Quand humour et élégance se rencontrent : le style unique de Carla Rockmore
L’influenceuse compte 2,6 millions de followers. Cette « Carrie Bradshaw des réseaux » exhibe avec humour son flair fashion.

Tout commence en 2020, en plein Covid. Carla Rockmore crée des looks devant la caméra pour ses amies, « une stratégie de survie », confiera-t-elle. Curieuse, elle prend vite goût au montage, poste régulièrement. Puis un jour, sans prévenir, sa vidéo devient virale. « À 58 ans, je n’avais pas du tout saisi l’impact produit… ». Depuis, ses démonstrations de style ont explosé. Sa silhouette longiligne, ses boucles châtains, son humour déluré et la maîtrise parfaite des codes qu’elle aime détourner, deviennent sa marque de fabrique. Ses vidéos ? Des défilés de drôlerie. La styliste canadienne invite à oser, à mixer ce qu’on a dans notre garde-robe. Foulards, ceintures, chapeaux deviennent des trésors à revaloriser. Elle défend un look libéré des tendances. Carla enfile les pièces devant sa caméra comme elle jouerait à la Barbie, commentant avec espièglerie l’association d’un pantalon oversize avec un top couture, accessoirisant une robe à imprimés psychédéliques, détaillant bijoux, sacs et escarpins, jusqu’à la touche finale d’un rouge à lèvres corail. La mode, elle la connaît sur le bout des doigts, des suffragettes jusqu’au tissu Jacquard, mais elle ne la prend pas au sérieux.
Selon la coupe, pas l’étiquette
C’est que la créatrice aux lunettes aviateur refuse les cases: « Je ne suis ni minimaliste ni maximaliste. Au contraire, j’aime les points de friction ». Une tenue ultra-sobre dynamitée par un médaillon démesuré, un sweat marié à une jupe en brocart – tout contraste dans une harmonie subtile. S’habiller relève de la performance artistique: « Je suis comme un canevas que les vêtements et les accessoires colorent par couches superposées. Chaque look est un tableau subjectif qui reflète qui vous êtes. » Installée au Texas, cette «über» collectionneuse possède un dressing affolant. Des pièces rares chinées dans des brocantes y côtoient des robes Mango. « J’achète selon la coupe, pas selon l’étiquette », affirme-t-elle. Point de snobisme, ici tout est une question de chic. D’ailleurs, elle vient de lancer sa propre marque, Carla Rockmore, un condensé d’élégance, à son image. Le pouvoir du vêtement, elle l’a découvert enfant. Un soir, sa mère enfile une combinaison blanche à la Bianca Jagger, perchée sur des plateformes vertigineuses. Carla est éblouie: « J’ai compris à ce moment-là qu’il peut vous transformer, qu’il parle pour vous. » Enfin, lorsqu’elle évoque la transition de sa fille Ivy sur les réseaux, c’est sans grands discours. Juste des moments d’essayages complices entre une mère et sa fille. Chez Carla, la mode dit avant tout sa générosité – avec légèreté et amour