Lauriane Sallin

16 mars 2018 · Modifié · Anne-Marie Philippe

Deux années durant, la fribourgeoise de 24 ans, passionnée d’archéologie et future maman, aura été une miss suisse qui casse les clichés, pleine d’énergie et d’humour. Elle rend sa couronne le 12 mars.

Quand on demande à Lauriane Sallin (24 ans), Miss Suisse pour quelques jours encore, quels sont ses plus grands rêves pour l’avenir, elle a une réponse qui lui ressemble, pleine d’esprit. «Des rêves? J’en ai mille. Mais, à mes yeux, le plus important, c’est de rester libre.»

Une nouvelle reine de beauté sera élue le 12 mars prochain à Baden et la Fribourgeoise rendra sa couronne après un règne exceptionnellement long de plus de deux ans (elle avait été élue en novembre 2015). L’étudiante en histoire de l’art et archéologie aura été une Miss à part, surprenante et originale dans tout ce qu’elle a dit, nullement adepte de la langue de bois, pleine d’humour, prenant des initiatives, à l’exact opposé de tous les clichés qui perdurent sur les reines de beauté. La Miss qui n’«a peur de rien» qui «casse les schémas» se sont extasiés les médias.

 » Des rêves ? J’en ai mille. Mais à mes yeux, le plus important, c’est de rester libre. « 

Lauriane Sallin

«Je ne regrette rien, sourit-elle. Ces deux années, je ne les ai pas vécues comme spectatrice, j’ai accumulé beaucoup d’expérience. J’ai de l’énergie, j’ai un caractère fort. Dans vie, j’essaie de toujours de rester positive.»

Lauriane deviendra maman en mai prochain. Giorgos, le papa, est un jeune Grec que Lauriane a rencontré à l’occasion de l’unes des fouilles auxquelles elle a continué à participer pendant son règne. Elle préfère sourire quand elle entend dire que tout a été précipité dans leur histoire. «On est jeunes, on s’aime, on a envie. J’ai 24 ans et c’est une nouvelle étape dans ma vie. Je suis prête à accepter cette responsabilité. On va tout faire afin que cela se passe le mieux possible pour le bébé.»

Associées à des œuvres de charité et de bienfaisance, les Miss prennent souvent un air pénétré pour dire qu’elle sont «contre la faim dans le monde, contre la guerre.». Loin de ces banalités d’usage, Lauriane, elle, a réussi un incroyable coup d’éclat en acheminant elle-même des médicaments dans un hôpital de Rabat au Maroc au volant d’un 18 tonnes. Pour cela, elle a passé son permis poids lourd. Une aventure dont elle prit l’initiative et qu’elle a menée elle-même de A à Z. Elle sourit encore de ce pari fou qui a tant fait parler. «J’ai monté un véritable business plan. Le seul risque que je prenais est que ça ne marche pas. Bien sûr que si je n’avais pas été Miss, on m’aurait ri au nez. Mais j’ai deux bras et deux jambes, pourquoi n’aurais-je pas été capable de conduire un camion? Il a fallu traverser toute l’Europe, ce n’était pas rien. J’ai voulu faire des choses qui ont du sens.»

Une action spectaculaire qui résume bien l’état d’esprit de cette jeune femme pour qui, dans la vie, rien n’est impossible. «Le monde n’est pas si dépressif, si morose qu’on veut bien le dire. Simplement, il faut oser se mouiller. On n’est pas des robots mais des êtres humains pour qui tout est possible». Survenue six mois avant son élection, la mort de sa sœur Gaëlle, après une longue maladie, a encore renforcé chez elle l’appétit de vie qui la caractérise. «On ne peut rien faire contre la mort, mais on peut choisir comment on vit» a-t-elle souvent répété au sujet du drame qu’elle a vécu. «La mort de ma sœur, nous glisse-t-elle, m’a appris à relativiser beaucoup de choses. Je pense très souvent à elle. Sa disparition m’a poussée à aller de l’avant. Je fais en sorte de rendre la vie belle.»

Avec un tel tempérament, Lauriane n’a-t-elle pas eu parfois le sentiment comme Miss d’être réduite à une simple beauté décorative? N’en a-t-elle pas souffert? «Ce problème, j’y avais déjà réfléchi avant de me présenter. Quand on est plutôt jolie, même dans la vie de tous les jours, il arrive qu’on soit réduite à sa plastique. Comme Miss, je me suis exprimée, j’ai fait part de mes idées pour qu’au moins on me laisse le bénéfice du doute.» Et n’a-t-elle jamais eu marre de devoir toujours être souriante et gentille? «Seulement quand j’ai eu l’impression que mon destin m’échappait. De rares moments de flottement.»

Quand on lui demande quelle est la rencontre qui l’a le plus marquée pendant ces deux ans, sa réponse fuse comme une évidence. «Jean Ziegler. Avec une copine, nous avions fait au collège un travail de géographie consacré à la faim dans le monde qui était basé sur son libre intitulé «Destruction massive». M. Ziegler y expliquait pourquoi des gens continuent de mourir de faim aujourd’hui alors que la terre est capable de nourrir tous ses habitants. Je l’ai rencontré lors d’une expo photo à Genève. On a discuté longtemps ensemble et il m’a dédicacé son livre. Ce qui me plaît chez Jean Ziegler, c’est qu’il a toujours gardé la même flamme malgré les années qui passent.»

Aujourd’hui, Lauriane vit en Grèce avec son amoureux et apprend la langue. «Le bébé va bientôt arriver, je me réjouis tellement.» Lauriane ou la leçon d’optimisme.

Tags : Fashion · Fribourg · Mode · Femme · Inspiration

Deux années durant, la fribourgeoise de 24 ans, passionnée d’archéologie et future maman, aura été une miss suisse qui casse les clichés, pleine d’énergie et d’humour. Elle rend sa couronne le 12 mars.

Quand on demande à Lauriane Sallin (24 ans), Miss Suisse pour quelques jours encore, quels sont ses plus grands rêves pour l’avenir, elle a une réponse qui lui ressemble, pleine d’esprit. «Des rêves? J’en ai mille. Mais, à mes yeux, le plus important, c’est de rester libre.»

Une nouvelle reine de beauté sera élue le 12 mars prochain à Baden et la Fribourgeoise rendra sa couronne après un règne exceptionnellement long de plus de deux ans (elle avait été élue en novembre 2015). L’étudiante en histoire de l’art et archéologie aura été une Miss à part, surprenante et originale dans tout ce qu’elle a dit, nullement adepte de la langue de bois, pleine d’humour, prenant des initiatives, à l’exact opposé de tous les clichés qui perdurent sur les reines de beauté. La Miss qui n’«a peur de rien» qui «casse les schémas» se sont extasiés les médias.

 » Des rêves ? J’en ai mille. Mais à mes yeux, le plus important, c’est de rester libre. « 

Lauriane Sallin

«Je ne regrette rien, sourit-elle. Ces deux années, je ne les ai pas vécues comme spectatrice, j’ai accumulé beaucoup d’expérience. J’ai de l’énergie, j’ai un caractère fort. Dans vie, j’essaie de toujours de rester positive.»

Lauriane deviendra maman en mai prochain. Giorgos, le papa, est un jeune Grec que Lauriane a rencontré à l’occasion de l’unes des fouilles auxquelles elle a continué à participer pendant son règne. Elle préfère sourire quand elle entend dire que tout a été précipité dans leur histoire. «On est jeunes, on s’aime, on a envie. J’ai 24 ans et c’est une nouvelle étape dans ma vie. Je suis prête à accepter cette responsabilité. On va tout faire afin que cela se passe le mieux possible pour le bébé.»

Associées à des œuvres de charité et de bienfaisance, les Miss prennent souvent un air pénétré pour dire qu’elle sont «contre la faim dans le monde, contre la guerre.». Loin de ces banalités d’usage, Lauriane, elle, a réussi un incroyable coup d’éclat en acheminant elle-même des médicaments dans un hôpital de Rabat au Maroc au volant d’un 18 tonnes. Pour cela, elle a passé son permis poids lourd. Une aventure dont elle prit l’initiative et qu’elle a menée elle-même de A à Z. Elle sourit encore de ce pari fou qui a tant fait parler. «J’ai monté un véritable business plan. Le seul risque que je prenais est que ça ne marche pas. Bien sûr que si je n’avais pas été Miss, on m’aurait ri au nez. Mais j’ai deux bras et deux jambes, pourquoi n’aurais-je pas été capable de conduire un camion? Il a fallu traverser toute l’Europe, ce n’était pas rien. J’ai voulu faire des choses qui ont du sens.»

Une action spectaculaire qui résume bien l’état d’esprit de cette jeune femme pour qui, dans la vie, rien n’est impossible. «Le monde n’est pas si dépressif, si morose qu’on veut bien le dire. Simplement, il faut oser se mouiller. On n’est pas des robots mais des êtres humains pour qui tout est possible». Survenue six mois avant son élection, la mort de sa sœur Gaëlle, après une longue maladie, a encore renforcé chez elle l’appétit de vie qui la caractérise. «On ne peut rien faire contre la mort, mais on peut choisir comment on vit» a-t-elle souvent répété au sujet du drame qu’elle a vécu. «La mort de ma sœur, nous glisse-t-elle, m’a appris à relativiser beaucoup de choses. Je pense très souvent à elle. Sa disparition m’a poussée à aller de l’avant. Je fais en sorte de rendre la vie belle.»

Avec un tel tempérament, Lauriane n’a-t-elle pas eu parfois le sentiment comme Miss d’être réduite à une simple beauté décorative? N’en a-t-elle pas souffert? «Ce problème, j’y avais déjà réfléchi avant de me présenter. Quand on est plutôt jolie, même dans la vie de tous les jours, il arrive qu’on soit réduite à sa plastique. Comme Miss, je me suis exprimée, j’ai fait part de mes idées pour qu’au moins on me laisse le bénéfice du doute.» Et n’a-t-elle jamais eu marre de devoir toujours être souriante et gentille? «Seulement quand j’ai eu l’impression que mon destin m’échappait. De rares moments de flottement.»

Quand on lui demande quelle est la rencontre qui l’a le plus marquée pendant ces deux ans, sa réponse fuse comme une évidence. «Jean Ziegler. Avec une copine, nous avions fait au collège un travail de géographie consacré à la faim dans le monde qui était basé sur son libre intitulé «Destruction massive». M. Ziegler y expliquait pourquoi des gens continuent de mourir de faim aujourd’hui alors que la terre est capable de nourrir tous ses habitants. Je l’ai rencontré lors d’une expo photo à Genève. On a discuté longtemps ensemble et il m’a dédicacé son livre. Ce qui me plaît chez Jean Ziegler, c’est qu’il a toujours gardé la même flamme malgré les années qui passent.»

Aujourd’hui, Lauriane vit en Grèce avec son amoureux et apprend la langue. «Le bébé va bientôt arriver, je me réjouis tellement.» Lauriane ou la leçon d’optimisme.

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