Des sprinteuses arborant un nail art patriotique aux finalistes du lancer du poids adoptant un maquillage audacieux, la compétition sportive la plus intense au monde dévoile pour la première fois de son histoire un récit beauté empreint de positivité. Analyse.
Se maquiller pour un sprint de 100 mètres ou ajouter de gros nœuds à ses cheveux pour les Mondiaux de natation peut sembler anodin, mais il y a à peine cinq ans, ces choix étaient source de controverse. Les athlètes olympiques faisaient les gros titres non pour leurs performances, mais pour les critiques qu’ils recevaient pour avoir voulu se présenter à leur manière, en faisant l’objet de reproches pour prétendument altérer l’esprit de compétition.
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Les Jeux Olympiques de Paris 2024 marquent un tournant rafraîchissant. En plus des moments historiques et des records du monde, cet événement sportif a été illuminé par une approche beaucoup plus libérée et joyeuse envers la beauté. Le discours archaïque autour de l’apparence des athlètes, en particulier des femmes, s’est transformé. Les sprinteuses arborant un nail art patriotique et les finalistes du lancer du poids affichant un maquillage audacieux montrent que l’expérimentation avec la beauté n’est pas seulement un acte de liberté personnelle, mais aussi un catalyseur pour une performance optimisée. Les Jeux ont ainsi prouvé que la beauté et la performance peuvent coexister avec éclat.
Le message est particulièrement clair pour la sprinteuse américaine Sha’Carri Richardson, qui voit dans le nail art un reflet de son état d’esprit sur la piste. « Le nail art est basé sur l’humeur dans laquelle je suis », confie-t-elle à E! News. Avant ses débuts aux Jeux Olympiques sur le 100 m féminin, ses ongles en acrylique audacieux promettent d’annoncer l’énergie vibrante qu’elle apportera à la compétition. Les ongles colorés se sont révélés être l’un des accents de beauté les plus ludiques de ces Jeux, avec la Française Mélanie De Jesus Dos Santos arborant une manucure rose Barbie, l’Ukrainienne Olga Kharlan optant pour des doigts bleu vif et jaune ou encore la sprinteuse Sarah Atcho et sa french manucure muée aux couleurs de la Suisse et agrémentées de symboles parisiens.
Et les moments de beauté ne se limitent pas à la manucure. Coco Gauff a apporté une touche patriotique avec ses bandes rouges, bleues et blanches lors du tennis en simple féminin, tandis que Jordan Chiles a dernièrement combiné les tendances beauté du rouge à lèvres ombré et des nœuds avant de se tourner vers son Glossier Balm Dotcom après sa finale de gymnastique. La Brésilienne Flavia Saraiva, quant à elle, a embellit ses paupières avec des paillettes dorées graphiques.
Bien que les routines de beauté des athlètes aient souvent été controversées, cette année a marqué un tournant. En 2020, l’eye-liner jaune de la sauteuse en hauteur ukrainienne Yaroslava Mahuchikh avait fait la une des journaux, et Simone Biles avait été critiquée pour ses cheveux « défaits » malgré une cinquième médaille d’or olympique qui a rapidement fait taire les critiques.
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Evolution des stéréotypes de beauté dans le sport
Le débat autour de l’apparence des athlètes, souvent réduit à une sexualisation ou une diabolisation des choix de maquillage, souligne la nécessité de l’égalité des sexes dans le sport. En 2016, Fox News avait controversé en insinuant que les athlètes féminines se maquillaient pour attirer l’attention. Aujourd’hui, les avancées sont évidentes: la beauté est reconnue non seulement comme une forme d’expression personnelle mais aussi comme un atout pour la performance et le patriotisme. Avec la montée en puissance du football et du rugby féminin, les stéréotypes sur la beauté et le sport évoluent, rendant plus normal le fait de s’exprimer comme on le souhaite. L’amour de l’équipe de football d’Angleterre pour les faux cils et les matchs de rugby ornés de nail art en sont des témoins.
Shannon Rowbury, coureuse californienne, le résume parfaitement dans USA Today: « Vous pouvez être une femme forte, athlétique et courageuse et porter du rouge à lèvres. Ce n’est pas forcément l’un ou l’autre. » Dina-Asher Smith, dans une interview récente pour ELLE, ajoute: « Avec mon maquillage, je suis simplement moi-même et j’aime me montrer telle que je suis. »
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Le maquillage, souvent vu comme un élément trivial dans l’univers intense du sport, est désormais célébré comme une forme d’expression vitale. Ce changement est renforcé par la première fois où les Jeux Olympiques sont sponsorisés par Fenty, la marque de Rihanna qui se veut célébrer la beauté comme un acte d’individualisme et d’expression personnelle. Si les Jeux Olympiques resteront toujours le summum de la performance et du courage, la célébration de la beauté comme vecteur de joie et d’expression personnelle se voit être un enrichissement précieux pour l’avenir du sport.
Autrice: Amelia Bell
Cet article a été traduit en français et adapté pour la Suisse après avoir initialement été publié sur elle.com/uk. Retrouvez tous les autres articles de cette édition sur le site web officiel.
