Pour son nouveau défilé Haute couture, Robert Wun réinvente le rituel du vêtement
De retour à la Haute Couture Week, le designer hongkongais basé à Londres a exploré, mercredi, le vêtement dans toutes ses représentations : fonctionnelle, esthétique, intime. Une ode au dramatique, peut-être moins spectaculaire que la collection précédente, mais toujours autant chargée d’émotion.

Etoile montante d’un avant-garde visionnaire et romantique, Robert Wun poursuit son ascension avec assurance. Après avoir magnifiquement sondé l’essence de l’éphémère – entre saisons, éléments et humanité – en 2024, le couturier hongkongais installé à Londres a signé mercredi 9 juillet son grand retour à la Haute Couture Week avec une collection pensée comme un hommage au vêtement.
Intitulée Becoming, sa proposition pour l’automne-hiver 2025 ayant pour l’occasion élu domicile au Théâtre du Châtelet (Paris) s’est composée de 26 silhouettes, véritables tableaux narratifs qui exploraient les gestes rituels de l’habillement : se préparer, se parfumer, s’admirer – parfois au détriment des plus démunis – porter le vêtement ou être porté par son aura.




Moins d’envolées que naguère
Si la collection se révèle peut-être un peu moins vertigineuse que la précédente – la thématique de l’éphémère offrant un terrain plus propice aux envolées oniriques – elle n’en demeure pas moins saisissante. Certes, le designer de 32 ans a parfois flirté avec la littéralité. Il n’est du moins jamais tombé dans la facilité. Porté par une rigueur technique irréprochable et une scénographie hautement émotionnelle, son récit textile a trouvé toute sa puissance dans les détails. Et surtout, dans l’impact.
Au micro de ELLE Suisse, nombreuses ont été les figures originaires d’Asie (telles que Miss Univers Pia Wurtzbach, ou encore les actrices Heart Evangelista et Davika Hoorne) à exprimer leur fierté de voir le premier créateur hongkongais invité à la semaine de la Haute Couture continuer de repousser les frontières du textile avec une grâce rare. « Les innovations, les formes, les courbes… J’aime toutes les robes entre romantisme et drames. Tant de drames ! », s’est de son côté réjouit l’actrice brésilienne Gkay, miroir d’un succès qui émeut tout autant outre-continent. Alors, si une chose demeure certaine : Robert Wun incarne plus que jamais le souffle neuf – radical, poétique, profondément personnel – dont la couture ne peut plus se passer.