Fanny Leeb, en marche vers la guérison

14 novembre 2023 · Modifié · Nathalie Boissart

À 32 ans, auteure, compositrice et chanteuse, elle apprend qu’elle a un cancer et puise une rage de vivre insoupçonnée grâce à son esprit positif. En marche vers la guérison.

Touchée par de nombreux messages bienveillants et un soutien incroyable de la part de nombreuses personnes, Fanny Leeb choisit de partager son histoire dans une BD et raconte son voyage, non seulement pendant ses traitements, mais aussi après sa reconstruction. Car il y a définitivement un avant et un après l’annonce de la maladie. Les émotions transmises à travers les dessins de son illustratrice résonnent en profondeur et donnent un sens à tout ce qu’elle a vécu. Son récit est un témoignage puissant de résilience, d’empathie et d’entraide, offrant une lumière précieuse sur le courage humain face aux épreuves de la vie.

ELLE: Comment vous êtes-vous rendu compte que vous aviez un cancer?
Fanny Leeb: Par un pur hasard. Alors que je buvais une tasse de thé, j’en ai malencontreusement renversé une partie sur moi, notamment sur ma poitrine. Et j’ai remarqué une petite bosse. Instinctivement, j’ai pris contact avec mon gynécologue qui m’a prescrit une mammographie. Si j’avais attendu deux mois de plus, je ne serais probablement pas là aujourd’hui.

Comment on réagit vos proches à l’annonce de la maladie?
L’une des choses les plus difficiles que j’ai eue à faire a été d’annoncer ma maladie à mes parents. Ce n’était pas dans l’ordre naturel des choses. Cela a été un choc, une période de grande incertitude. Ils se sont sentis impuissants. Mes proches connaissaient ma sensibilité et ma fragilité, et leur inquiétude à mon égard était compréhensible. À l’époque, personne ne pouvait imaginer que je puiserais une telle force au plus profond de moi-même. Ils ont tous été extraordinaires. Mon frère et ma sœur ont été des piliers pour moi, apportant une dose de légèreté et d’humour bienvenue dans cette épreuve. Je n’ai pas de mots assez forts pour leur dire à tous: MERCI.

Une autre récente interview: Danitsa: « Mon prochain album sera grandiose »

Comment avez-vous fait face aux défis personnel et intime?
Je n’avais pas envie de mettre une perruque. Je me devais d’assumer, aussi bien mon image sans cheveux que mes cicatrices. Une amie me donnait quelques conseils de maquillage pour mes sourcils, un petit trait sur les yeux. Et pour le côté peps, je mettais un foulard et des créoles. Mon amoureux m’a soutenue en continuant à me dire que j’étais belle malgré la chute de mes cils, sourcils, cheveux, et a respecté et a accepté de mettre notre vie intime en pause pendant un certain temps.

Mais pendant et après ce genre d’épreuve, on vit différemment. Il a fallu nous réajuster. Mon énergie n’était plus la même. J’ai dû partir, prendre un autre envol. Il fallait que je m’éloigne, aller plus loin… Puis on a appris à se redécouvrir.

Avez-vous le projet de construire une famille?
Je suis déjà tellement heureuse d’être en vie, de faire plein de choses, je suis libre. On verra bien, je ne veux pas me mettre de pression. Les injonctions sociales pour les femmes de fonder une famille peuvent parfois être difficiles à vivre. Chacune de nous a des chemins de vie différents, et ce qui peut être une priorité pour certaines ne l’est pas pour d’autres. Puis il y a les concerts, la scène où je me sens tellement vivante!

Comment avez-vous réussi à équilibrer les défis de la maladie avec les exigences professionnelles?
En tant qu’auteure-compositrice et chanteuse, j’avais déjà écrit plusieurs albums avant ma maladie. Pendant cette période difficile, j’ai choisi d’en composer un autre, car il était essentiel pour moi de continuer à travailler et de garder des objectifs. Écriture de la musique, assise au piano, m’offrait une échappatoire précieuse. Malgré la fatigue qui découlait souvent d’une journée à l’hôpital suivie d’une séance en studio, je savais que cette démarche était essentielle, car cet album est une véritable ode à la vie.

Qu’avez-vous appris de tout cela?
Je considère chaque jour comme une chance de vivre pleinement, sans me fixer de limites. Avant, je me sentais un peu perdue, en quête de trouver ma place dans ce monde.

La maladie m’a secouée, mais d’une certaine manière, elle m’a fait du bien.

Je me disais: «Je me bats, je vais y arriver.» J’ai aussi appris à prendre soin de moi d’une manière différente. La méditation, le yoga, le contact et les promenades en solitaire avec mon chien dans la nature, le sport qui était déjà très présent, sont devenus essentiels pour mon bien-être.

 
Quels conseils donner aux jeunes femmes qui viennent de découvrir qu’elles ont un cancer?
Je comprends à quel point l’annonce d’un cancer peut être un véritable tsunami émotionnel. Cependant, ce qui compte le plus, c’est l’acceptation. Pour moi, accepter la réalité, c’est un pas vers une transformation positive, vers la lumière. Si nous restons dans la résistance ou le déni, notre corps ne réagit pas de la même manière. Le lâcher-prise, bien que difficile, est essentiel. Visualiser votre propre victoire, penser à des choses positives, ayez confiance en la vie et en vous-mêmes, et soyez convaincues que les choses s’amélioreront.

Tags : people · maladie

À 32 ans, auteure, compositrice et chanteuse, elle apprend qu’elle a un cancer et puise une rage de vivre insoupçonnée grâce à son esprit positif. En marche vers la guérison.

Touchée par de nombreux messages bienveillants et un soutien incroyable de la part de nombreuses personnes, Fanny Leeb choisit de partager son histoire dans une BD et raconte son voyage, non seulement pendant ses traitements, mais aussi après sa reconstruction. Car il y a définitivement un avant et un après l’annonce de la maladie. Les émotions transmises à travers les dessins de son illustratrice résonnent en profondeur et donnent un sens à tout ce qu’elle a vécu. Son récit est un témoignage puissant de résilience, d’empathie et d’entraide, offrant une lumière précieuse sur le courage humain face aux épreuves de la vie.

ELLE: Comment vous êtes-vous rendu compte que vous aviez un cancer?
Fanny Leeb: Par un pur hasard. Alors que je buvais une tasse de thé, j’en ai malencontreusement renversé une partie sur moi, notamment sur ma poitrine. Et j’ai remarqué une petite bosse. Instinctivement, j’ai pris contact avec mon gynécologue qui m’a prescrit une mammographie. Si j’avais attendu deux mois de plus, je ne serais probablement pas là aujourd’hui.

Comment on réagit vos proches à l’annonce de la maladie?
L’une des choses les plus difficiles que j’ai eue à faire a été d’annoncer ma maladie à mes parents. Ce n’était pas dans l’ordre naturel des choses. Cela a été un choc, une période de grande incertitude. Ils se sont sentis impuissants. Mes proches connaissaient ma sensibilité et ma fragilité, et leur inquiétude à mon égard était compréhensible. À l’époque, personne ne pouvait imaginer que je puiserais une telle force au plus profond de moi-même. Ils ont tous été extraordinaires. Mon frère et ma sœur ont été des piliers pour moi, apportant une dose de légèreté et d’humour bienvenue dans cette épreuve. Je n’ai pas de mots assez forts pour leur dire à tous: MERCI.

Une autre récente interview: Danitsa: « Mon prochain album sera grandiose »

Comment avez-vous fait face aux défis personnel et intime?
Je n’avais pas envie de mettre une perruque. Je me devais d’assumer, aussi bien mon image sans cheveux que mes cicatrices. Une amie me donnait quelques conseils de maquillage pour mes sourcils, un petit trait sur les yeux. Et pour le côté peps, je mettais un foulard et des créoles. Mon amoureux m’a soutenue en continuant à me dire que j’étais belle malgré la chute de mes cils, sourcils, cheveux, et a respecté et a accepté de mettre notre vie intime en pause pendant un certain temps.

Mais pendant et après ce genre d’épreuve, on vit différemment. Il a fallu nous réajuster. Mon énergie n’était plus la même. J’ai dû partir, prendre un autre envol. Il fallait que je m’éloigne, aller plus loin… Puis on a appris à se redécouvrir.

Avez-vous le projet de construire une famille?
Je suis déjà tellement heureuse d’être en vie, de faire plein de choses, je suis libre. On verra bien, je ne veux pas me mettre de pression. Les injonctions sociales pour les femmes de fonder une famille peuvent parfois être difficiles à vivre. Chacune de nous a des chemins de vie différents, et ce qui peut être une priorité pour certaines ne l’est pas pour d’autres. Puis il y a les concerts, la scène où je me sens tellement vivante!

Comment avez-vous réussi à équilibrer les défis de la maladie avec les exigences professionnelles?
En tant qu’auteure-compositrice et chanteuse, j’avais déjà écrit plusieurs albums avant ma maladie. Pendant cette période difficile, j’ai choisi d’en composer un autre, car il était essentiel pour moi de continuer à travailler et de garder des objectifs. Écriture de la musique, assise au piano, m’offrait une échappatoire précieuse. Malgré la fatigue qui découlait souvent d’une journée à l’hôpital suivie d’une séance en studio, je savais que cette démarche était essentielle, car cet album est une véritable ode à la vie.

Qu’avez-vous appris de tout cela?
Je considère chaque jour comme une chance de vivre pleinement, sans me fixer de limites. Avant, je me sentais un peu perdue, en quête de trouver ma place dans ce monde.

La maladie m’a secouée, mais d’une certaine manière, elle m’a fait du bien.

Je me disais: «Je me bats, je vais y arriver.» J’ai aussi appris à prendre soin de moi d’une manière différente. La méditation, le yoga, le contact et les promenades en solitaire avec mon chien dans la nature, le sport qui était déjà très présent, sont devenus essentiels pour mon bien-être.

 
Quels conseils donner aux jeunes femmes qui viennent de découvrir qu’elles ont un cancer?
Je comprends à quel point l’annonce d’un cancer peut être un véritable tsunami émotionnel. Cependant, ce qui compte le plus, c’est l’acceptation. Pour moi, accepter la réalité, c’est un pas vers une transformation positive, vers la lumière. Si nous restons dans la résistance ou le déni, notre corps ne réagit pas de la même manière. Le lâcher-prise, bien que difficile, est essentiel. Visualiser votre propre victoire, penser à des choses positives, ayez confiance en la vie et en vous-mêmes, et soyez convaincues que les choses s’amélioreront.

Tags : people · maladie