie je ne sais pas, mais l’envie, oui! Mes cinq premiers livres avaient été refusés! Je me disais alors en écrivant Harry Quebert qu’il était fort probable que celui-ci aussi ne soit pas accepté non plus. Quitte à essuyer un nouveau refus, autant rester dans un univers qui me plaisait bien. Avec le succès d’Harry Quebert, un tome 2 aurait sonné comme une redite. Je me suis toujours dit que les Baltimore seraient un tome 3 en l’écrivant. J’ai espacé suffisamment les tomes 1 et 3 pour me laisser la possibilité d’écrire ce tome 2.

ELLE SUISSE. Qu’est-ce qui fait un bon livre, selon vous?

J.D. C’est celui qui résonne en nous à la fin.

L’auteur genevois se lance dans l’édition et publie un nouveau roman: «L’Affaire Alaska Sanders»: lecture puissamment addictive!

«L’indépendant» titrent certains magazines pour décrire l’écrivain suisse aux millions de livres vendus à travers le monde. Le qualificatif d’«audacieux» lui sied encore davantage! Car si l’écriture occupe une grande partie de sa vie, il endosse aujourd’hui la casquette d’entrepreneur et prend la tête d’une maison d’édition prometteuse. Il publie une nouvelle enquête, la suite de l’Affaire Harry Quebert: cliffhangers, rebondissements, fausses pistes… tous les ingrédients d’un page turner réussi!

ELLE SUISSE. Pour quelles raisons avoir lancé les Éditions Rosie & Wolfe?

Joël Dicker. Bernard de Fallois souhaitait que sa maison d’édition ne lui survive pas. Je suis parti quand elle a fermé. Je me suis toujours beaucoup impliqué dans la réalisation de mes livres qui m’intéressait. Il m’est apparu alors logique de monter ma maison d’édition pour continuer à faire ce que je faisais déjà. J’éditerai en outre d’autres auteurs. Lire et faire lire: c’est l’objectif que je poursuis.

ELLE SUISSE. Peut-on dire de votre démarche qu’elle est tendance à l’instar de celle d’autres auteurs qui s’autoéditent tels Riad Sattouf, Kylian Mbappé…?

J.D. Elle n’a en réalité rien à voir. Les auteurs que vous citez n’ont pas monté une maison d’édition, mais participent financièrement à un processus et ont un arrangement qui leur permet de gagner plus. De mon côté, j’assume les risques: quand on imprime des livres, il faut acheter le papier, ce qui est particulièrement compliqué en ce moment. Mais j’aime le défi!

ELLE SUISSE. Ressentez-vous une pression inédite pour la publication de votre nouveau roman que vous éditez?

J.D. Le trac de l’auteur est bien présent, comme d’habitude. En revanche, en tant que patron d’une maison d’édition, je n’ai plus de pression: elle a bien été présente lorsqu’il a fallu monter l’entreprise, prendre différentes décisions… Aujourd’hui, l’éditeur a fait son travail de A à Z et le livre existe sur le marché.

ELLE SUISSE. Vous arrive-t-il de douter parfois?

J.D. Du matin au soir! J’ai deux traits de caractères qui peuvent être destructifs ou, à l’inverse, porteurs: je suis très jaloux – pas dans mon couple mais par exemple, lorsque je fais du sport, et je doute beaucoup. Ce sont en fait des moteurs qui me donnent sans cesse l’envie de me dépasser.

ELLE SUISSE. Et le lâcher-prise? Il semble que vous ayez à cœur de tout contrôler…

J.D. Absolument pas! Le lâcher-prise est inné, je suis né avec! Je n’ai pas besoin de faire un travail sur moi. Il n’y a pas grand-chose qui m’atteigne. J’ai déjà assez de soucis avec mes livres, à les écrire et à les faire paraître, pour en ajouter encore. Il ne faut pas confondre savoir ce que l’on veut et travail bien fait avec le contrôle.

ELLE SUISSE. «L’Affaire Alaska Sanders» est le tome 2 d’une trilogie commençant par Harry Quebert». Une idée ancienne?

J.D. L’idée de la trilogie je ne sais pas, mais l’envie, oui! Mes cinq premiers livres avaient été refusés! Je me disais alors en écrivant Harry Quebert qu’il était fort probable que celui-ci aussi ne soit pas accepté non plus. Quitte à essuyer un nouveau refus, autant rester dans un univers qui me plaisait bien. Avec le succès d’Harry Quebert, un tome 2 aurait sonné comme une redite. Je me suis toujours dit que les Baltimore seraient un tome 3 en l’écrivant. J’ai espacé suffisamment les tomes 1 et 3 pour me laisser la possibilité d’écrire ce tome 2.

ELLE SUISSE. Qu’est-ce qui fait un bon livre, selon vous?

J.D. C’est celui qui résonne en nous à la fin.