Une interview suivie d’une vidéo publiée jeudi ont fait l’effet d’une bombe dans la section commentaires des réseaux sociaux du magazine de mode. Explications.
« C’est honteux », « C’est d’un mépris », « Quelle trahison […] Comment osez-vous? »… Les commentaires, parmi plus de 600 autres partagés en 24 heures, sont cinglants sous l’une des dernières publications du compte Instagram de Vogue. Jeudi 6 juin, l’édition américaine de l’un des magazines les plus prisés de la mode a publié une vidéo récapitulative du dernier défilé du couturier Alexander Wang. Un post qui intervenait à la suite de la mise en ligne de son entretien exclusif avec le designer âgé de 40 ans, lequel se fait rare sur la scène mode depuis quelques années.
Cette présence en demi-teinte dans les défilés s’explique notamment par plusieurs scandales qui ont assombri le parcours du célèbre créateur et de sa marque éponyme. En 2020, onze hommes et personnes transgenres ont en effet accusé Alexander Wang d’avoir été drogués à leur insu et agressés sexuellement. Des actes que le designer avaient, un an plus tard, avoué publiquement « reconnaître » et « regretter ».
A lire aussi: Six ans après la vague de scandales, Victoria’s Secret est de retour
Attendu au tournant trois ans plus tard par le grand public, Alexander Wang ne s’est pas précisément épanché sur cette affaire dans le récent article de Vogue. Ce dernier était pourtant intitulé: « Alexander Wang, dont la marque aura bientôt 20 ans, parle désormais de son passé, de son avenir et du grand spectacle de demain ». Il y était davantage question de son retour dans la mode prévu le mercredi 5 juin à New York, avec pour nouveau fil rouge celui de ne plus baser ses collections sur la saisonnalité.
A lire aussi: Épanouie et puissante, Nabilla Vergara revient sans filtre sur son passé
La mise en avant supplémentaire de la marque américaine sur les réseaux sociaux du magazine suivi par plus de 49 millions d’abonnés a suscité l’indignation de ceux considérant toujours le créateur de mode comme « un prédateur », surtout auprès des hommes et de la communauté transgenre. Hasard du calendrier, beaucoup ont à ce titre d’autant plus condamné l’article et la vidéo que tous deux ont été publiés en juin, mois des fiertés célébrant ainsi les droits des communautés LGBTQIA+ à l’international.
Pourquoi vous donnez à cette personne de l’espace dans une plateforme si énorme?
Au milieu de la controverse, ni Vogue, ni Alexander Wang n’a répondu aux détracteurs. A noter que Lisa Bloom, avocate notamment rendue célèbre pour avoir représenté Harvey Weinstein, et représentant également les victimes présumées d’Alexander Wang avait annoncé en 2022 que celles-ci reconnaissaient les excuses d’Alexander Wang et voulaient désormais « aller de l’avant ».
Né en 1987 de parents taïwanais en Californie, Alexander Wang a brillé en tant que directeur artistique de la maison Balenciaga de 2012 à 2015, avant de lancer sa propre griffe éponyme l’année suivante. La marque Alexander Wang a longtemps été décrite comme audacieuse et urbaine, avec une forte influence streetwear.
