Comment « la Baguette » de Fendi est devenue l’It Bag par excellence
Des décennies plus tard, ce style iconique n’a rien perdu de son charme.
L’année dernière, un concours a été organisé à New York pour élire la meilleure baguette. 17 boulangeries y ont participé, et les juges ont évalué l’apparence, le goût, mais aussi ce petit quelque chose d’indéfinissable. Comme l’a résumé un chocolatier, « Une bonne baguette, c’est une bouchée qui réveille des souvenirs. »

En revanche, pas besoin de jury pour comprendre la motivation pour laquelle la Baguette de Fendi – créée en 1997 par Silvia Venturini Fendi, directrice artistique et héritière de la maison – reste une pièce culte. Alors que Fendi fête son centenaire cette année, ce sac est toujours aussi désirable près de trente ans plus tard. Elizabeth Taylor en aurait possédé au moins dix-huit. Plus récemment, Madison Beer a été aperçue à Los Angeles, son téléphone et sa Baguette serrés dans une main en sortant d’un cours de fitness, alors que Zoë Kravitz l’a choisie en vert fluo en plein hiver New-Yorkais. Alors que Rihanna venait d’annoncer sa grossesse, elle a fait sensation avec une version moelleuse et espiègle en bandoulière, en forme de vraie baguette, en se rendant chez Carbone, l’adresse italienne la plus courue.

Fidèle à son nom, le modèle s’inspire de la vraie baguette française « traditionnellement portée sous le bras », explique Fendi. Une proposition audacieuse déjà à l’époque : un design structuré, rigide et imposant avaitla cote, à l’image du cabas en cuir box de Carolyn Bessette Kennedy. La Baguette, elle, se voulait souple, intime, pensée « pour être portée près du corps — petite, mais capable de contenir l’essentiel ». Fendi raconte avoir créé ce modèle dans un élan de spontanéité, persuadée dès le départ que « l’attitude de cette courte bandoulière en faisait presque une extension du corps ». Après la très connue citation de Carrie Bradshaw, dans Sex and the City, qui corrigea un voleur en lançant qu’il ne s’agissait pas d’un sac « C’est une Baguette », il s’est imposé comme une icône à la fois culturelle et mode.
Depuis, les nombreuses déclinaisons n’ont cessé de surprendre : version parfumée en cuir imaginée avec le maître parfumeur Francis Kurkdjian, le modèle « Monster », avec ses yeux de cartoon et sa fourrure (peut-être un précurseur de la folie Labubu). Au fil des années, Fendi a développé une vision quasi philosophique de son succès : « Je considère la Baguette comme un manifeste d’individualisme, puisqu’elle reste toujours la même et en même temps différent, sans jamais perdre son identité. Quoi que l’on fasse, son caractère et le plaisir de porter une Baguette restent intacts. Elle vous protège, et vous la protégez en retour », dit-elle à propos de son attrait permanent. « Et j’espère que ce plaisir traversera encore les siècles. »
Autrice : Kathleen Hou
Cet article a été traduit en français et adapté pour la Suisse après avoir initialement été publié sur elle.com. Retrouvez tous les autres articles de cette édition sur le site web officiel.