Anne Browaeys incarne le talent et la réussite. Elle vient d’être nommée CEO du Club Med en Suisse, en Europe et en Afrique. Rencontre au bord du lac Léman.
On se souvient de la campagne du Club Med, «Le bonheur si je veux». Cette phrase reflète à la perfection l’état d’esprit pétillant et enjoué d’Anne Browaeys. À 46 ans, cette diplômée d’une école de commerce a gravi les échelons en évoluant dans les secteurs des télécoms, du digital, des médias puis du tourisme. Quand Henri Giscard d’Estaing la choisit pour un poste stratégique au Club Med, cette ancienne championne de ski nautique prend cette nomination comme une victoire qu’elle attribue à sa passion pour son travail. Aujourd’hui, elle dirige une équipe de 600 personnes au bureau et elle est une mère de 2 enfants à la maison.
ELLE SUISSE. EST-CE UN HASARD D’ÉVOLUER DANS LE SECTEUR DU TOURISME OU UNE VOLONTÉ?
ANNE BROWAEYS. C’est une volonté! J’ai un amour profond pour la marque Club Med. Quand je travaillais dans le digital, j’avais établi une dreamlist des entreprises qui m’attiraient et le Club Med était numéro 1. Ce qui me plaît par-dessus tout, c’est l’âme de cette marque.
ELLE SUISSE. VOUS AVEZ ÉTÉ RÉCEMMENT NOMMÉE CEO DES MARCHÉS SUISSES ET ÉGALEMENT EUROPÉENS ET AFRICAINS DU CLUB MED, QU’EST-CE QUI VOUS A PLU DANS CE POSTE?
A.B. C’est un poste avec de grandes responsabilités qui représente 60% du chiffre d’affaires dans le monde. D’abord, j’ai eu le vertige mais j’étais très heureuse etun point me réjouit vraiment: beaucoup de collègues me disent que la nomination d’une femme à ces fonctions les rend très fières. Cela signifie que tout est possible! (Rires).
ELLE SUISSE. RACONTEZ-NOUS VOTRE QUOTIDIEN, QUEL EST VOTRE EMPLOI DU TEMPS?
A.B. En semaine, c’est chronométré. J’ai 2 enfants de 6 et 14 ans et j’essaye de les voir le plus possible. Donc de 7h à 9h, je m’occupe d’eux et je les amène à l’école. Ensuite de 9h à 19h, je suis en sprint travail incluant la salade en réunion. Je m’accorde très peu de déjeuners à l’extérieur car je veux être rentrée pour le dîner. Une fois à la maison, même si je n’ai pas le temps de cuisiner, on profite en famille de la soirée. Quand les enfants sont couchés, je m’accorde un moment pour moi et la lecture me permet de souffler.
ELLE SUISSE. ET LE WEEK-END?
A.B. L’emploi du temps du week-end est totalement non planifié avec un minimum de choses à faire dans la to-do list! On cuisine des pancakes, on s’amuse, on discute. Mais le maître-mot est d’avoir le moins de contraintes possible.
ELLE SUISSE. PRATIQUEZ-VOUS UN SPORT?
A.B. Dans ma jeunesse, je pratiquais le ski nautique de haut niveau, j’avais régulièrement des compétitions et cette activité m’a forgé une partie de mon caractère sur le goût du travail, la résilience et la compétitivité. Je suis restée passionnée par ce sport et j’en fais en vacances au Club Med. Sinon, je cours car je suis une grande gourmande et j’ai besoin de brûler les calories et me dépenser.
ELLE SUISSE. ÊTES-VOUS INTÉRESSÉE PAR LA MODE?
A.B. J’aime les vêtements et les accessoires pour la beauté des objets mais je ne suis pas une «fashion addict».
ELLE SUISSE. SI VOUS DEVIEZ CHOISIR UNE SEULE TENUE, CE SERAIT LAQUELLE?
A.B. Avant, je ne portais que des pantalons avec chemises, maintenant je suis passée aux robes et dans mon dressing, mes tenues sont signées Diane von Furstenberg et Sézane. Aux pieds, je porte des Tod’s. Le dress code du week-end est jeans et baskets!
ELLE SUISSE. AVEZ-VOUS DES RÊVES?
A.B. Oui et je vais les chercher en me donnant les moyens. À ce sujet, j’ai une devise pour être heureux à toute épreuve: si je n’obtiens pas ce que je veux, je me convaincs que je n’en avais pas besoin et que ce n’était pas pour moi. Plus jeune, ça fonctionnait avec les garçons, mais ça marche encore. Par exemple, quand récemment j’ai craqué pour un appart et qu’il m’est passé sous le nez!
ELLE SUISSE. PARLEZ-NOUS DE VOS AMBITIONS PROFESSIONNELLES?
A.B. Ce que je souhaite par-dessus tout est de prendre toujours autant de plaisir à faire mon travail et que mes équipes en prennent également dans leur métier.
ELLE SUISSE. QU’EXIGEZ-VOUS DE VOS COLLABORATEURS?
A.B. Quand on est un grand dirigeant, la qualité première est de savoir se servir de la diversité autour de soi. Ensemble on va plus loin et les qualités essentielles d’un collaborateur sont pour moi l’esprit d’équipe, l’ouverture d’esprit et la loyauté.
ELLE SUISSE. QUELLES SONT LES FEMMES DONT LE PARCOURS PROFESSIONNEL VOUS INSPIRE?
A.B. Ce ne sont pas spécialement des icônes. Les femmes qui m’inspirent peuvent être inconnues mais sont performantes et féminines à la fois. Ce qui me plaît ce sont celles qui font une grande carrière sans avoir calculé leur destin. L’idée d’accéder au leadership en étant passionnée me séduit beaucoup.
ELLE SUISSE. QUEL EST VOTRE TEMPÉRAMENT? PLUTÔT VIF ET SPONTANÉ OU PLUTÔT CALME ET RÉFLÉCHI?
A.B. Sans hésiter, vif et spontané!
ELLE SUISSE. QU’EST-CE QUI VOUS RÉVOLTE LE PLUS AU QUOTIDIEN?
A.B. Les violences conjugales et infantiles, c’est tellement inacceptable!
ELLE SUISSE. ACCORDEZ-VOUS FACILEMENT VOTRE CONFIANCE OU PAS?
A.B. Oui complètement, je l’accorde par défaut. Je dirais que dans 10% des cas, cela s’avère non mérité, mais les 90% valent tellement le coup, c’est un révélateur de potentiel inouï.
ELLE SUISSE. QUELLES SONT LES QUALITÉS, LES FORCES DONT VOUS VOUS FÉLICITEZ?
A.B. La curiosité, l’optimisme et une volonté à toute épreuve.
ELLE SUISSE. ET VOS DÉFAUTS?
A.B. Je manque de synthèse, mais c’est le miroir de la passion et je m’améliore chaque année. Quand on a la chance d’avoir comme patron Henri Giscard d’Estaing, on s’en sert comme modèle!
ELLE SUISSE. QUELLES SONT VOS PLUS BELLES VACANCES?
A.B. Les dernières! Cet été, je suis partie dans 3 endroits différents. D’abord au Club Med de Gregolimano puis dans les Alpes au nouveau Club Med de La Rosière et enfin en Vendée pour une grande cousinade!