Fashion weeks, intuition et stratégie : qu’est-ce que le métier d’acheteuse mode ?
Comment sont choisis les vêtements qui arrivent en boutique ? Mirjam Villoz lève le voile sur les coulisses de son métier.

Chaque saison, de nouveaux vêtements apparaissent en rayon. Mais qui les choisit ? Et comment ? Derrière l’évidence d’un portant bien garni, il y a des mois de réflexion, des paris calculés, des échanges intenses. Chez Bongénie, c’est Mirjam Villoz qui pilote cette mécanique aussi sensible que stratégique. Directrice des achats de l’enseigne, elle incarne ce lien discret mais décisif entre la création et le client final. Son terrain de jeu : les fashion weeks et les showrooms. Là où se dessinent les saisons à venir. Là où il faut sentir avant de savoir. Elle imagine déjà à qui cela parlera, avec quoi cela s’associera, si cela tiendra la route en boutique.
L’intuition, ici, se nourrit de méthode. Avec plus de 25 ans dans la mode et le commerce de détail, Mirjam connaît l’équilibre à maintenir : faire vibrer sans se tromper. Un défi d’autant plus complexe que le rythme a évolué. Les pré-collections, les capsules, les ajustements en cours de saison ont brouillé les lignes du calendrier classique. « Il faut agir vite, mais toujours avec cohérence », confie-t-elle. Travailler main dans la main avec les équipes d’achat, croiser les données, sentir le marché et garder le cap.

Ce travail de l’ombre est aussi une affaire de flair. Découvrir une marque encore inconnue, lui faire une place, et la voir devenir un best-seller. Ou encore, proposer une marque en vogue en exclusivité, à l’image de la collection de Phoebe Philo, disponible en Suisse dans les magasins Bongénie. Pour Mirjam, ce n’est pas seulement un nom culte: c’est une mode élégante et intemporelle qui s’adresse aux femmes avec respect. Ses pièces, aux lignes maîtrisées et aux matières irréprochables, trouvent immédiatement leur place dans la garde-robe. « Quand une cliente repart avec une création de Phoebe Philo, elle n’achète pas juste un vêtement. Elle repart avec une certitude: celle d’avoir investi dans quelque chose qui va durer », souligne Mirjam. Car aujourd’hui, acheter ne suffit plus. Les femmes veulent comprendre ce qu’elles portent, d’où cela vient, pourquoi cela leur ressemble. Mirjam veille à ce que chaque pièce ait du sens, au-delà de l’effet de mode.