Cette petite créature adjugée vendredi à près de 140’000 francs est bien plus qu’un jouet. C’est un phénomène culturel et économique vu aux sacs de luxe des célébrités depuis plusieurs mois. Explication.

170’000 dollars (environ 138’000 francs) pour un jouet en vinyle. C’est le prix vertigineux atteint par une version de 131 mètres de Labubu à Pékin, a annoncé vendredi 13 juin Vanity Fair. Un record dans sa catégorie, pour une créature qui n’a ni battit son succès sur rien d’autre qu’un air malicieux, des dents pointues, et une irrésistible capacité à créer le désir.

Qu’est-ce que le Labubu?

Créé en 2015 par l’artiste hongkongais Kasing Lung, Labubu est né dans un livre illustré inspiré du folklore nordique, avant de muter en phénomène global. Depuis 2019, il est produit par le géant chinois Pop Mart, qui en a fait le fer de lance d’une stratégie marketing fondée sur la rareté, les blind boxes et la viralité. Résultat : une peluche en vinyle devenue culte, qui orne les sacs de Lisa des Blackpink, les bras de Rihanna ou encore Dua Lipa, et même les stories du rappeur Central Cee.

En Suisse aussi, l’engouement prend. Selon 20 Minutes, les Labubu se vendent entre 42 et 139 francs, dépendant de la taille, chez DU à Aigle, chez Paulus Shop à Lausanne et à Granges (SO), ou via le site du fabricant. Mais la disponibilité est aléatoire, les listes d’attente nombreuses, rapporte le journal. Et sur les plateformes de revente, certaines pièces atteignent 350 francs.

Pourquoi le Labubu a-t-il autant de succès?

Labubu n’est pas qu’un jouet : c’est un phénomène économique. Son modèle repose sur un savant mélange de collection, d’addiction ludique et de spéculation. Pop Mart, qui a généré plus de 13 milliards de yuans (environ 1,4 milliard de francs) de chiffre d’affaires en 2024 d’après Vanity Fair, a vu ses bénéfices grimper de 188 %. La seule franchise The Monsters, dont Labubu est l’emblème, affiche une croissance de 726 %.

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