Haute couture 2024: le défilé Alexis Mabille, une élégance festive mitigée

3 juillet 2024 · Melissa N'Dila

La nightlife a régné en maître au cours du nouveau défilé de la marque française mardi. Le travail de minutie dans les collections et la mise en scène sont particulièrement saluées, mais ne consolent pas un sentiment global en demi-teinte.

Si l’opulence – celle que l’on envie et qui vise à être idolâtrée – devait avoir un nom, elle porterait celui d’Alexis Mabille. Avec le Lido (lieu dont il a imaginé le nouveau décor) pour toile de fond, une direction artistique abondée de paillettes, de mousses et de chutes d’eau, du champagne à débordement et comme tableau final, la présence aussi lumineuse que torride de la déesse du burlesque Dita Von Tease, tout a été orchestré ce mardi 25 juin pour que sa marque éponyme éblouisse l’audience de la semaine de la haute couture 2024. Telle était pour cause la thématique de sa collection automne-hiver: « La fête, la fête, encore la fête! »

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Depuis sa fondation en 2005, la signature française est connue pour ses créations sophistiquées qui célèbrent la féminité avec une grande élégance. Et cette collection n’a pas fait exception. Au programme en effet: des matières nobles telles que l’organza, le jersey, la soie et le satin duchesse sublimées par des drapés savants, des manches asymétriques, des broderies délicates et des collerettes minerve. Chaque pièce était ainsi un hommage au savoir-faire artisanal de la maison, captivant par ses finitions impeccables et ses détails exquis qui enchérissaient à chaque passage sur le podium.

A lire aussi: Haute couture 2024: Robert Wun, le couturier qui transforme l’abstrait en sublime

Parmi les 41 looks présentés, plusieurs ont marqué les esprits: une robe fourreau en crêpe rouge, distinguée par un imposant nœud papillon – signature de la maison – à l’arrière ; une robe jaune à corset ouvert sur le devant en lacets cristallisés entrelacés ; et une autre robe fourreau qui s’est en réalité fait voler la vedette par un imposant couvre-chef panthère noire spectaculaire ayant transcendé la simple notion d’accessoire afin de devenir une pièce maîtresse du look. Une dizaine d’autres créations ont retenu avec joie notre attention.

Et l’audace?

Ombre au tableau néanmoins: malgré la beauté et le travail de minutie de la collection, un manque d’audace et d’innovation s’est globalement fait ressentir dans le reste des tenues. De nombreuses silhouettes et motifs, bien qu’impeccables, ont semblé hésiter à explorer des territoires plus audacieux dans leurs coupes et donc leur aura, contrairement à une thématique qui exaltait pourtant l’exubérance la plus totale, d’autant plus dans une saison de la mode, comme la haute couture week, qui tend à embrasser les créativités les plus idylliques. On se demande alors où sont passées les audacieuses influences qui avaient marqué les débuts d’Alexis Mabille, attirant alors à l’époque l’attention de figures telles que le surdoué de la mode John Galliano.

A lire aussi: Qui est Tamara Ralph, la nouvelle coqueluche de la Haute couture

Reste que la collection automne-hiver 2024 demeure un hommage réussi à l’élégance, particulièrement salué pour son nombre impressionnant de tenues réalisées et sa mise en scène digne d’un véritable maestro. Chapeau bas l’artiste.

Tags : Design · Luxe · haute couture · paris · france · analyse

La nightlife a régné en maître au cours du nouveau défilé de la marque française mardi. Le travail de minutie dans les collections et la mise en scène sont particulièrement saluées, mais ne consolent pas un sentiment global en demi-teinte.

Si l’opulence – celle que l’on envie et qui vise à être idolâtrée – devait avoir un nom, elle porterait celui d’Alexis Mabille. Avec le Lido (lieu dont il a imaginé le nouveau décor) pour toile de fond, une direction artistique abondée de paillettes, de mousses et de chutes d’eau, du champagne à débordement et comme tableau final, la présence aussi lumineuse que torride de la déesse du burlesque Dita Von Tease, tout a été orchestré ce mardi 25 juin pour que sa marque éponyme éblouisse l’audience de la semaine de la haute couture 2024. Telle était pour cause la thématique de sa collection automne-hiver: « La fête, la fête, encore la fête! »

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Depuis sa fondation en 2005, la signature française est connue pour ses créations sophistiquées qui célèbrent la féminité avec une grande élégance. Et cette collection n’a pas fait exception. Au programme en effet: des matières nobles telles que l’organza, le jersey, la soie et le satin duchesse sublimées par des drapés savants, des manches asymétriques, des broderies délicates et des collerettes minerve. Chaque pièce était ainsi un hommage au savoir-faire artisanal de la maison, captivant par ses finitions impeccables et ses détails exquis qui enchérissaient à chaque passage sur le podium.

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Parmi les 41 looks présentés, plusieurs ont marqué les esprits: une robe fourreau en crêpe rouge, distinguée par un imposant nœud papillon – signature de la maison – à l’arrière ; une robe jaune à corset ouvert sur le devant en lacets cristallisés entrelacés ; et une autre robe fourreau qui s’est en réalité fait voler la vedette par un imposant couvre-chef panthère noire spectaculaire ayant transcendé la simple notion d’accessoire afin de devenir une pièce maîtresse du look. Une dizaine d’autres créations ont retenu avec joie notre attention.

Et l’audace?

Ombre au tableau néanmoins: malgré la beauté et le travail de minutie de la collection, un manque d’audace et d’innovation s’est globalement fait ressentir dans le reste des tenues. De nombreuses silhouettes et motifs, bien qu’impeccables, ont semblé hésiter à explorer des territoires plus audacieux dans leurs coupes et donc leur aura, contrairement à une thématique qui exaltait pourtant l’exubérance la plus totale, d’autant plus dans une saison de la mode, comme la haute couture week, qui tend à embrasser les créativités les plus idylliques. On se demande alors où sont passées les audacieuses influences qui avaient marqué les débuts d’Alexis Mabille, attirant alors à l’époque l’attention de figures telles que le surdoué de la mode John Galliano.

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Reste que la collection automne-hiver 2024 demeure un hommage réussi à l’élégance, particulièrement salué pour son nombre impressionnant de tenues réalisées et sa mise en scène digne d’un véritable maestro. Chapeau bas l’artiste.

Tags : Design · Luxe · haute couture · paris · france · analyse