Le chic improvisé

Le matin, après le petit-déjeuner, c’est la course. Le temps de rien, juste celui de se glisser dans le rôle de femme active. Elle chausse ses baskets, enfile jeans et t-shirt et la plupart du temps ajoute un petit lainage confortable en cas de temps frisquet. La journée de superwoman démarre. Arrivée ventre à terre au bureau, elle se rend compte que c’est la séance hebdomadaire en présence de la direction générale ou qu’un des meilleurs clients débarque. Oups! Heureusement, depuis quelques jours, la professionnelle et reine de l’adaptation a mis en place le scénario urgence. Quelques cintres collés à la porte de son bureau et une grande boîte où se cachent de beaux escarpins, hauts de 10 cm. De quoi rehausser la silhouette, donner une allure de conquérante et mettre en valeur sa féminité. La jeune femme a choisi des chaussures noires, classiques, qu’elle peut assortir facilement et une paire de teintes nude pour les tenues plus claires. Une boîte plus petite cache des boucles d’oreilles et un mascara de compétition. Son gloss, lui, est toujours dans son sac. En 5 minutes, la métamorphose a lieu. Mais ces accessoires ne seraient pas suffisants sans le blazer super élégant et bien coupé. Suspendu sur son cintre, il attend impatient de jouer les stars du moment. Ce sera le cas, ce matin-là; notre femme d’action dynamique, s’enferme deux-trois minutes dans son espace, enfile sa veste sur son T-shirt, rajoute des boucles d’oreilles qui donnent un mouvement chic et coloré à ses cheveux longs. Pour peaufiner son allure, elle prend de la hauteur en chaussant ses hauts talons. Clara, de son côté, nous raconte avec humour, se moquant d’elle-même: «Un matin, après avoir fait mes vingt minutes de course à pied, je décide d’aller directement au bureau. C’était un jeudi, l’ambiance devait être décontractée, comme une veille de week-end prolongé. Je m’installe devant l’écran lorsque le directeur régional, nous annonce que notre PDG américain allait débarquer vers 11h et improviser une réunion. J’ai un peu blêmi, j’étais en jogging. Honte à moi! Ni une ni deux, j’ai foncé chez le teinturier, un copain qui avait eu la bonne idée de s’installer au pied de nos bureaux. Je l’ai supplié de me prêter une veste trois-quarts cintrée, près du corps. Par chance, il en avait une bleu marine, exactement ma taille et la cliente était en vacances. Je l’ai enfilée sur mon pantalon mou et informe et, comme par miracle, ma tenue a gagné en élégance. J’avais une paire d’escarpins dans ma voiture. Les chausser a fait le reste.

Je me sentais parfaite, juste délestée du prix du nettoyage de la veste!» Elle nous commente aussi que lorsqu’elle a un rendez-vous important où elle doit négocier âprement, elle met ses plus jolis sous-vêtements. Évidemment, personne ne les voit. Mais pour elle, se sentir «belle» dans une lingerie féminine, lui donne une force et une aisance supplémentaire. Elle est la seule à le savoir! Et ça suffit pour faire d’elle une guerrière.