RENCONTRE AVEC BEATRICE BERRUT

27 avril 2021 · Modifié · Anne-Marie Philippe

Beatrice Berrut, pianiste classique, originaire du Valais, une artiste «à l’agilité féline» selon le journal «La Liberté». Une belle personnalité qui soigne son âme à travers son talent. Une vocation venue comme une épiphanie. À l’âge de 10 ans, elle a eu un choc tellurique.

Beatrice a la tête pleine de projets et, même s’ils s’évanouissent au fur et à mesure que les décisions sanitaires se durcissent. L’artiste garde son enthousiasme quant au futur. Elle réfléchit et travaille pour dessiner un chemin fleuri de notes de musique après la crise. La joie de la création. La jeune femme s’est lancée dans la composition musicale. Inspirée par Franz Liszt et sa musique mystique et spirituelle, l’artiste écrit aussi la musique du film de son père, réalisateur. Heureuse en amour, Beatrice a épousé, Vincent, son âme sœur. Lorsqu’elle l’a rencontré, elle a senti, en lui, une profondeur et une bonté incroyable. Son miroir à n’en point douter.

ELLE SUISSE. Oublions la crise et parlez-nous de vos nouveaux projets professionnels.

BEATRICE BERRUT. Je sors mon troisième album dédié à Franz Liszt, mon «saint patron». Il écrivait de la musique mystique et spirituelle. C’était un être bon et bienveillant. Il a aidé les jeunes artistes, ce qui est très rare dans ce monde. Cette dimension me touche. Aujourd’hui, en plus de mon travail de transcription d’œuvres symphoniques pour le piano, j’écris de la musique et notamment la musique du film de mon père, qui est réalisateur.

ELLE SUISSE. Quelle est votre plus grande satisfaction ou grand bonheur aujourd’hui?

B.B. Avant cette crise sanitaire, j’échafaudais des projets tournés vers le futur. J’ai reçu une leçon de sagesse, on doit se réjouir de l’instant, sans se projeter. Ma satisfaction? Avoir appris le bonheur du présent! Je me suis mariée il y a trois ans. Avant le virus, j’étais loin 6 mois par an, en tournée ou en direction d’orchestre. Je peux aujourd’hui rattraper le temps perdu avec mon mari. Une valeur incroyable.

ELLE SUISSE. Réussir dans la vie, ce n’est pas réussir sa vie et justement votre vie, qu’en pensez-vous?

B.B. Je commence à être contente du chemin spirituel parcouru par mon âme.

Grâce à cette crise, j’ai dû être souvent seule face à mes démons ou mes rêves. C’est le moment que j’ai choisi pour me lancer dans la composition. Une belle respiration qui pousse à l’inventivité. Ainsi cela n’a pas été une année perdue pour moi.

ELLE SUISSE. Votre plus belle rencontre, celle qui a influencé votre vie ou votre carrière…

B.B. Ma plus belle rencontre? Vincent, mon époux, mon âme sœur. Je l’ai rencontré le jour de ses 30 ans, grâce à des amis communs dans un chalet de montagne. J’ai senti une profondeur et une bonté incroyable émaner de lui. Il m’apporte une grande sécurité intérieure et une confiance dans la vie. Grâce à lui, je deviens une meilleure musicienne. Et bien sûr, la lumière de Franz Liszt brille en moi.

ELLE SUISSE. Et si on parlait de vos rêves…

B.B. Ne faire aucun compromis artistique, et rester sincère avec moi-même.

ELLE SUISSE. Aujourd’hui, êtes-vous une femme accomplie en harmonie avec votre être profond?

B.B. Je suis en harmonie avec mes aspirations et j’ai l’impression de me réaliser en écrivant ma musique. J’ai été longtemps seulement interprète et je me suis posée beaucoup de questions sur le monde de la musique classique, qui est très élitiste. La musique classique fait partie du patrimoine mondial et culturel. Elle participe à la construction de l’âme de chacun et elle devrait être accessible aux jeunes et aux plus défavorisés également. Ça devrait être le rôle de l’école d’éduquer les enfants à la musique.

ELLE SUISSE. Comment vivez-vous un chagrin, vous vous enfermez dans votre coquille ou vous avez besoin de tous les êtres aimés autour de vous pour surmonter votre chagrin? Je remplacerais par «pour le surmonter».

B.B. J’ai besoin d’être entourée pour surmonter un chagrin. La parole peut être cathartique. On doit pouvoir partager.

ELLE SUISSE. Vous semblez aujourd’hui sereine et accomplie. L’amour?

B.B. Oui, bien sûr. Mais aussi parce que mes années de travail ont payé. J’ai l’impression d’avoir trouvé ma voie artistique.

ELLE SUISSE. En amour, vous êtes d’un tempérament jaloux ou totalement confiant?

B.B. J’ai une confiance absolue et indéfectible en mon époux.

ELLE SUISSE. Qu’est-ce qui pourrait vous interpeller ou révolter dans la vie au quotidien?

B.B. J’ai une sensibilité écologique accrue. Le réchauffement climatique est une urgence. Et la prise de conscience se fait tarder. On se limite à des actions politiquement correctes. Même si je comprends que la réalité des preneurs de décision est infiniment plus complexe qu’elle n’y paraît.

ELLE SUISSE. Quelles sont les qualités dont vous pouvez vous féliciter?

B.B. Mes qualités principales sont l’engagement et la passion. Et aussi la ténacité, mais ça peut vite devenir un défaut. (Rires).

ELLE SUISSE. Et vos défauts… ceux qui vraiment vous dérangent vraiment?

B.B. Le pire, c’est mon impatience. Mais ça peut être aussi un moteur.

ELLE SUISSE. Votre métier, votre passion, une thérapie?

B.B. Une thérapie qui a donné un sens à mon existence. Ma vocation est venue comme une apparition. Lorsque j’avais 10 ans. J’ai découvert le 2e concerto de Brahms. Un choc tellurique! Je n’ai pas dormi de la nuit, j’ai compris le sens de mon existence.

ELLE SUISSE. Être femme, une force?

B.B. C’est compliqué dans notre milieu. Il faudrait être super-sexy pour faire carrière. Regardez sur Instagram les photos de musiciennes-objets. Dans les années 50, les musiciennes ne devaient pas jouer sur leur physique, mais étaient considérées pour leur talent.

ELLE SUISSE. Un dicton, une devise que vous feriez vôtre?

B.B. Une phrase de FranzLiszt: «Que voudrions-nous avoir fait à l’heure de la mort?» Faisons maintenant ce que nous voudrions avoir fait alors; il n’y a point de temps à perdre, chaque moment peut être le dernier de notre vie. 

Beatrice Berrut, pianiste classique, originaire du Valais, une artiste «à l’agilité féline» selon le journal «La Liberté». Une belle personnalité qui soigne son âme à travers son talent. Une vocation venue comme une épiphanie. À l’âge de 10 ans, elle a eu un choc tellurique.

Beatrice a la tête pleine de projets et, même s’ils s’évanouissent au fur et à mesure que les décisions sanitaires se durcissent. L’artiste garde son enthousiasme quant au futur. Elle réfléchit et travaille pour dessiner un chemin fleuri de notes de musique après la crise. La joie de la création. La jeune femme s’est lancée dans la composition musicale. Inspirée par Franz Liszt et sa musique mystique et spirituelle, l’artiste écrit aussi la musique du film de son père, réalisateur. Heureuse en amour, Beatrice a épousé, Vincent, son âme sœur. Lorsqu’elle l’a rencontré, elle a senti, en lui, une profondeur et une bonté incroyable. Son miroir à n’en point douter.

ELLE SUISSE. Oublions la crise et parlez-nous de vos nouveaux projets professionnels.

BEATRICE BERRUT. Je sors mon troisième album dédié à Franz Liszt, mon «saint patron». Il écrivait de la musique mystique et spirituelle. C’était un être bon et bienveillant. Il a aidé les jeunes artistes, ce qui est très rare dans ce monde. Cette dimension me touche. Aujourd’hui, en plus de mon travail de transcription d’œuvres symphoniques pour le piano, j’écris de la musique et notamment la musique du film de mon père, qui est réalisateur.

ELLE SUISSE. Quelle est votre plus grande satisfaction ou grand bonheur aujourd’hui?

B.B. Avant cette crise sanitaire, j’échafaudais des projets tournés vers le futur. J’ai reçu une leçon de sagesse, on doit se réjouir de l’instant, sans se projeter. Ma satisfaction? Avoir appris le bonheur du présent! Je me suis mariée il y a trois ans. Avant le virus, j’étais loin 6 mois par an, en tournée ou en direction d’orchestre. Je peux aujourd’hui rattraper le temps perdu avec mon mari. Une valeur incroyable.

ELLE SUISSE. Réussir dans la vie, ce n’est pas réussir sa vie et justement votre vie, qu’en pensez-vous?

B.B. Je commence à être contente du chemin spirituel parcouru par mon âme.

Grâce à cette crise, j’ai dû être souvent seule face à mes démons ou mes rêves. C’est le moment que j’ai choisi pour me lancer dans la composition. Une belle respiration qui pousse à l’inventivité. Ainsi cela n’a pas été une année perdue pour moi.

ELLE SUISSE. Votre plus belle rencontre, celle qui a influencé votre vie ou votre carrière…

B.B. Ma plus belle rencontre? Vincent, mon époux, mon âme sœur. Je l’ai rencontré le jour de ses 30 ans, grâce à des amis communs dans un chalet de montagne. J’ai senti une profondeur et une bonté incroyable émaner de lui. Il m’apporte une grande sécurité intérieure et une confiance dans la vie. Grâce à lui, je deviens une meilleure musicienne. Et bien sûr, la lumière de Franz Liszt brille en moi.

ELLE SUISSE. Et si on parlait de vos rêves…

B.B. Ne faire aucun compromis artistique, et rester sincère avec moi-même.

ELLE SUISSE. Aujourd’hui, êtes-vous une femme accomplie en harmonie avec votre être profond?

B.B. Je suis en harmonie avec mes aspirations et j’ai l’impression de me réaliser en écrivant ma musique. J’ai été longtemps seulement interprète et je me suis posée beaucoup de questions sur le monde de la musique classique, qui est très élitiste. La musique classique fait partie du patrimoine mondial et culturel. Elle participe à la construction de l’âme de chacun et elle devrait être accessible aux jeunes et aux plus défavorisés également. Ça devrait être le rôle de l’école d’éduquer les enfants à la musique.

ELLE SUISSE. Comment vivez-vous un chagrin, vous vous enfermez dans votre coquille ou vous avez besoin de tous les êtres aimés autour de vous pour surmonter votre chagrin? Je remplacerais par «pour le surmonter».

B.B. J’ai besoin d’être entourée pour surmonter un chagrin. La parole peut être cathartique. On doit pouvoir partager.

ELLE SUISSE. Vous semblez aujourd’hui sereine et accomplie. L’amour?

B.B. Oui, bien sûr. Mais aussi parce que mes années de travail ont payé. J’ai l’impression d’avoir trouvé ma voie artistique.

ELLE SUISSE. En amour, vous êtes d’un tempérament jaloux ou totalement confiant?

B.B. J’ai une confiance absolue et indéfectible en mon époux.

ELLE SUISSE. Qu’est-ce qui pourrait vous interpeller ou révolter dans la vie au quotidien?

B.B. J’ai une sensibilité écologique accrue. Le réchauffement climatique est une urgence. Et la prise de conscience se fait tarder. On se limite à des actions politiquement correctes. Même si je comprends que la réalité des preneurs de décision est infiniment plus complexe qu’elle n’y paraît.

ELLE SUISSE. Quelles sont les qualités dont vous pouvez vous féliciter?

B.B. Mes qualités principales sont l’engagement et la passion. Et aussi la ténacité, mais ça peut vite devenir un défaut. (Rires).

ELLE SUISSE. Et vos défauts… ceux qui vraiment vous dérangent vraiment?

B.B. Le pire, c’est mon impatience. Mais ça peut être aussi un moteur.

ELLE SUISSE. Votre métier, votre passion, une thérapie?

B.B. Une thérapie qui a donné un sens à mon existence. Ma vocation est venue comme une apparition. Lorsque j’avais 10 ans. J’ai découvert le 2e concerto de Brahms. Un choc tellurique! Je n’ai pas dormi de la nuit, j’ai compris le sens de mon existence.

ELLE SUISSE. Être femme, une force?

B.B. C’est compliqué dans notre milieu. Il faudrait être super-sexy pour faire carrière. Regardez sur Instagram les photos de musiciennes-objets. Dans les années 50, les musiciennes ne devaient pas jouer sur leur physique, mais étaient considérées pour leur talent.

ELLE SUISSE. Un dicton, une devise que vous feriez vôtre?

B.B. Une phrase de FranzLiszt: «Que voudrions-nous avoir fait à l’heure de la mort?» Faisons maintenant ce que nous voudrions avoir fait alors; il n’y a point de temps à perdre, chaque moment peut être le dernier de notre vie.