Vous souffrez durant vos règles? Vous êtes peut-être atteinte de TDPM

Des dizaines de millions de femmes souffrent de trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) dans le monde. Le nombre réel serait beaucoup plus élevé, si l’on en croit les dernières conclusions de l’Université d’Oxford publiées lundi.

C’est une situation alarmante. Une nouvelle étude mise en ligne lundi 29 janvier révèle qu’au moins 31 millions de femmes dans le monde vivent avec un trouble dysmorphique prémenstruel (TDPM). L’Université d’Oxford, à l’origine de ces travaux, estime que des millions d’autres pourraient être aux prises avec des symptômes non diagnostiqués.

Défini par l’Université John Hopkins comme « une forme beaucoup plus sévère du syndrome prémenstruel (SPM) », le TDPM, qui touche environ trois femmes sur quatre, peut conduire à des symptômes pouvant varier d’intenses nausées et de dépression jusqu’à des troubles de la mémoire et des pensées suicidaires.

A lire aussi: Un nouveau dispositif détecterait les IST sans aller chez le gynécologue

Les résultats, publiés dans le Journal of Affective Disorders, montrent qu’environ 1,6 % des femmes atteintes de SPM souffrent de ce trouble, tandis que 3,2 % ne font l’objet que d’un diagnostic provisoire, signifiant que bien que la maladie soit suspectée, elle ne remplit néanmoins pas encore les critères nécessaires afin d’être confirmée par un médecin.

Manque de reconnaissances

Le Dr Thomas Reilly, spécialiste à la National Female Hormone Clinic de l’hôpital Maudsley, note également que le chiffre réel pourrait être encore plus élevé. Et selon lui, cela s’explique: « Les psychiatres et les étudiants en médecine sont peu formés au trouble dysphorique prémenstruel », ajoutant que les patientes « se retrouvent souvent dans des services cliniques lacunaires en services de gynécologie ou de santé mentale, par exemple ». Les connaissances des médecins généralistes sur le TDPM sont également très variables.

En psychiatrie, nous nous demandons rarement si les symptômes d’un patient peuvent être liés à des changements hormonaux.

Dr Thomas Reilly, spécialiste à la National Female Hormone Clinic de l’hôpital Maudsley (ELLE)

Clare Knox, psychologue souffrant elle-même de TDPM , déclare: « Ce chiffre stupéfiant est une sonnette d’alarme, soulignant le besoin urgent de processus de diagnostic améliorés, de plans de traitement efficaces et de systèmes de soutien solides pour les personnes touchées. Plus que jamais, il est essentiel que nous investissions dans des recherches approfondies et des stratégies de santé publique pour traiter et prendre en charge le trouble dysphorique prémenstruel, afin que ces millions de femmes ne soient plus confrontées à des difficultés dans l’ombre, mais qu’elles bénéficient au contraire du soutien et de la compréhension d’une société qui considère leur santé comme une priorité ».

En Suisse, bien que le TDPM bénéficient encore de peu de recherches scientifiques, une nouveauté semble toutefois faire avancer les choses. Le 22 janvier, Fribourg est devenue la première ville du pays a adopté le congé menstruel en vue de notamment faire reconnaître la souffrance liée à la dysménorrhée, ou toute autre affection des douleurs pelviennes avant, pendant et après les règles. Du côté alémanique, Zurich teste depuis fin décembre 2022 l’adoption d’un tel projet.

On vous expliquait tout ici: Première en Suisse: Fribourg instaure le congé menstruel

Autrice: Naomi May
Cet article a été traduit en français et adapté pour la Suisse après avoir initialement été publié sur elle.com.uk. Retrouvez tous les autres articles de cette édition sur le site web officiel.

Tags : maladie · recherche

Des dizaines de millions de femmes souffrent de trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) dans le monde. Le nombre réel serait beaucoup plus élevé, si l’on en croit les dernières conclusions de l’Université d’Oxford publiées lundi.

C’est une situation alarmante. Une nouvelle étude mise en ligne lundi 29 janvier révèle qu’au moins 31 millions de femmes dans le monde vivent avec un trouble dysmorphique prémenstruel (TDPM). L’Université d’Oxford, à l’origine de ces travaux, estime que des millions d’autres pourraient être aux prises avec des symptômes non diagnostiqués.

Défini par l’Université John Hopkins comme « une forme beaucoup plus sévère du syndrome prémenstruel (SPM) », le TDPM, qui touche environ trois femmes sur quatre, peut conduire à des symptômes pouvant varier d’intenses nausées et de dépression jusqu’à des troubles de la mémoire et des pensées suicidaires.

A lire aussi: Un nouveau dispositif détecterait les IST sans aller chez le gynécologue

Les résultats, publiés dans le Journal of Affective Disorders, montrent qu’environ 1,6 % des femmes atteintes de SPM souffrent de ce trouble, tandis que 3,2 % ne font l’objet que d’un diagnostic provisoire, signifiant que bien que la maladie soit suspectée, elle ne remplit néanmoins pas encore les critères nécessaires afin d’être confirmée par un médecin.

Manque de reconnaissances

Le Dr Thomas Reilly, spécialiste à la National Female Hormone Clinic de l’hôpital Maudsley, note également que le chiffre réel pourrait être encore plus élevé. Et selon lui, cela s’explique: « Les psychiatres et les étudiants en médecine sont peu formés au trouble dysphorique prémenstruel », ajoutant que les patientes « se retrouvent souvent dans des services cliniques lacunaires en services de gynécologie ou de santé mentale, par exemple ». Les connaissances des médecins généralistes sur le TDPM sont également très variables.

En psychiatrie, nous nous demandons rarement si les symptômes d’un patient peuvent être liés à des changements hormonaux.

Dr Thomas Reilly, spécialiste à la National Female Hormone Clinic de l’hôpital Maudsley (ELLE)

Clare Knox, psychologue souffrant elle-même de TDPM , déclare: « Ce chiffre stupéfiant est une sonnette d’alarme, soulignant le besoin urgent de processus de diagnostic améliorés, de plans de traitement efficaces et de systèmes de soutien solides pour les personnes touchées. Plus que jamais, il est essentiel que nous investissions dans des recherches approfondies et des stratégies de santé publique pour traiter et prendre en charge le trouble dysphorique prémenstruel, afin que ces millions de femmes ne soient plus confrontées à des difficultés dans l’ombre, mais qu’elles bénéficient au contraire du soutien et de la compréhension d’une société qui considère leur santé comme une priorité ».

En Suisse, bien que le TDPM bénéficient encore de peu de recherches scientifiques, une nouveauté semble toutefois faire avancer les choses. Le 22 janvier, Fribourg est devenue la première ville du pays a adopté le congé menstruel en vue de notamment faire reconnaître la souffrance liée à la dysménorrhée, ou toute autre affection des douleurs pelviennes avant, pendant et après les règles. Du côté alémanique, Zurich teste depuis fin décembre 2022 l’adoption d’un tel projet.

On vous expliquait tout ici: Première en Suisse: Fribourg instaure le congé menstruel

Autrice: Naomi May
Cet article a été traduit en français et adapté pour la Suisse après avoir initialement été publié sur elle.com.uk. Retrouvez tous les autres articles de cette édition sur le site web officiel.

Tags : maladie · recherche