À la veille de ses 60 ans, l’animatrice star est plus rayonnante que jamais. Et c’est avec fierté qu’elle a dernièrement présenté sa nouvelle ligne de maquillage «Magnifaïk» chez Manor Lausanne et Genève.
L’échange avec elle a été chaleureux, cordial, authentique. Cristina Córdula confie adorer venir en Suisse. L’accueil est, selon elle, extraordinaire et elle ne tarit pas d’éloges sur la chaleur humaine et la courtoisie des Suisses. L’ancien mannequin, animatrice de télé, styliste et consultante en image, se dit une femme heureuse que ce soit dans sa vie professionnelle ou sa vie privée. Sa joie de vivre est communicative. La rencontrer: magnifaïk!
ELLE Suisse: Votre aisance, votre confiance en vous, les avez-vous développées grâce à l’amour reçu durant votre enfance?
Cristina Córdula: J’ai évolué enfant dans une famille aimante et très humaine. Mon père était chef d’entreprise et il nous a inculqué des valeurs de générosité et d’amour. Mes parents aidaient les gens nécessiteux. Cette force m’a aidée à affronter l’avenir. Mais cette force ne m’évite pas des questionnements, des remises en question et aussi de douter quelquefois. C’est souvent le public, les gens dans la rue qui me reconnaissent et m’abordent avec infiniment de gentillesse qui entretiennent par leur générosité une certaine confiance en moi.
Grande et plutôt rondouillette, je n’étais pas dans la ‘normalité’.
Quel souvenir particulier, triste ou joyeux, avez-vous gardé de votre enfance au Brésil?
C’est un souvenir joyeux de ma petite enfance qui me revient spontanément à l’esprit. Les vacances en famille au bord de la mer. Nous partions tôt le matin. Maman disait: «Le soleil du matin est bon pour la santé!» Je sens encore l’odeur de la mer, des embruns. En revanche, j’ai gardé de l’école une cicatrice douloureuse. Grande et plutôt rondouillette, je n’étais pas dans la « normalité ». Je devais donc toujours être derrière, que ce soit pour la photo ou l’entrée en classe.
Quelles valeurs votre origine brésilienne vous a donné pour vous construire en Europe?
Ma mère a été pour moi un exemple de courage. Elle m’a transmis les valeurs du travail. Mes parents ont divorcé dans les années 1970. Et ma mère n’a pas hésité à reprendre ses études de sociologue (qu’elle avait interrompues lorsqu’elle s’est mariée). Et pour ce faire, elle a dû tout reprendre à zéro, depuis le bac (passé heureusement en express). Elle m’a appris que rien ne tombe du ciel. Il faut du courage et du travail. Cet exemple-là m’a insufflé la force de tout quitter et de venir en Europe.
Vous avez débarqué en Espagne très jeune…
Oui. J’avais 19 ans. C’était difficile, mes parents me manquaient affreusement. Il n’y avait pas internet et les communications téléphoniques entre l’Europe et le Brésil coûtaient très cher. Après l’Espagne, j’ai travaillé dans de nombreux pays. À la fin de l’année, j’ai débarqué à Milan; j’ai été très mal accueillie. Les Italiens ne croyaient pas en moi. Il m’a fallu une force énorme pour ne pas perdre confiance. Ma sensibilité a été mise à mal. À cette période, j’ai connu une forme de blues. Un ami coiffeur m’a dit: «Ta coiffure n’est pas moderne. Et si on coupait tes cheveux?» À partir de là, tout a changé! Avec ma nouvelle coupe courte «signature» ma vie a pris une autre tournure.
Rien ne tombe du ciel. Il faut du courage et du travail.
Vous allez fêter ce 30 octobre vos 60 ans, vous êtes en pleine beauté, quel est votre secret?
Je pense que mon ADN et mes gènes jouent un certain rôle! Mais il va sans dire que je prends soin de mon alimentation; je soigne aussi ma peau. Je fais régulièrement du laser chez mon dermatologue. C’est important d’enlever les petites taches de soleil et le laser favorise la qualité de la peau en stimulant le collagène. Et très dosées, quelques injections de botox. Sans oublier le sport. C’est essentiel de bouger!
Avez-vous une anecdote amusante ou émouvante à nous raconter qui se serait déroulée durant le tournage d’une émission…
C’était lors du premier tournage de l’émission en temps réel sur M6 Un nouveau look pour une nouvelle vie. Nous devions habiller et magnifier les mariés. Ma mère est décédée brutalement à ce moment-là. J’ai dû partir en urgence à l’enterrement. Sur le chemin du retour, dans le train qui m’amenait sur le lieu de tournage, en Bourgogne, j’étais dévastée et je me demandais comment j’allais pouvoir animer cette émission avec un tel chagrin. Mon ange gardien m’a guidée et protégée. Une force que je ne soupçonnais pas m’a permis de tenir. Les mariés étaient magnifiques. Nous sommes devenus amis. Ils ont aujourd’hui trois enfants et nous avons gardé le lien.
Ambitieuse au terme noble du terme, vous êtes très vite devenue cheffe d’entreprise, quelle est votre motivation?
J’avais envie depuis toujours de créer ma propre boîte. J’ai lancé mon agence de conseillère en image en 2002. Ce métier n’était pas connu du grand public. C’est à travers mon émission que cette profession s’est démocratisée. Ensuite, tout un chacun pouvait aspirer à améliorer son image. Aujourd’hui, je vis mon rêve. Le lancement de ma marque «Magnifaïk», mon bébé, me rend infiniment heureuse.
Quel est votre plus beau challenge de vie sur le plan privé?
Avoir su concilier mon travail et le fait d’élever mon fils Enzo. J’étais séparée de son père. Heureusement, celui-ci a toujours été très présent dans mon éducation. Il faut, cependant, du courage pour faire face à une séparation!
J’ai perdu mon frère lorsque j’avais 19 ans, puis ma mère et mon père entre 2013 et 2017. Je me sens orpheline.
Où vous voyez-vous dans dix ans?
J’imagine travailler toujours, mais de façon plus cool. Et je rêve que ma ligne de maquillage Magnifaïk soit distribuée à l’export: les États-Unis, le Moyen-Orient et bien sûr, le Brésil. Plus tard, je souhaite vivre entre Paris et mon pays d’origine. En espérant être préservée au niveau de la santé! J’ai perdu mon frère lorsque j’avais 19 ans, puis ma mère et mon père entre 2013 et 2017. Je me sens orpheline. C’est un drôle de sentiment.
Vous vivez une magnifique histoire d’amour avec Frédéric Cassin. Pouvez-vous nous raconter votre rencontre ?
Nous nous sommes rencontrés il y a treize ans. Ce jour-là, je recevais une de mes amies brésiliennes et je n’avais qu’une envie: rester avec elle. Une soirée tranquille, cocooning. Ce soir-là, on m’attendait ailleurs. J’étais invitée à une soirée. Mais j’avais décidé de ne pas y aller. Mais mon amie a insisté. Du coup, à 23 heures, je me suis décidée. Arrivée à la soirée, je n’ai pas vu Frédéric. C’est vers 3 heures du matin alors que nous n’étions plus que quatre personnes dans un coin, qu’autour d’une discussion animée, que je l’ai remarqué. L’heure avançait, il était temps de partir. Mais plus de taxi. Il m’a proposé de me raccompagner. Nous avons ensuite échangé par textos, puis il m’a invitée à dîner. Et à partir de là, on ne s’est plus quittés.
En amour, êtes-vous d’un tempérament jaloux ou totalement confiant?
Je n’ai plus l’âge d’être jalouse! (Rires).
Et quelles sont vos qualités, celles dont vous pouvez vous féliciter?
La générosité. Le courage, la joie de vivre et le sourire. Souriez, un sourire en attire un autre de retour.
Et vos défauts?
Impatiente. Exigeante. Je pense vite et j’ai besoin que les gens qui m’entourent comprennent rapidement. C’est pour cela que je suis accompagnée de la même équipe depuis vingt ans!
Que diriez-vous à la petite fille que vous étiez?
Ma petite, tu as bien fait! Tu as eu raison! Je te remercie.