Tamara Ralph : retour sur l’un des défilés les plus somptueux de la Haute Couture Week 2025
A l’issue de cette nouvelle collection Haute couture présentée lundi, une évidence est née : la jeune maison Tamara Ralph est en passe de devenir l’un des piliers du calendrier couture.

C’est émue aux larmes, habillée d’une de ses nouvelles créations présentée quelques minutes plus tôt que Tamara Ralph accueille les applaudissements en trombe du défilé qui a ouvert la nouvelle Haute Couture Week, à Paris. Ce lundi 7 juillet, au cœur de l’incontournable Palais de Tokyo, la créatrice australienne a signé la collection la plus impressionnante de sa carrière : une apothéose de féminité luxueuse, à la fois précise et abracadabrante.

Ode à l’Art Déco
Ancienne moitié du duo Ralph & Russo, elle a quitté en 2022 les créations partagées pour mieux retrouver sa voix propre. A 43 ans, la créatrice semble aujourd’hui offrir au public un endroit de paix retrouvée. Ce défilé en est le reflet limpide. Il y règne une douceur maîtrisée, une force tranquille, celle d’une femme qui n’a plus rien à concéder – seulement à exprimer, « sans limite », se réjouit elle chez ELLE Suisse.
Pour moi, la haute couture est un monde véritablement transcendant. C’est un monde où l’on peut rêver, et les possibilités sont infinies, voire illimitées.
Intitulée La perle rare, sa collection Haute Couture pour l’automne-hiver 2025 explore l’Art Déco. Non comme un exercice de style, mais comme une matière vivante. Ici, l’opulence se glisse dans les moindres recoins : broderies jaillissantes, courbes géométriques, découpes nettes. L’architecture des années 1920 devient textile, tandis que les cristaux, la nacre et les reflets irisés chorégraphient les lustres comme dans les salons d’une époque artistique regrettablement révolue.


Coup de cœur
Impossible de ne pas s’arrêter sur cette pièce noire, magistrale, qui a cloué l’auditoire au silence. Un hymne à la rigueur couture, transcendée par des broderies en relief – branches de glycine ou volées de feuilles nacrées – qui flottent au-dessus du tissu, comme en apesanteur. Le décolleté subtilement voilé, les épaules effleurées de transparence : chaque détail semblait ciselé pour provoquer l’émotion sans jamais sombrer dans l’excès.

En à peine un an et demi d’existence, la maison Tamara Ralph s’est comme hissée à la hauteur des grandes. Avec pour manifeste ce subtil équilibre entre puissance et délicatesse, entre maîtrise technique et poésie assumée. Chez Tamara Ralph, la Haute couture ne se crie pas, elle se murmure. Elle n’en met pas plein la vue : elle hante, elle reste, elle habite. Et cette saison, plus que jamais, elle bouleverse.

