Défilé Armani : un hommage cinématographique au défunt créateur
Dimanche, à Milan, cette vaste collection a incarné l’essence même du talent du défunt créateur.
Giorgio Armani était un véritable tycoon de la mode. Il a défini toute une génération avec son tailoring classique, a embrassé avec passion le romantisme d’Hollywood et bâti un empire commercial à part entière. Sa disparition, survenue juste avant le lancement de la saison printemps-été 2026, a provoqué une onde de choc dans l’industrie. Rien de plus symbolique, donc, que le défilé de ce soir à la Fashion Week de Milan, organisé dans son quartier natal à la Pinacoteca di Brera, qui s’est transformé en hommage vibrant à sa vie et à son héritage.
Sans surprise, de nombreux amis de la Maison étaient présents pour témoigner leur soutien, parmi lesquels Leslie Bibb, Samuel L. Jackson et Richard Gere, dont les costumes Armani dans American Gigolo sont devenus une véritable légende du style. Lors du final, où la dernière robe arborait le visage du défunt créateur, on a pu voir Lauren Hutton, partenaire de Richard Gere dans American Gigolo (1980), partager une étreinte émue avec Glenn Close et Cate Blanchett.
Malgré ce parterre de stars, l’atmosphère est restée celle d’une célébration sereine de la carrière de Giorgio Armani. Des bougies illuminaient la cour tandis que des notes de piano mélodiques flottaient dans l’air. Beaucoup de mannequins défilaient par deux, ou avançaient lentement en petits groupes. Dans un autre contexte, le nombre considérable de silhouettes aurait pu sembler excessif. Mais Giorgio Armani savait, mieux que quiconque, captiver l’industrie avec plus de cent tenues, sans jamais trahir l’exigence de son art.
La collection résumait à elle seule l’essence d’Armani. Des silhouettes à la fois fluides et épurées. De nombreux costumes conservaient cette aisance oversize si caractéristique, rehaussée par une subtile touche des années 1980 : épaules carrées, cols montants ou une palette de couleurs résolument rétro.
La collection racontait également une véritable histoire chromatique. Des neutres doux laissaient place à des teintes plus profondes, culminant dans des bleus cobalt et des violets vibrants qui illuminaient certaines pièces de soirée. Les robes étaient d’une délicatesse exquise, parfois rehaussées de détails scintillants ou tombant légèrement sur le corps. Et bien sûr, aucune collection Armani ne serait complète sans sa célèbre robe fluide et iconique.
À la fin, lorsque le pianiste a silencieusement quitté sa place, la nièce de Giorgio Armani, Silvana Armani, et son bras droit, Leo Dell’Orco, sont apparus pour le salut final. Ils ont été accueillis par une ovation debout, pleine de gratitude, marquant la fin d’un chapitre pour la maison et le tournant d’une nouvelle page.
Autrice : Alexandra Hildreth
Cet article a été traduit et adapté pour la Suisse après avoir initialement été publié sur elle.com. Retrouvez tous les autres articles de cette édition sur le site web officiel.