Le grand couturier français a dévoilé mardi sa nouvelle collection printemps-été 2025. Inspiré par Constantin Brancusi et Joséphine Baker, il a donné vie à des silhouettes sculpturales qui ont magnifié la notion d’émancipation, si chère au cœur des deux figures artistiques.

La lumière se tamise, les premières silhouettes défilent et un silence respectueux envahit la Salle Pleyel. Mardi 28 janvier, le grand théâtre parisien de la musique a vibré au rythme de la Haute couture de Stéphane Rolland. Intitulée Origines, de Brancusi à Baker (2025), sa collection printemps-été 2025 s’est déployée dans une explosion de formes, de matières et d’émotions. Emotions, car il a surtout s’agit d’un hommage puissant à deux figures mythiques du 20e siècle: le sculpteur Constantin Brancusi et l’artiste Joséphine Baker. Deux pionniers de l’avant-garde qui, par leur quête de liberté et leur exploration des formes primitives et sensuelles, ont ainsi inspiré le couturier français.

Ode aux courbes et à la liberté
Audace, grâce, perfection: en maître d’orchestre de cette majestueuse symphonie visuelle, Stéphane Rolland signe une collection qui encense la pureté des courbes féminines. Le tailleur à basque drapée en crêpe satin ébène, suivi du pantalon droit en gazar noir, en est un exemple frappant, illustrant ce dialogue intime entre le corps et le vêtement. Chaque pièce semble épouser les lignes naturelles de l’individu, tout en exhalant une architecture rigoureuse, où la beauté réside dans l’équilibre parfait entre fluidité et structure.

Les robes, quant à elles, dégagent une splendeur presque primordiale. Celle à double bénitier en crêpe stretch noir, brodée de cristal, incarne l’élégance du clair-obscur qui a tant inspiré Brancusi, lui-même fasciné par l’idée de libérer la forme. Les matières, travaillées avec un raffinement inouï, portent cette recherche de lumière et de profondeur. Le contraste entre la douceur de la plume et la brillance des pierres précieuses se fait un clin d’œil à l’œuvre de Joséphine Baker, dont le corps n’était pas seulement un corps, mais une scène vivante, un terrain d’expérimentation esthétique. Ces créations, loin d’avoir une quelconque prétention, révèlent une véritable maîtrise de l’extravagance, jamais excessive, toujours mesurée.
Le défilé atteint son apogée avec l’apparition finale du mannequin canadien Coco Rocha, dont la présence magnétique clôt le show dans un éclat de grâce. La salle, comble et en effervescence, se lève d’un seul mouvement pour saluer cette collection qui a su allier audace et élégance dans une perfection rare. Si la Haute couture, par définition, se doit de sublimer, Stéphane Rolland, une fois encore, parvient à capter cette essence. Origines, de Brancusi à Baker ne se contente pas de répondre aux attentes: elle redéfinit la couture dans sa forme la plus pure. Un hommage élégant, un manifeste pour une féminité sans compromis, une ode à la liberté dans toute sa splendeur.