Giorgio Armani : retour sur le parcours du maître de l’élégance

Giorgio Armani nous a quittés ce 4 septembre à l’âge de 91 ans. ELLE Suisse retrace son parcours au présent car quoi qu’il en soit, il est et restera à tout jamais le créateur de l’élégance intemporelle. Décryptage.

Le parcours

Giorgio Armani naît à Piacenza en 1934, commence des études de médecine, qu’il quitte en 1957 pour faire étalagiste dans le grand magasin multimarque de la capitale de la mode italienne, « La Rinascente ». Sa carrière en tant que styliste débute aux côtés de Nino Cerruti, autre icône de la mode, puis il fonde en 1975 sa propre maison de couture. Cinq ans plus tard, il habille Richard Gere dans le film American Gigolo, positionnant la mode masculine au sommet du glamour. En 1982, le Time Magazine lui offre sa couverture et en fait l’éloge. Les Américains l’adorent, sa maison devient prospère et brille à l’international. La marque est lancée, le succès est au rendez-vous. En 2000, la maison signe sa ligne Home. Armani Casa naît, marquée par la culture de l’épure, d’un style japonisant, éblouissante de simplicité. Ce qui est irrésistible chez Monsieur Armani, c’est peut-être cette pudeur qui contraste avec une détermination sans faille et son sens de la liberté de pouvoir exercer son travail comme il l’entendait. Ce dernier a toujours été actionnaire de sa propre maison, jouant avec brio le PDG et le directeur de création, un roi dans son domaine, chapeau bas.

Le style

Le style Armani, c’est quoi ? Giorgio Armani a révolutionné la mode, sans aucun doute. Tout au long de sa carrière, il a pensé l’élégance. Il l’a infusée, donnant une essence au vêtement. L’invention marquante : son costume homme à la silhouette légère, fluide et confortable, dans lequel on se sent à l’aise.

Tout comme celui des femmes, d’ailleurs. Il offre une transversalité à l’habillement masculin/féminin, ingénieuse, nouvelle. À travers ses créations, il a su redéfinir le langage du corps par un tailoring contemporain décontracté, sans restriction. Ses collections font écho à une philosophie de vie axée sur un style intemporel chic, avec un choix de tissus impeccables, au tomber parfait, adaptés à la vie de tous les jours.

Sa vision souligne la personnalité de l’individu sans jamais l’écraser. La provocation facile, le clinquant, l’ostentatoire, il ne connaît pas. D’ailleurs, son sens de l’équilibre visuel parfait et son goût pour l’épure sont une source d’inspiration pour de nombreux créateurs émergents.

La touche

La touche Armani pour femmes, ce sont aussi des couleurs délicates : les gris perlés ou profonds, les grèges, les beiges, suivis d’une palette de nuances de bleu dans lesquelles on se perd comme dans les eaux méditerranéennes. Le rouge ponctue, net et vivant. Le noir prend sa place, tout comme le blanc, avec une sobriété déconcertante. Les rayures, les croisés asymétriques, les épaules carrées ou complètement déconstruites s’installent dans ses lignes selon l’air du temps. Puis il y a ces petits cols Mao qu’il dépose sur des casaques, chemisiers ou vestes, ces pantalons légèrement bouffants tout droit venus de l’Orient. Les chemises classiques deviennent fluides, vaporeuses, assemblées à des pantalons à pinces qui le sont tout autant. On reconnaît des références aux années 1920 et 1930, remaniées avec délicatesse à la recherche du ni trop, ni trop peu. Les robes scintillent parfois, mais légèrement, sans grands fracas, au rythme de la lumière de celles qui les portent. Giorgio Armani nous murmure des contes merveilleux depuis 50 ans, mettant le vêtement au service de la femme. Il fait éclore l’essence de ces dernières jusqu’à en toucher l’âme.

Le créateur était très apprécié dans le secteur de la mode. À Milan, les designers, fournisseurs et product managers qui avaient la chance de le côtoyer régulièrement racontaient sa détermination et sa grande lucidité face à la complexité de l’industrie. À dire vrai, ils étaient impressionnés par son élégance et par le rythme effréné de ses journées. L’ayant vu à deux reprises, j’ai compris que ce qu’il dégageait s’était imprimé dans ses collections, qui ne pouvaient être autrement que classes.

Riposa in pace Maestro.

Tags : italie · décès
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