Depuis début juin, la Fondation Azzedine Alaïa noue, à Paris, le sens inégalé de la coupe et du volume du couturier Azzedine Alaïa à l’approche minimaliste et innovante du designer en mobilier Shiro Kuramata. Un dialogue passionnant entre deux visions distinctes et finalement si proches.
Il était connu pour son génie dans le monde de la mode. Mais peu de gens savent à quel point sa passion était toute aussi ardente pour le mobilier. Le beau, l’épuré, le visionnaire et donc, en somme, surtout celui signé de Shiro Kuramata (1934-1991). Admirateur inconditionnel, le célèbre couturier franco-tunisien avait, en 2005, consacré une exposition à ce dernier au cœur de la Fondation crée à son nom. Presque 20 ans plus tard, la Fondation Azzedine Alaïa a renoué avec cet hommage afin de faire, pour la première fois depuis sa création en 2007, le trait d’union entre ces deux artistes d’exception.
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Dialogue intemporel
Alaïa/Kuramata: la légèreté en création (2024), fruit de la collaboration de Carla Sozzani, présidente de la fondation, et Olivier Saillard, historien français, est une exposition qui transpose un choix méticuleux de 22 tenues d’Azzedine Alaïa (1935-2017) – idylliques dans leur intemporalité – aux côtés de 22 œuvres architecturales – points d’ancrage de bon nombre de tendances mobilières qui leur succèderont – du designer japonais, Une rencontre qui trouve alors grâce tantôt dans des matériaux et des formes en commun, tantôt dans des réponses inattendues entre la maille lurex d’une robe épurée et l’assise, l’acrylique transparent d’une étagère, par exemple.
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La mise en scène, rigoureusement articulée, permet au visiteur de redécouvrir le talent des deux hommes, non pas seulement au travers de leurs créations, mais également au détour de leurs plus belles citations: « Je pense pouvoir dire que mes pièces sont intemporelles, elles sont créées pour les temps à venir », disait Azzedine Alaïa, pendant que Shiro Kuramata élançait: « Ce qui me fascine le plus, c’est de voir et de sentir les couleurs ». Le temps, le son, la couleur… On découvre qu’ils étaient galvanisés par l’abstrait pour imaginer leur art.
Un must à ne pas rater si vous passez par Paris. Jusqu’au 12 janvier 2025.