DANAÉ PANCHAUD
La jeune femme célèbre sa première année en tant que directrice du Photoforum Pasquart à Bienne avec «sillages», une exposition qui explore les liens entre le parfum et la photographie.
À 36 ans, son parcours dans le monde des arts est exceptionnel. À la tête de la prestigieuse plateforme de photographie contemporaine depuis janvier 2018, Danaé Panchaud garde la tête froide. Passionnée et intègre, elle se concentre sur la mission de l’institution, consistant à organiser des expositions de créateurs suisses et étrangers, avec une attention particulière sur la scène émergente. Lorsqu’elle aborde la prochaine, ses yeux s’illuminent sous sa coupe courte blonde: «C’est un sujet insolite au premier abord, avec cinq créateurs romands et français déclinant la thématique du parfum, de la composition, de la mémoire, mais aussi de la trace et de l’empreinte».
ELLE SUISSE. Quelques mots qui vous définissent?
DANAÉ PANCHAUD. Je suis assez intellectuelle et déterminée, j’aime faire avancer les projets et m’attaquer au concret des choses.
ELLE SUISSE. Quelle est votre plus grande qualité?
D.P. La curiosité, je pense. Il s’agit d’un trait de caractère essentiel dans mon travail. Il n’existe pratiquement aucun sujet qui ne m’intéresse pas.
ELLE SUISSE. Un défaut avouable?
D.P. Ne craignant rien de plus que l’ennui, je dirais peut-être l’impatience… J’aime que les choses se fassent rapidement et en nombre!
ELLE SUISSE. Quelles sont vos valeurs les plus importantes?
D.P. L’attention que l’on prête à l’autre, ainsi qu’une certaine forme de bienveillance et de générosité.
ELLE SUISSE. À quoi ressemble votre week-end idéal?
D.P. Un roman, une baignoire, un théâtre. Mais pas en même temps!
ELLE SUISSE. Qu’y a-t-il de plus cher à votre cœur dans votre rapport à l’art?
D.P. Cette capacité à mettre les choses en lien. Dans un monde idéal, j’aimerais avoir les moyens de développer le travail interdisciplinaire, car le risque de la spécialisation est de se retrouver dans un petit univers sans créer de liens avec d’autres domaines.
ELLE SUISSE. Que rêviez-vous de faire comme métier lorsque vous étiez enfant?
D.P. Dans un premier temps, je voulais devenir écrivain. Si j’étais tombée un peu plus tôt sur «L’étoffe des héros» de Tom Wolfe, je me serais imaginée astronaute!
ELLE SUISSE. Quelle importance accordez-vous à votre image?
D.P. J’ai un uniforme de base: jean’s et pulls trop grands, généralement gris ou noirs, la palette est assez restreinte (rires)! À partir de là, j’aime beaucoup jouer avec le look sans lui apporter trop de sérieux et tout en restant consciente de ce que j’ai envie de dégager selon les circonstances. J’ai des chaussures à paillettes, d’autres dorées ou à papillons, ou encore en imprimés léopard.
ELLE SUISSE. Comment définissez-vous votre style?
D.P. Je cherche à ne pas être bloquée dans une seule image. J’aime beaucoup jouer des contrastes et mélanger les genres, par exemple du streetwear masculin avec des pièces beaucoup plus féminines.
ELLE SUISSE. Nous aimerions connaître vos adresses favorites à Bienne: où faites-vous votre shopping?
D.P. J’aime bien piquer des pièces du vestiaire masculin de Julian Zigerli et j’ai découvert la boutique On y va (3, rue de la Gare) que j’aime beaucoup pour leur collection de pulls en laine de toutes les couleurs et leurs chaussures.
ELLE SUISSE. Votre restaurant préféré?
D.P. Il y en a deux: le Gärbi (25, rue des Tanneurs, Bienne) dans la vieille ville pour ses pho du jeudi soir, puis le Perroquet Vert (15, rue Centrale 15), une adresse plus chic dans une ambiance un peu Belle Époque.
ELLE SUISSE. Un bar où vous aimez boire un verre?
D.P. J’ai un peu tendance à me jeter dans le premier ouvert (rires)! Mais pour mélanger les plaisirs, art contemporain et une bière le jeudi soir à Lokal-int (2, rue Albrecht-Haller, Bienne).
ELLE SUISSE. Un havre de paix où vous rechargez vos batteries?
D.P. N’importe quelle bonne librairie, comme cette nouvelle adresse ouverte depuis le mois de décembre: Le Bostryche (14, rue Centrale, Bienne). C’est un très joli lieu.
ELLE SUISSE. Le brunch idéal?
D.P. Aux Caves (24 a, rue Haute, Bienne), c’est un très bel endroit dans lequel on sert le brunch samedi et dimanche, de 10h à 18h. Surtout, il n’y a pas besoin de réserver!
ELLE SUISSE. Des adresses beauté?
D.P. Elles sont plutôt situées à Genève. Pour commencer, je dirais Bravo Coiffure (20, rue Docteur-Alfred-Vincent, Genève). J’y suis fidèle depuis les débuts et je n’ai jamais été déçue. Pour les passionnées de parfums, j’ajouterais Théodora à Genève (38, Grand-Rue), qui propose une belle sélection, ainsi que des découvertes.
Infos pratiques:
Photoforum Pasquart, 71, faubourg du Lac, Bienne. www.photoforumpassquart.ch
«Sillages», du 27 janvier au 31 mars