Ndeye Magniez : « Yves Saint Laurent était extrêmement protecteur »

Chacune de ses facettes révèle un éclat singulier. La mode et la beauté, elle en a fait son affaire. Mais ce sont ses multiples talents qui la révèlent, et cette grâce qui constitue ses plus précieux atours.

Ancienne mannequin révélée par Yves Saint Laurent, compagne d’un entrepreneur suisse connu, la belle Sénégalaise et Vaudoise d’adoption ouvre aujourd’hui Day Ness, un salon de beauté à Genève où se rencontrent traditions ancestrales et innovations high-tech. Femme d’affaires, femme de tête et femme de cœur, elle incarne l’élégance et la puissance du féminin. Sa bienveillance égale sa détermination. Ndeye Magniez partage son parcours passionnant, marqué par l’amour, la transmission et une quête d’harmonie entre nature et style.

ELLE Suisse : Vous venez d’ouvrir un salon de beauté, Day Ness, dans lequel vous proposez aussi bien des produits traditionnels que des soins haute technologie…
N’Deye Magniez : Je suis une femme de croisements. J’ai toujours aimé tisser des liens entre les mondes. L’huile de baobab de mon Sénégal natal dialogue avec les molécules high-tech des laboratoires suisses ou du microneedling. Je projette d’ailleurs de lancer une ligne de cosmétiques à base de baobab.

Vous êtes-vous toujours intéressée à la beauté?
J’ai grandi avec l’idée qu’il fallait prendre soin de soi. Ma maman m’a transmis cette exigence. Ensuite, j’ai travaillé dans la mode où l’on accorde beaucoup d’importance à l’apparence, à l’élégance, à la peau…

Défiler, ça vous plaisait?
Cela m’a donné confiance en moi, car on vous regarde, on vous met en lumière. Mais ma véritable formation, c’est… l’horticulture!

L’horticulture? Vous êtes surprenante!
Mon père était un ingénieur agronome très respecté. C’est lui qui m’a guidée dans cette voie, en m’enseignant beaucoup de choses. Même si je n’ai jamais exercé ce métier, je reste très proche de la nature. Je suis une manuelle: semer, récolter, prendre soin des plantes m’apaise. Et puis, les fruits sont la récompense du travail bien fait.

Votre style est très original et flamboyant…
J’aime mélanger les accessoires: chaussures, bijoux, ceintures, chapeaux… Je porte toujours un élément qui rappelle mes racines africaines. Aujourd’hui, (elle montre le bijou sculptural qu’elle porte au cou) j’ai mis ce collier massaï du Kenya avec des bracelets en or, en perles de couleurs.

Vous avez commencé à travailler comme mannequin à l’âge de 14 ans…
Ma tante, qui était mannequin, m’a introduite dans ce métier. J’ai défilé pour Karl Lagerfeld, Chantal Thomass, Jean-Paul Gaultier… très vite, j’ai été repérée par Yves Saint Laurent. J’ai eu beaucoup de chance, Yves était extrêmement protecteur. C’était un homme attentionné, comme un père. Quand nous étions ensemble, on était deux timides face à face. Mais sa gentillesse m’émeut encore aujourd’hui.

Yves Saint Laurent était extrêmement protecteur. C’était un homme attentionné, comme un père. Quand nous étions ensemble, on était deux timides face à face. Mais sa gentillesse m’émeut encore aujourd’hui.

N’Deye Magniez, fondatrice de Day Ness

Votre père a été une figure importante dans votre vie…
C’était un homme magnifique, d’une grande intelligence. Il m’expliquait le monde avec détail. J’ai hérité de lui mon côté scientifique, analytique. C’était un très bel homme! J’étais littéralement amoureuse de lui: grand, le port altier, toujours élégant… Je l’adorais.

Vous avez aussi confié qu’il y a eu des moments difficiles…
Oui. Il a commencé à souffrir d’une maladie mentale qui n’a jamais été diagnostiquée. Il perdait contact avec la réalité, se parlait à lui-même, voyait des choses imaginaires. Il lui est arrivé de se promener nu dans la rue, totalement désorienté. Au Sénégal, on parle de sorts jetés, de magie noire… Je sais bien que ce n’était pas ça. À l’époque, personne ne comprenait la dépression, la bipolarité. Si nous avions pu le soigner, je pense que notre famille en aurait beaucoup moins pâti. Je pense qu’il est important d’en parler pour que d’autres familles ne traversent pas ce que nous avons vécu. Mais cela ne m’a pas empêchée de l’aimer et l’admirer jusqu’au bout.

Vos parents sont tous deux décédés, comment le vivez-vous?
Cela donne d’autant plus de la valeur à la vie, car rien n’est acquis. Au Sénégal, on dit: «Vous avez la montre, nous avons le temps…» il faut prendre le temps de vivre.

Au Sénégal, on dit: «Vous avez la montre, nous avons le temps…» il faut prendre le temps de vivre.

N’Deye Magniez, fondatrice de Day Ness

Depuis quatorze ans, vous partagez votre vie avec Bernard Nicod, le magnat de l’immobilier romand. Comment vous êtes-vous rencontrés?
C’est une histoire amusante. J’étais venue rendre visite à ma sœur dans le Valais. Un soir, j’ai été invitée à un dîner par une connaissance commune, à Lausanne. Bernard Nicod était là, et il a eu un coup de foudre immédiat.

Comment vous a-t-il séduite?
En sortant de table, il m’a dit qu’il me trouvait très belle et qu’il voulait me revoir. Nous sommes passés devant un tableau et j’ai commencé à lui parler de l’artiste. Il a été très impressionné que je connaisse autant de choses. Il m’a demandé mon numéro, mais j’ai refusé! Je venais de divorcer, mes deux enfants étaient à Paris, je n’avais pas la tête à ça. Quelques jours plus tard, sur le quai de la gare, au moment de partir, le téléphone de ma sœur a sonné: c’était lui! Il avait obtenu son numéro et me suppliait de rester. Je l’ai d’abord pris pour un fou furieux (rires), mais finalement, j’ai accepté de le revoir. Il a tout déployé pour me conquérir… C’est un grand romantique.

Quel genre d’homme est-il?
C’est d’abord un grand travailleur. Très intelligent, doté d’une mémoire phénoménale. Il peut retrouver un détail, une date d’il y a trente ans au fond d’un dossier dont personne ne se souvient. Il est généreux, fidèle – en amitié, par-dessus tout!
 
Quel est le geste le plus spectaculaire qu’il ait fait pour vous?
Un soir, alors que nous rentrions tard, il m’a emmenée dans le garage. Il y avait là une voiture noire luxueuse, entourée d’un énorme nœud. C’était son cadeau pour moi.

Je suis une femme de croisements. J’ai toujours aimé tisser des liens entre les mondes.

N’Deye Magniez, fondatrice de Day Ness
Tags : Luxe · mannequin · femmes
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