Le photographe italien formé en Suisse est mort lundi, a annoncé son entourage à travers un communiqué. Controversées, ces œuvres ont révolutionné le domaine de la communication de mode.
Un homme mourant du Sida, des vêtements ensanglantés d’un soldat tué en Bosnie, une femme noire donnant le sein à un enfant blanc. Indignes pour certains, d’utilité publique pour d’autres, ses œuvres se sont en tout temps dévoilées hors des sentiers battus. Ces campagnes choc, qui ont fait le tour du monde, survivront désormais à son créateur. Oliviero Toscani est mort lundi 13 janvier, d’après un communiqué signé par sa femme Kirsti Toscani et ses enfants à l’agence italienne Ansa. Il avait 82 ans.
Oliviero Toscani avait été admis trois jours plus tôt à l’hôpital de Cecina, dans la région de Toscane. Toujours d’après son entourage, son état avait été annoncé comme « grave », après avoir souffert durant l’été d’amyloïdose, une maladie incurable, et « avoir perdu 40 kg en un an », précise Boursorama.
Photos « sociopolitiques » visibles en Suisse
L’Italien formé à Zurich doit sa célébrité à ses campagnes notamment réalisées pour la maison de mode transalpine Benetton. Une ambition profondément voulue, puisqu’il confiait au Temps, en 2024:
Mon métier n’est pas de faire de belles photos, mais des photos sociopolitiques. J’ai été agressé par ceux qui craignaient de regarder la vérité et de changer leur façon de voir. Mais face à des problèmes aussi évidents que les discriminations ou le sida, on ne peut pas faire de compromis: il faut avoir un point de vue et se battre.
Jusqu’au 5 janvier dernier, son travail était visible en Suisse, au Museum Gestaltung Zürich, à travers l’exposition Oliviero Toscani: Photography and Provocation (2024). Peut-être l’une des rétrospectives les plus monumentales jamais conçues. Les tableaux, mais aussi les couvertures qu’il a réalisées pour les magazines ELLE ou encore Vogue, y débordaient de photographies, abandonnées pour être scrutées avec émotion. Des portraits de l’humanité en somme, hommage à ce qu’Oliviero Toscani aimait par-dessus tout.