Quelle place pour le handicap dans les médias?

« Nous sommes des corps différents, mais alliés, rebelles », déclare la journaliste, activiste et formatrice italienne en situation de handicap Valentina Tomirotti sur son blog Pepitosa. Elle livre ici son précieux témoignage sur les thèmes de la représentation des personnes handicapées, du tourisme pour toutes et tous (elle a rédigé un guide de l’accueil accessible pour Airbnb) et du droit à la sexualité sans stéréotypes et préjugés.

Elle a suscité le débat avec deux projets qui pointent du doigt la gêne que les personnes valides éprouvent lorsqu’un corps non normé s’expose sans filtres. En 2016, le service photographique de Micaela Giuliani Bodoirs Disability publié par Vanity Fair, dans le cadre du projet « Portrait de Femme », a suscité toutes sortes de réactions. Dans ces portraits photographiques, Valentina Tamirotti ne cachait pas ses cicatrices et affichait une sensualité féminine qui ne coïncide pas avec sa condition génétique de dysplasie dystrophique.

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À la suite de ce service, elle a abordé une réflexion sur la reconnaissance de la beauté à travers la représentation du corps hors norme et sur la normalisation de la sexualité dans le livre Un altro (d’)anno (2019) (Une autre année, mais aussi un autre dommage) ainsi que dans le docu-film Il corpo dell’amore (2019) (Le corps de l’amour). Cette série en quatre épisodes, proposée par l’antenne RAI 3 en 2019, a pour protagonistes quatre personnes en situation de handicap. Dans un des épisodes, Valentina Tamirotti met au centre l’éducation à l’affectivité en parlant du rapport qu’elle entretient avec son corps, de la manière naturelle de vivre sa sexualité, de la complicité qui la lie à son compagnon. Ce dernier, étant valide, défie involontairement toutes les attentes: « Je subis le jugement, non pour moi, mais pour celui qui a décidé de vivre avec moi. On sait ce que les gens pensent souvent lorsqu’on voit un « couple mixte » avec une personne assise et l’autre début. Il y a encore trop de préjugés auxquels beaucoup de gens ne sont pas habitués ».

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La représentation du handicap est aussi au cœur de la série italienne Prisma (2022) (Prisme). Parmi les protagonistes, l’actrice et modèle Chiara Bordi interprète les besoins, les désirs et la fluidité de genres de la génération Z. Chiara Bordi s’est fait connaître pour avoir gagné la troisième place au concours de Miss Italia en 2018: avec sa jambe bionique, elle a cassé l’imaginaire collectif qui voyait dans ce concours le dernier rempart du corps parfait. En 2024, elle a participé à une autre série télé, I Fantastici 5 (2024) (les 5 Fantastiques), dont les protagonistes sont des athlètes porteurs de différents handicaps qui se préparent à participer aux Jeux Paralympiques.

Dans la vraie vie, la modèle est co-fondatrice depuis 2019 de Bionic People, une association composée en grande partie d’athlètes avec des prothèses. Ils et elles racontent leur parcours pour sensibiliser les étudiants, et encouragent les entreprises à reconnaître les talents des personnes handicapées et ainsi devenir plus inclusives.

Autrice: Elisa Fulco
Cet article a été transféré sur elle.ch après avoir initialement été publié sur 
tu-es-canon.ch. Retrouvez tous les autres articles de ce magazine sur le site web officiel.

Tags : handicap · italie

« Nous sommes des corps différents, mais alliés, rebelles », déclare la journaliste, activiste et formatrice italienne en situation de handicap Valentina Tomirotti sur son blog Pepitosa. Elle livre ici son précieux témoignage sur les thèmes de la représentation des personnes handicapées, du tourisme pour toutes et tous (elle a rédigé un guide de l’accueil accessible pour Airbnb) et du droit à la sexualité sans stéréotypes et préjugés.

Elle a suscité le débat avec deux projets qui pointent du doigt la gêne que les personnes valides éprouvent lorsqu’un corps non normé s’expose sans filtres. En 2016, le service photographique de Micaela Giuliani Bodoirs Disability publié par Vanity Fair, dans le cadre du projet « Portrait de Femme », a suscité toutes sortes de réactions. Dans ces portraits photographiques, Valentina Tamirotti ne cachait pas ses cicatrices et affichait une sensualité féminine qui ne coïncide pas avec sa condition génétique de dysplasie dystrophique.

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Autrice: Elisa Fulco
Cet article a été transféré sur elle.ch après avoir initialement été publié sur 
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