À 32 ans, la Bernoise reste plus que jamais la reine du sprint. Femme forte et indépendante, elle vise les JO de Los Angeles en 2028, qui seront ses cinquièmes Jeux consécutifs.

Mujinga Kambundji est la meilleure sprinteuse qu’ait connue le sport suisse. À 32 ans, elle vient à Nankin, en Chine, d’être sacrée pour la deuxième fois championne du monde du 60 mètres en salle. Ambassadrice de Hublot, elle figurait le 4 avril dernier parmi les invités vedettes de la soirée 100% glamour organisée par la marque, en marge du salon Watches and Wonders, à l’occasion des 20 ans de la Big Bang, un modèle emblématique. Parmi les autres ambassadeurs présents rien que du très beau monde, dont la légende Usain Bolt et un certain Kylian Mbappé, la mégastar du foot français. Quelque 600 invités ont passé une belle soirée à l’Arena de Genève transformée en écrin de luxe à l’effigie de la marque. Le buffet avait été concocté par cinq chefs multi-étoilés dont Anne-Sophie Pic du Beau-Rivage Palace et Yannick Alléno. Au milieu de cette effervescence, Mujinga, souriante, très classe dans son ensemble blanc, nous a accordé cet entretien.
Que représente Hublot pour vous?
C’est un honneur d’en être l’ambassadrice. J’adore le design de ses montres. Elles se marient aussi bien avec des robes de soirée qu’avec des tenues sportives.
Vous venez de remporter un nouveau titre mondial. Les années ne semblent pas avoir de prise sur vous?
Je suis en bonne santé, je connais bien mon corps. J’ai toujours adapté mon entraînement en fonction de mon âge. J’évolue en permanence et je me remets sans cesse en question. Avec l’âge, je suis devenue plus régulière et je sais que je peux encore courir plus vite. Mais je ne suis pas une exception. Plusieurs sprinteuses ont remporté des titres vers 35, 36 ans.
Vous serez encore là lors des prochains Jeux olympiques de Los Angeles en 2028?
C’est mon grand objectif. Ce seront mes cinquièmes Jeux olympiques, j’ai déjà atteint deux fois les finales et j’espère bien récidiver.
Vous brillez en famille chez les Kambundji. À Nankin, Ditaji, votre petite sœur, de dix ans votre cadette, a remporté l’argent du 60 mètres haies. Elle est l’espoir numéro un de l’athlétisme suisse. Quelles relations entretenez-vous?
Ditaji, je lui changeais les couches quand elle était bébé. Je l’ai vue évoluer, grandir et je suis très fière d’elle. À Berne, même si nous pratiquons deux disciplines différentes, on s’entraîne presque tous les jours ensemble. Et lors de grands rendez-vous, comme en Chine récemment, nous partageons la même chambre. C’est très sympa.
Et de quoi parlez-vous?
De tout et de rien comme à la maison.
Autant vous êtes connue pour votre sympathie et votre sourire, autant Ditaji est plus extravertie paraît-il?
Quand j’avais son âge, c’est vrai, j’étais assez timide, Ditaji est plus mûre que moi au même âge. Mais nous ne sommes pas si différentes que cela.
Avec Kaluanda l’aînée (34 ans) et Muswama (25) vous êtes quatre sœurs. Il vous est arrivé de partir ensemble en vacances à New York par exemple. Vous formez, paraît-il, un véritable clan…
Nous habitons à dix minutes l’une de l’autre en ville de Berne et nous sommes effectivement très complices. Mes parents ne vivent pas loin non plus. En ce moment, Muswama qui elle fait du bob, vit à Londres, mais on se téléphone pratiquement tous les jours. Nous sommes très directs les unes avec les autres, si on trouve que l’une de nous ne fait pas les choses pas bien, on le lui dit.
Florian Clivaz est à la fois votre entraîneur, votre manager et votre compagnon dans la vie. Vous voulez avoir des enfants.
Quand on vient d’une aussi grande famille, on veut forcément avoir ses propres enfants. Ce sera pour plus tard.
Les sprinteuses, notamment américaines et jamaïcaines, affichent des looks très étudiés, très glamour, à la limite excentriques parfois. Au départ, on a parfois l’impression d’assister à un défilé de mode. Qu’en pensez-vous?
Je trouve ça très bien. Moi aussi, lors des compétitions, je porte des bijoux. Je soigne ma coiffure, je me maquille, je me fais les ongles. Je cours toujours avec au poignet ma Classic Fusion en titane de chez Hublot, tout ça fait partie de mon rituel. C’est un choix personne ne nous oblige à le faire, mais en course, nous sommes en quelque sorte en représentation, alors autant donner la meilleure image possible.
Tous domaines confondus, avez-vous une femme qui vous a particulièrement inspirée, qui vous sert de modèle dans la vie?
Oui, Hanni ma grand-maman qui vit dans l’Oberland bernois, pas loin de Thoune dans une ferme isolée, à une trentaine de minutes de chez moi. À 91 ans, elle est toujours en pleine forme. Elle suit toutes nos courses et elle se déplace aussi régulièrement pour nous voir comme lors des derniers championnats d’Europe de Munich. Elle adore ses petits-enfants, c’est elle à son âge qui reste le personnage central de notre famille. J’espère vieillir comme elle.