Rencontre avec Valérie Taupin

2 février 2021 · Modifié · Anne-Marie Philippe

Valérie Taupin dirige de main de maître la société TEOXANE qu’elle a créée en 2003, qui fabrique des produits de comblement de rides à base d’acide hyaluronique. La fondatrice confie n’avoir jamais fait de plan de carrière.

Tout s’est construit étape par étape au gré des opportunités ou même des difficultés. Après un double cursus scientifique et d’école de commerce, la jeune diplômée a décroché un job en Allemagne. Tout est parti de là… Valérie Taupin, un caractère trempé, une détermination qu’accompagne une voix douce et mélodieuse.

ELLE SUISSE. Parlez-nous de vos ambitions… professionnelles?

VALÉRIE TAUPIN. Je n’ai jamais eu d’ambitions professionnelles. À 22 ans, je me suis installée dans un centre d’affaires en Allemagne et j’ai commencé à commercialiser des vêtements de liposuccion puis j’ai vendu des prothèses mammaires. Le secteur de la chirurgie plastique m’a toujours intéressée. Et c’est devenu le fil rouge de ma trajectoire professionnelle. La rencontre avec un éminent professeur a fait le reste. Il venait d’inventer un nouveau produit de comblement de rides, il m’a chargée de sa commercialisation. J’ai toujours su me débrouiller seule sans besoin d’être managée et me suis passionnée pour ces injections et le marketing.

ELLE SUISSE. Quelle est votre plus grande satisfaction dans ce domaine?

V.T. La création de mon entreprise alors que j’avais à peine 26 ans. En partant de rien! Je suis autodidacte. L’année 2003, date de création de TEOXANE, a été à la fois exaltante, effrayante et j’ai dû franchir des obstacles colossaux. Entre autres, me séparer de mon sous-traitant, concevoir mes produits, et apprendre à les fabriquer de façon industrielle. Je suis partie d’une page blanche et je n’ai pas hésité à engager des investissements onéreux.

ELLE SUISSE. Parlez-nous d’une rencontre qui a influencé votre carrière…

V.T. Un de mes professeurs! Il m’a recommandé deux choses: «La première: après vos études, il faut partir à l’étranger. Le fait de partir en Allemagne dès le début de ma carrière m’a ouvert l’esprit. Après cela, je n’ai jamais eu peur de l’international et d’exporter. La deuxième: ne jamais regarder ce que coûte un projet, se projeter uniquement dans la valeur ajoutée.» Je préfère consacrer mon énergie au développement de TEOXANE plutôt qu’à sa gestion quotidienne, et aussi prendre le risque de me tromper plutôt que de rater des opportunités;  j’y investis beaucoup de temps et je fais preuve d’une grande discipline. Je n’accepterais pas un échec, je travaille donc énormément.

ELLE SUISSE. Avouez-nous vos rêves…

V.T. Mes rêves? Tout s’inscrit pour moi dans l’instant, au fur et à mesure des évènements. En ce moment, je travaille sur un gros dossier que je mène avec passion.

ELLE SUISSE. Vous réussissez dans la vie, mais est-ce cela réussir sa vie?

V.T. Tout est lié. Nos produits sont aujourd’hui agréés par les plus grandes instances des États-Unis. Cette réussite touche mon être profondément et est source d’épanouissement. Cependant, on ne peut réussir sa vie sans être heureuse dans sa vie privée. Je le suis.

ELLE SUISSE. Les conflits ou les difficultés pourraient vous empêcher de dormir la  nuit?

V.T. Je peux passer des nuits à réfléchir ou à écrire des textes qui m’aident à trouver une solution. Et dans l’urgence, je décuple d’énergie. Je mobilise toutes mes forces lorsque je me sens en danger.

ELLE SUISSE. Êtes-vous d’un tempérament vif, spontané ou plutôt calme et réfléchi?

V.T. Les deux. Je suis vive et spontanée et je peux m’agacer pour de petites choses. Je déteste la médiocrité. Mais si quelque chose de grave survient, je suis d’un calme olympien. J’assume et je conduis mes troupes.

ELLE SUISSE. Accordez-vous facilement votre confiance ou pas?

V.T. Plus jeune, je faisais confiance facilement avec une certaine naïveté. Tout cela est bien gommé aujourd’hui même si cela m’a coûté cher. J’ai appris à décrypter les personnalités. Et si je suis déçue pour quelque chose que je juge important, j’ai du mal à revenir en arrière.

ELLE SUISSE. Qu’est-ce qui vous révolte dans la vie au quotidien?

V.T. La maladie des enfants! On leur vole leur vie. Je travaille depuis quinze ans avec l’association Mécénat Chirurgie cardiaque dont le professeur Francine Leca est la présidente. Elle ramène en France des enfants du tiers-monde pour les opérer et les sauver. Je suis fascinée par cette femme, énergique et charismatique. Et je participe modestement à son action.

ELLE SUISSE. Vous avez des enfants?

V.T. Oui, une petite fille de 13 ans. Et depuis que j’ai arrêté les couches, qu’elle marche et qu’elle parle, c’est le bonheur! (Rires).

ELLE SUISSE. Qu’aimeriez-vous changer?

V.T. La morosité et le défaitisme ambiants. Attendre tout de l’État (certains en abusent) n’est pas la solution, il faut savoir se réinventer et se remettre en question.

ELLE SUISSE. Quelles sont les qualités, les forces dont vous vous félicitez?

V.T. La résilience. Et en regard de mon parcours, il m’en a fallu beaucoup. Persévérante, je fais preuve d’enthousiasme. Je vois les opportunités et minimise les obstacles en m’interdisant de penser à toutes les étapes intermédiaires à réussir pour ne pas me décourager.

ELLE SUISSE. Et vos défauts… ceux qui vous dérangent vraiment?

V.T. Ma naïveté, mais heureusement de moins en moins. Je suis impulsive et je n’ai pas de patience.

ELLE SUISSE. Qu’exigez-vous de «vos collaborateurs»?

V.T. Je ne supporte pas la médiocrité. J’aime m’entourer de gens doués et passionnés. Dans tous les domaines d’activités. De l’artisan boulanger au designer.

ELLE SUISSE. Un dicton que vous feriez vôtre?

V.T. Le premier: «Pour vivre heureux, vivons cachés». J’ai créé mon entreprise très jeune et pour ne pas susciter de jalousie, je me suis fait toute petite et discrète. Mon développement s’est fait sans bruit en attendant qu’il soit trop tard pour le freiner. Un autre dicton: « Ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement».

Valérie Taupin dirige de main de maître la société TEOXANE qu’elle a créée en 2003, qui fabrique des produits de comblement de rides à base d’acide hyaluronique. La fondatrice confie n’avoir jamais fait de plan de carrière.

Tout s’est construit étape par étape au gré des opportunités ou même des difficultés. Après un double cursus scientifique et d’école de commerce, la jeune diplômée a décroché un job en Allemagne. Tout est parti de là… Valérie Taupin, un caractère trempé, une détermination qu’accompagne une voix douce et mélodieuse.

ELLE SUISSE. Parlez-nous de vos ambitions… professionnelles?

VALÉRIE TAUPIN. Je n’ai jamais eu d’ambitions professionnelles. À 22 ans, je me suis installée dans un centre d’affaires en Allemagne et j’ai commencé à commercialiser des vêtements de liposuccion puis j’ai vendu des prothèses mammaires. Le secteur de la chirurgie plastique m’a toujours intéressée. Et c’est devenu le fil rouge de ma trajectoire professionnelle. La rencontre avec un éminent professeur a fait le reste. Il venait d’inventer un nouveau produit de comblement de rides, il m’a chargée de sa commercialisation. J’ai toujours su me débrouiller seule sans besoin d’être managée et me suis passionnée pour ces injections et le marketing.

ELLE SUISSE. Quelle est votre plus grande satisfaction dans ce domaine?

V.T. La création de mon entreprise alors que j’avais à peine 26 ans. En partant de rien! Je suis autodidacte. L’année 2003, date de création de TEOXANE, a été à la fois exaltante, effrayante et j’ai dû franchir des obstacles colossaux. Entre autres, me séparer de mon sous-traitant, concevoir mes produits, et apprendre à les fabriquer de façon industrielle. Je suis partie d’une page blanche et je n’ai pas hésité à engager des investissements onéreux.

ELLE SUISSE. Parlez-nous d’une rencontre qui a influencé votre carrière…

V.T. Un de mes professeurs! Il m’a recommandé deux choses: «La première: après vos études, il faut partir à l’étranger. Le fait de partir en Allemagne dès le début de ma carrière m’a ouvert l’esprit. Après cela, je n’ai jamais eu peur de l’international et d’exporter. La deuxième: ne jamais regarder ce que coûte un projet, se projeter uniquement dans la valeur ajoutée.» Je préfère consacrer mon énergie au développement de TEOXANE plutôt qu’à sa gestion quotidienne, et aussi prendre le risque de me tromper plutôt que de rater des opportunités;  j’y investis beaucoup de temps et je fais preuve d’une grande discipline. Je n’accepterais pas un échec, je travaille donc énormément.

ELLE SUISSE. Avouez-nous vos rêves…

V.T. Mes rêves? Tout s’inscrit pour moi dans l’instant, au fur et à mesure des évènements. En ce moment, je travaille sur un gros dossier que je mène avec passion.

ELLE SUISSE. Vous réussissez dans la vie, mais est-ce cela réussir sa vie?

V.T. Tout est lié. Nos produits sont aujourd’hui agréés par les plus grandes instances des États-Unis. Cette réussite touche mon être profondément et est source d’épanouissement. Cependant, on ne peut réussir sa vie sans être heureuse dans sa vie privée. Je le suis.

ELLE SUISSE. Les conflits ou les difficultés pourraient vous empêcher de dormir la  nuit?

V.T. Je peux passer des nuits à réfléchir ou à écrire des textes qui m’aident à trouver une solution. Et dans l’urgence, je décuple d’énergie. Je mobilise toutes mes forces lorsque je me sens en danger.

ELLE SUISSE. Êtes-vous d’un tempérament vif, spontané ou plutôt calme et réfléchi?

V.T. Les deux. Je suis vive et spontanée et je peux m’agacer pour de petites choses. Je déteste la médiocrité. Mais si quelque chose de grave survient, je suis d’un calme olympien. J’assume et je conduis mes troupes.

ELLE SUISSE. Accordez-vous facilement votre confiance ou pas?

V.T. Plus jeune, je faisais confiance facilement avec une certaine naïveté. Tout cela est bien gommé aujourd’hui même si cela m’a coûté cher. J’ai appris à décrypter les personnalités. Et si je suis déçue pour quelque chose que je juge important, j’ai du mal à revenir en arrière.

ELLE SUISSE. Qu’est-ce qui vous révolte dans la vie au quotidien?

V.T. La maladie des enfants! On leur vole leur vie. Je travaille depuis quinze ans avec l’association Mécénat Chirurgie cardiaque dont le professeur Francine Leca est la présidente. Elle ramène en France des enfants du tiers-monde pour les opérer et les sauver. Je suis fascinée par cette femme, énergique et charismatique. Et je participe modestement à son action.

ELLE SUISSE. Vous avez des enfants?

V.T. Oui, une petite fille de 13 ans. Et depuis que j’ai arrêté les couches, qu’elle marche et qu’elle parle, c’est le bonheur! (Rires).

ELLE SUISSE. Qu’aimeriez-vous changer?

V.T. La morosité et le défaitisme ambiants. Attendre tout de l’État (certains en abusent) n’est pas la solution, il faut savoir se réinventer et se remettre en question.

ELLE SUISSE. Quelles sont les qualités, les forces dont vous vous félicitez?

V.T. La résilience. Et en regard de mon parcours, il m’en a fallu beaucoup. Persévérante, je fais preuve d’enthousiasme. Je vois les opportunités et minimise les obstacles en m’interdisant de penser à toutes les étapes intermédiaires à réussir pour ne pas me décourager.

ELLE SUISSE. Et vos défauts… ceux qui vous dérangent vraiment?

V.T. Ma naïveté, mais heureusement de moins en moins. Je suis impulsive et je n’ai pas de patience.

ELLE SUISSE. Qu’exigez-vous de «vos collaborateurs»?

V.T. Je ne supporte pas la médiocrité. J’aime m’entourer de gens doués et passionnés. Dans tous les domaines d’activités. De l’artisan boulanger au designer.

ELLE SUISSE. Un dicton que vous feriez vôtre?

V.T. Le premier: «Pour vivre heureux, vivons cachés». J’ai créé mon entreprise très jeune et pour ne pas susciter de jalousie, je me suis fait toute petite et discrète. Mon développement s’est fait sans bruit en attendant qu’il soit trop tard pour le freiner. Un autre dicton: « Ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement».