Applaudie par ses pairs pour l’empreinte marquante qu’elle dissémine dans l’univers de la mode, Mary Katrantzou a présenté en octobre dernier Calla, sa première collection de sacs et de pochettes chapeautant sa nomination récente à la tête du département accessoires et maroquinerie de la prestigieuse Maison italienne. Portrait d’une forcenée du détail qui a récemment marqué l’histoire.
Un sourire contagieux, un naturel enchanteur. Lorsque nous la voyons arriver dans cet hôtel parisien, on pourrait croire que seules de longues heures de repos ont pu donner naissance à une telle luminosité. Sauf qu’en ce mois de juin marqué par la Fashion Week 2024, l’agenda de Mary Katrantzou est un tourbillon incessant: « Je cours partout depuis plusieurs mois », signale-t-elle tout en riant. On comprend très vite que son secret n’est pas tant le repos. Ce qui la porte, c’est l’exaltation puisée dans son métier de designer. En 20 ans, sa créativité a été saluée pour son influence internationale dans l’univers de la mode. Au point que ses idées novatrices ont trouvé place dans les collections permanentes de temples de la culture tels que le Metropolitan Museum of Art à New York (MET), le Musée des Arts Décoratifs à Paris, ou encore le Victoria and Albert Museum à Londres.
Une designer qui marque son temps
Sa passion, comme elle l’aime à définir son travail, a débuté en 2008, sur les sièges de la Central Saint Martins, l’institution académique de renommée mondiale située à Londres. Après plusieurs années à son compte, au gré notamment de collaborations avec des marques et les conseils avisés de figures parmi lesquelles John Galliano, la créatrice grecque conquit, dès 2019, Bvlgari, qui la fait participer à sa collection estivale. Un succès fou qui, deux ans plus tard, pousse la prestigieuse Maison de Haute joaillerie à la rappeler pour repenser le « Serpenti Forever », sac le plus vendu de la marque italienne. La synergie a été telle que, dernièrement, elle a mené la star montante de la mode au sommet des étoiles: Mary Katrantzou a été nommée mardi 2 avril directrice artistique des accessoires de Bvlgari.
L’annonce est d’une portée historique: c’est la première fois, en 140 ans d’histoire, que Bvlgari choisit quelqu’un à ce poste. Un job sur-mesure taillé pour une forcenée du détail qui explique s’être toujours sentie liée à l’héritage de cette signature de renom: « Le riche patrimoine culturel et les racines gréco-romaines de Bvlgari ont joué un rôle essentiel dans ma formation en tant que designer. J’ai toujours été inspirée par ses codes et sa maîtrise des couleurs. »
Mais derrière ce titre honorifique qui couronne plus de deux décennies de talent, Mary Katrantzou reste étonnamment accessible, fidèle à son authenticité. Vêtue simplement de noir, « la couleur de mon uniforme », précise-t-elle, la designer détonne avec l’exubérance chromatique et les éclats baroques de ses collections passées, lesquelles semblent davantage embrasser ses ambitions actuelles. Peut-être l’histoire, finalement d’une créatrice qui, aujourd’hui plus que jamais, évolue en quête de profondeur plus que d’apparence: « Il y a quelque chose de fabuleux dans l’expérimentation sincère et l’art de repousser sans cesse les limites du possible », nous confirme-t-elle.
La collection de l’intemporel et de l’universel
C’est d’ailleurs tout le sens de sa première collection pour Bvlgari intitulée Calla: « Son design va au-delà d’un jeu des saisons. Je voulais qu’il symbolise la polyvalence nécessaire pour réinventer la maroquinerie Bvlgari, en en faisant un nouveau pilier, une architecture. » Les sacs qu’on y trouve s’inspirent des mosaïques complexes des Thermes de Caracalla, un fragment de la Rome antique qui a servi d’inspiration à l’emblématique collection « Divas’ Dream » de Bvlgari.
Revisiter l’histoire, c’est là toute la prouesse de la designer de 41 ans encensée par ses pairs. Elle avait déjà opéré une réinterprétation sous ce prisme avec le sac « Serpenti Forever », en plongeant dans les archives de la marque de Haute joaillerie. « Ma plus grande source d’inspiration est le temps qui passe », expliquait-elle à l’époque auprès des médias. Mais aujourd’hui, un autre regard sur le monde se mêle à son processus créatif, qu’elle nous apprend, a été quelque peu influencé par un événement personnel d’importance: Mary Katrantzou est devenue maman pour la seconde fois: « Je vois le monde à travers les yeux de mon fils, ce qui m’apporte une fraîcheur et une curiosité nouvelles. Ce changement de perspective est essentiel après tant d’années dans ce domaine. Aujourd’hui, je fonctionne beaucoup plus à l’instinct ».
Et c’est bien cet instinct, cet hymne à l’intuition et au ressenti, qui se retrouve dans Calla. La collection de Mary Katrantzou pour Bulgari ne se soucie ni de l’âge, ni du genre, ni de la culture. Elle porte un message universel: celui de la confiance, de l’audace et de l’émancipation, loin des tendances ou des règles établies par la mode et le luxe. C’est ce que Mary Katrantzou appelle et revendique « la tradition »: « Bvlgari n’incarne pas le « Quiet Luxury ». Nos valeurs, notre ouverture culturelle, notre esprit pionnier et notre engagement envers l’artisanat et l’excellence sont tout simplement intemporels. »
A l’occasion de la sortie de Calla, la première collection de Mary Katrantzou en tant que directrice artistique « accessoires » de Bvlgari, et au regard du premier anniversaire de ELLE.ch, Bvlgari et ELLE Suisse s’allient afin de vous faire gagner l’une des pièces de la collection: la pochette « Gingko ». Rendez-vous ici pour tenter votre chance!
