Le célèbre réalisateur Cédric Klapisch coréalise un documentaire émouvant avec le CERN

Le célèbre réalisateur français a coréalisé un documentaire sur le CERN Les vrais chercheurs ne savent pas ce qu’ils cherchent.
Cédric Klapisch est apparu ému, à une avant-première particulière. Loin des stars de ses films, ce sont d’autres personnages cette fois, qu’il est venu mettre en lumière. Celui qui enfant écrivait sur ses fiches d’école – profession du père : physicien ou chercheur scientifique au CERN, a coréalisé avec Jean-Luc Perréard un documentaire pour expliquer la fonction du Centre Européen de Recherche Nucléaire. « J’ai toujours ressenti beaucoup de fierté que mon père travaille au CERN, il y avait un côté un peu mystérieux. Mais à chaque fois qu’il essayait de m’expliquer ce qu’il faisait, cela devenait très compliqué!»
Similarités entre scientifiques et réalisateurs
Et si Cédric Klapisch avoue volontiers un lien entre les 110 nationalités représentées dans le laboratoire scientifique et sa brillante «Auberge espagnole», le parallèle entre un univers fait de particules, de matière, d’interrogations et de calculs, et le monde du cinéma ne nous apparaît pas de suite évident. Et pourtant. «Pendant la réalisation de ce film, j’ai découvert qu’il y avait dans la quête des chercheurs, une approche similaire à celle des réalisateurs. Au départ, on ne sait pas ce que l’on cherche, et c’est en cherchant que l’on trouve. Aujourd’hui, je comprends mieux ce que mon père m’a transmis».
Au départ, on ne sait pas ce que l’on cherche, et c’est en cherchant que l’on trouve.
C’est quelques mois après son décès, un peu comme un hommage, que Cédric Klapisch a accepté de coréaliser ce film. «Nous avons débuté le tournage le jour où la première pierre du Portail de la science a été posée. Nous devions mettre en avant sa construction par l’architecte Renzo Piano, ainsi que la fonction du CERN, des accélérateurs de particules, les découvertes comme le boson de Higgs, etc… Et puis, je voulais parler de mon père. Mais comment traiter tout à la fois? Nous nous sommes confrontés à des interrogations très complexes, et finalement, tout s’est fait instinctivement»
Emotion profonde
Ce film, à la base institutionnel, est porté par une émotion que Cédric Klapisch incarne à l’écran avec beaucoup de pudeur. « Il fallait donner de la chaleur humaine à notre propos. Le fait d’entrer dans le sujet en parlant de quelqu’un qui avait travaillé ici et qui était proche de moi a donné de la chair au film, une émotion particulière. Et puis, Jean-Luc a eu l’idée de me mettre en scène. Je n’étais pas forcément à l’aise au départ, mais petit à petit je le suis devenu, grâce notamment à Fabiola Gianotti, la directrice du CERN, qui vulgarise très bien le propos scientifique. Et je dois avouer que j’ai aimé me poser des questions sur la recherche fondamentale ! ». Avec ce documentaire savamment réalisé, qui ouvrait la nouvelle saison culturelle du CERN, Cédric Klapisch nous laisse un peu plus savants sur le thème de l’infiniment petit.
J’ai aimé me poser des questions sur la recherche fondamentale !