Rencontre avec Sarah Biasini

24 octobre 2023 · Modifié · Julie Vasa

Elle incarne sur scène Mademoiselle Julie: double défi pour Sarah Biasini, de retour sur les planches suisses.

C’est à un classique du répertoire théâtral que Sarah Biasini s’attaque sous la direction de Christophe Lidon. L’adaptation du texte de Strindberg par Michael Stampe et sa lecture contemporaine font de «Mademoiselle Julie» une pièce tout à fait séduisante.

ELLE. Comment avez-vous fait connaissance avec cette œuvre?

SARAH BIASINI. Le metteur en scène m’en avait parlé il y a plusieurs années déjà. Nous l’avons d’abord présentée à Orléans en 2020 puis à Avignon et nous débutons la troisième étape de cette tournée. Le spectacle a évolué: laisser passer autant de temps est toujours très bénéfique. La pièce va bien au-delà de la joute verbale: c’est une guerre des sexes, une lutte des classes, et tout cela se joue essentiellement entre un homme et une femme.

ELLE. Pour quelles raisons avez-vous eu envie de l’interpréter?

S.B. Ce personnage fait partie des grands rôles de théâtre: c’est ce qui m’a attirée au départ, une sorte de premier défi. Comme il a beaucoup été joué, il convenait d’en proposer encore une autre lecture, de faire entendre la pièce différemment. Un autre défi de taille! Le personnage de Julie pourrait avoir 20 ans, ce qui est loin d’être mon cas! L’intérêt est de la rendre forcément plus mature et moins candide…

ELLE. Qu’apporte de nouveau cette version selon vous?

S.B. Michael Stampe propose quelque chose de novateur en mettant l’accent sur les parents de Julie, sur son éducation et sur l’histoire de sa famille qui l’a traumatisée. Elle est en effet complètement marquée par le comportement de son père et de sa mère. Je l’interprète comme une fille de 30-35 ans, proche d’être une vieille fille qui a déjà décidé pour elle-même ce qui allait se passer. C’est intéressant d’aborder cette pièce comme une fatalité, pas si tragique que ça.

ELLE. Votre partenaire de scène, Deborah Grall, est la petite-fille de Philippe Noiret, qui partageait l’affiche avec votre mère, Romy Schneider, dans «Le vieux fusil». Vos héritages familiaux se sont-ils fait ressentir?

S.B. Bien sûr. Nous nous connaissions déjà avec Deborah. Cela m’émeut beaucoup. Et puis nous avons les vraies bottes de Philippe Noiret sur scène! Christophe Lidon souhaitait un accessoire pour représenter le père de Julie et c’est Deborah qui a pensé à ces bottes de cavalier faites sur mesure, qui sont vraiment magnifiques. Je les prends à un moment dans mes bras.

ELLE. Quelles sont vos attaches en Suisse?

S.B. J’y ai de magnifiques souvenirs. Ma grand-tante tenait une pension de famille, rue du Vallon, à Lausanne et nourrissait les ouvriers du quartier dont elle était une figure. J’adorais cette femme et me rappelle très bien de mes séjours annuels à Lausanne, une ville que j’apprécie beaucoup.

ELLE. Quels sont vos projets à venir?

S.B. L’écriture d’un nouveau livre, un roman cette fois-ci. Et j’ai commandé un texte à Philippe Minyana; je vais demander à une femme que j’adore de me mettre en scène. Ce sera mon premier seul en scène.

«Mademoiselle Julie», d’August Strindberg, mise en scène: Christophe Lidon, avec Sarah Biasini, Thomas Cousseau, Deborah Grall,  le 3 mars 2023, Théâtre de l’Octogone, Pully

Elle incarne sur scène Mademoiselle Julie: double défi pour Sarah Biasini, de retour sur les planches suisses.

C’est à un classique du répertoire théâtral que Sarah Biasini s’attaque sous la direction de Christophe Lidon. L’adaptation du texte de Strindberg par Michael Stampe et sa lecture contemporaine font de «Mademoiselle Julie» une pièce tout à fait séduisante.

ELLE. Comment avez-vous fait connaissance avec cette œuvre?

SARAH BIASINI. Le metteur en scène m’en avait parlé il y a plusieurs années déjà. Nous l’avons d’abord présentée à Orléans en 2020 puis à Avignon et nous débutons la troisième étape de cette tournée. Le spectacle a évolué: laisser passer autant de temps est toujours très bénéfique. La pièce va bien au-delà de la joute verbale: c’est une guerre des sexes, une lutte des classes, et tout cela se joue essentiellement entre un homme et une femme.

ELLE. Pour quelles raisons avez-vous eu envie de l’interpréter?

S.B. Ce personnage fait partie des grands rôles de théâtre: c’est ce qui m’a attirée au départ, une sorte de premier défi. Comme il a beaucoup été joué, il convenait d’en proposer encore une autre lecture, de faire entendre la pièce différemment. Un autre défi de taille! Le personnage de Julie pourrait avoir 20 ans, ce qui est loin d’être mon cas! L’intérêt est de la rendre forcément plus mature et moins candide…

ELLE. Qu’apporte de nouveau cette version selon vous?

S.B. Michael Stampe propose quelque chose de novateur en mettant l’accent sur les parents de Julie, sur son éducation et sur l’histoire de sa famille qui l’a traumatisée. Elle est en effet complètement marquée par le comportement de son père et de sa mère. Je l’interprète comme une fille de 30-35 ans, proche d’être une vieille fille qui a déjà décidé pour elle-même ce qui allait se passer. C’est intéressant d’aborder cette pièce comme une fatalité, pas si tragique que ça.

ELLE. Votre partenaire de scène, Deborah Grall, est la petite-fille de Philippe Noiret, qui partageait l’affiche avec votre mère, Romy Schneider, dans «Le vieux fusil». Vos héritages familiaux se sont-ils fait ressentir?

S.B. Bien sûr. Nous nous connaissions déjà avec Deborah. Cela m’émeut beaucoup. Et puis nous avons les vraies bottes de Philippe Noiret sur scène! Christophe Lidon souhaitait un accessoire pour représenter le père de Julie et c’est Deborah qui a pensé à ces bottes de cavalier faites sur mesure, qui sont vraiment magnifiques. Je les prends à un moment dans mes bras.

ELLE. Quelles sont vos attaches en Suisse?

S.B. J’y ai de magnifiques souvenirs. Ma grand-tante tenait une pension de famille, rue du Vallon, à Lausanne et nourrissait les ouvriers du quartier dont elle était une figure. J’adorais cette femme et me rappelle très bien de mes séjours annuels à Lausanne, une ville que j’apprécie beaucoup.

ELLE. Quels sont vos projets à venir?

S.B. L’écriture d’un nouveau livre, un roman cette fois-ci. Et j’ai commandé un texte à Philippe Minyana; je vais demander à une femme que j’adore de me mettre en scène. Ce sera mon premier seul en scène.

«Mademoiselle Julie», d’August Strindberg, mise en scène: Christophe Lidon, avec Sarah Biasini, Thomas Cousseau, Deborah Grall,  le 3 mars 2023, Théâtre de l’Octogone, Pully