Rencontre avec François-Henri Désérable

26 novembre 2021 · Modifié · Julie Vasa

Invité par la Société de lecture de Genève puis par le Salon du livre, le talentueux auteur est venu présenter son nouveau roman: brillant!

Tentés par un roman d’amour sur fond d’enquête policière, teinté de poésie et où l’humour est toujours présent? Le lauréat du Grand Prix de l’Académie française 2021 devrait vous combler! L’histoire revêt tout d’un grand classique: un homme – Vasco – tombe fou amoureux d’une femme – Tina – sur le point de se marier et déjà mère de deux enfants. Elle succombe néanmoins. Amour impossible et périlleux lorsque le mari surprend la correspondance de sa femme avec son amant… Pourtant, sous la plume de François-Henri Désérable, le roman n’a rien de convenu, bien au contraire! Le livre s’ouvre lors de l’arrestation de Vasco qui ne porte sur lui qu’un revolver et un cahier noirci de vingt poèmes…

ELLE SUISSE. QUATRE ANS SANS PUBLICATION. QU’AVEZ-VOUS FAIT PENDANT TOUT CE TEMPS?

F.-H. D. À la suite d’une histoire d’amour passionnelle, j’ai cessé d’écrire pendant un an parce que j’étais dans un désarroi assez profond. Finalement, pour me remettre de ce chagrin d’amour, j’ai commencé quelque chose qui n’a absolument aucune originalité: j’ai écrit des poèmes!

ELLE SUISSE. VOUS AVEZ FINALEMENT OPTÉ POUR L’ÉCRITURE D’UN ROMAN?

F.-H. D. Oui, j’ai pris un certain nombre de mes poèmes et les ai enrobés de fiction. J’ai essayé de restituer tous les sentiments qui m’avaient traversé dans une histoire d’amour qui n’est pas la mienne, qui est une histoire fictive.

ELLE SUISSE. POURQUOI AVOIR CHOISI COMME DÉCOR DU ROMAN LE BUREAU D’UN JUGE D’INSTRUCTION?

F.-H. D. La passion amoureuse est un thème assez éculé et quand on écrit dessus, il faut essayer de trouver une forme qui soit nouvelle. Je voulais que mon narrateur puisse à la fois raconter au juge cette histoire tout en faisant de la rétention d’information, révéler des choses aux lecteurs qu’il dissimule à dessein au juge.

ELLE SUISSE. COMMENT DÉCRIRIEZ-VOUS TINA?

F.-H. D. Tina est une comédienne d’une trentaine d’années. Elle a deux enfants. Elle lit beaucoup de poésie, notamment celle de Verlaine. Elle est en couple avec Edgard, un homme avec qui elle a deux enfants et qu’elle est sur le point d’épouser. Elle l’aime et néanmoins, elle s’éprend de Vasco. Débute alors une passion tumultueuse.

ELLE SUISSE. ET VASCO?

F.-H. D. Il est conservateur à la Bibliothèque nationale de France. Position grâce à laquelle il va pouvoir emmener Tina dans la Réserve des livres rares et anciens et lui montrer les trésors qu’elle recèle, notamment la Bible de Gutenberg, avant de connaître Tina au sens biblique du terme… La raison va dans cette histoire être totalement mise de côté.

ELLE SUISSE. ÉCRIRE SUR UNE HISTOIRE D’AMOUR A-T-IL ÉTÉ EPROUVANT?

F.-H. D. À quoi bon être écrivain si c’est pour s’abstenir d’écrire sur ce qui nous touche au plus intime?

ELLE SUISSE. QUELS SONT VOS LIENS AVEC LA SUISSE?

F.-H. D. Certains écrivains suisses ont énormément compté pour moi. Le premier n’est pas Suisse mais y a vécu longtemps: Albert Cohen. Je crois que le dernier livre qui a le plus compté pour moi et qui a, d’une certaine manière, façonné ma vision de l’existence, c’est «L’usage du monde», de Nicolas Bouvier.François-Henri Désérable, «Mon maître et mon vainqueur», éd. Gallimard, 2021, CHF 29.-.

Invité par la Société de lecture de Genève puis par le Salon du livre, le talentueux auteur est venu présenter son nouveau roman: brillant!

Tentés par un roman d’amour sur fond d’enquête policière, teinté de poésie et où l’humour est toujours présent? Le lauréat du Grand Prix de l’Académie française 2021 devrait vous combler! L’histoire revêt tout d’un grand classique: un homme – Vasco – tombe fou amoureux d’une femme – Tina – sur le point de se marier et déjà mère de deux enfants. Elle succombe néanmoins. Amour impossible et périlleux lorsque le mari surprend la correspondance de sa femme avec son amant… Pourtant, sous la plume de François-Henri Désérable, le roman n’a rien de convenu, bien au contraire! Le livre s’ouvre lors de l’arrestation de Vasco qui ne porte sur lui qu’un revolver et un cahier noirci de vingt poèmes…

ELLE SUISSE. QUATRE ANS SANS PUBLICATION. QU’AVEZ-VOUS FAIT PENDANT TOUT CE TEMPS?

F.-H. D. À la suite d’une histoire d’amour passionnelle, j’ai cessé d’écrire pendant un an parce que j’étais dans un désarroi assez profond. Finalement, pour me remettre de ce chagrin d’amour, j’ai commencé quelque chose qui n’a absolument aucune originalité: j’ai écrit des poèmes!

ELLE SUISSE. VOUS AVEZ FINALEMENT OPTÉ POUR L’ÉCRITURE D’UN ROMAN?

F.-H. D. Oui, j’ai pris un certain nombre de mes poèmes et les ai enrobés de fiction. J’ai essayé de restituer tous les sentiments qui m’avaient traversé dans une histoire d’amour qui n’est pas la mienne, qui est une histoire fictive.

ELLE SUISSE. POURQUOI AVOIR CHOISI COMME DÉCOR DU ROMAN LE BUREAU D’UN JUGE D’INSTRUCTION?

F.-H. D. La passion amoureuse est un thème assez éculé et quand on écrit dessus, il faut essayer de trouver une forme qui soit nouvelle. Je voulais que mon narrateur puisse à la fois raconter au juge cette histoire tout en faisant de la rétention d’information, révéler des choses aux lecteurs qu’il dissimule à dessein au juge.

ELLE SUISSE. COMMENT DÉCRIRIEZ-VOUS TINA?

F.-H. D. Tina est une comédienne d’une trentaine d’années. Elle a deux enfants. Elle lit beaucoup de poésie, notamment celle de Verlaine. Elle est en couple avec Edgard, un homme avec qui elle a deux enfants et qu’elle est sur le point d’épouser. Elle l’aime et néanmoins, elle s’éprend de Vasco. Débute alors une passion tumultueuse.

ELLE SUISSE. ET VASCO?

F.-H. D. Il est conservateur à la Bibliothèque nationale de France. Position grâce à laquelle il va pouvoir emmener Tina dans la Réserve des livres rares et anciens et lui montrer les trésors qu’elle recèle, notamment la Bible de Gutenberg, avant de connaître Tina au sens biblique du terme… La raison va dans cette histoire être totalement mise de côté.

ELLE SUISSE. ÉCRIRE SUR UNE HISTOIRE D’AMOUR A-T-IL ÉTÉ EPROUVANT?

F.-H. D. À quoi bon être écrivain si c’est pour s’abstenir d’écrire sur ce qui nous touche au plus intime?

ELLE SUISSE. QUELS SONT VOS LIENS AVEC LA SUISSE?

F.-H. D. Certains écrivains suisses ont énormément compté pour moi. Le premier n’est pas Suisse mais y a vécu longtemps: Albert Cohen. Je crois que le dernier livre qui a le plus compté pour moi et qui a, d’une certaine manière, façonné ma vision de l’existence, c’est «L’usage du monde», de Nicolas Bouvier.François-Henri Désérable, «Mon maître et mon vainqueur», éd. Gallimard, 2021, CHF 29.-.