L’université de Yale a annoncé proposer prochainement un cours consacré à l’œuvre de la nouvelle sensation de la musique portoricaine. Et cela est bien plus sérieux que ce que l’on pourrait penser.
Après Beyoncé à l’Université de Harvard et Taylor Swift à l’Université de New York, c’est au tour de Bad Bunny d’être étudié dans les amphithéâtres des grandes écoles américaines, rapporte Konbini. A l’automne 2025, la prestigieuse Université de Yale lancera un séminaire entièrement dédié à l’artiste portoricain. Son nom : « Bad Bunny: Musical Aesthetics and Politics », comprenez en français : « Bad Bunny : esthétiques musicales et politiques »
Proposé par le département d’études américaines et de migration, le cours s’intéressera à l’esthétique musicale de Bad Bunny autant qu’à ses prises de position sociales et politiques. L’objectif ? Analyser l’œuvre du chanteur à travers le prisme de la migration, de l’identité caribéenne et de l’héritage colonial.
Icône politisée
Selon Daily News, avec lequel média Yale s’est entretenu à ce sujet, c’est en arpentant les rues de La Nouvelle-Orléans, écouteurs vissés aux oreilles, qu’Albert Laguna, professeur associé au sein de l’université, aurait eu l’idée du séminaire. En boucle sur « Nadie Sabe Lo Que Va a Pasar Mañana » (2024), il réalise combien chaque morceau résonne avec des problématiques intimes et collectives. « Chaque chanson ouvrait une porte vers des sujets de société qui me touchent profondément », a-t-il alors confié.
Parmi les titres qui seront au cœur des analyses : « NUEVAYoL », qui ouvre DeBÍ TiRAR MáS FOToS (2025) le dernier album de Bad Bunny. Le morceau, qui sample « Un Verano en Nueva York » (1975) d’El Gran Combo, cristallise à lui seul le dialogue entre les générations de la diaspora portoricaine.
Plus qu’un morceau, DeBÍ TiRAR MáS FOToS se démarque des autres projets du chanteur de 31 ans. Dans une interview accordée à Vogue Mexico, Bad Bunny explique que l’idée de cet album lui est venue lors des fêtes de San Sebastián en janvier 2024, où, déguisé, il a pu s’immerger dans la vie quotidienne de Porto Rico. Il décrit ce projet comme un hommage à son pays, visant à mettre en lumière les défis auxquels il est confronté.
Le morceau « LO QUE LE PASÓ A HAWAii » illustre particulièrement cette démarche en abordant la gentrification et ses effets sur la culture locale. Bad Bunny y exprime sa crainte que Porto Rico subisse le même sort qu’Hawaï, où la modernisation a entraîné une perte d’identité culturelle.