« Je voulais vivre » : et si la célèbre Milady de Winter n’avait jamais été la méchante ?

Lauréate du prestigieux Prix Renaudot 2025, Adélaïde de Clermont-Tonnerre nous entraîne une fois encore à la découverte d’un être audacieux, portant en lui « de façon plus extrême que la plupart d’entre nous, le meilleur et le pire ».

Un vieux prêtre s’apprête à dîner quand frappe à sa porte une petite fille affamée, blessée et traumatisée. Il la recueille et découvrant qu’elle est orpheline, il décide de veiller sur elle le temps nécessaire à lui redonner le goût de vivre. Cette fillette, nous l’avons tous croisée adulte dans l’une des multiples adaptations du chef-d’œuvre d’Alexandre Dumas. Elle est l’une des plus grandes «méchantes» que la littérature française ait engendrées, l’espionne maléfique au service du cardinal Richelieu, ennemie jurée des Trois Mousquetaires : Milady de Winter! Héroïne de fiction aux pseudonymes multiples – Anne de Breuil, Charlotte Backson… – elle a fasciné des générations de lecteurs. Mais la connaissons-nous véritablement? C’est la question que pose Adélaïde de Clermont-Tonnerre nous proposant non pas une relecture de l’œuvre de Dumas, mais une interprétation différente, se glissant dans tous les interstices du texte, ce qu’il suggère parfois sans le dire. Et le portrait qu’elle dresse alors de ce personnage est tout autre, bien différent de l’image populaire, beaucoup plus nuancé et touchant.

Née d’une démarche littéraire originale et convaincante donnant à entendre différentes voix dont celle d’un d’Artagnan culpabilisant, la femme que nous découvrons sous sa merveilleuse plume tout à la fois moderne et fidèle au style original, a dû depuis sa tendre enfance se battre sans cesse pour sa survie et sa liberté à une époque où les femmes peinaient à s’affirmer, soumises au bon vouloir des hommes. Je voulais vivre (2025) est l’histoire d’une femme animée d’une soif de vengeance dévorante qui, pour parvenir à ses fins, n’aura pas hésité à se montrer cruelle. Une femme amoureuse, trahie, devenue une mère aimante, prête à tout pour offrir à son enfant l’amour maternel dont elle fut privée.

Adélaïde de Clermont-Tonnerre, «Je voulais vivre», éd. Grasset, 2025, 480 p., lelivresurlesquais.ch

Tags : Littérature · femmes
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