Rencontre avec Shadya Ghemati

24 octobre 2023 · Bertrand Monnard

TV, radios, 25 ans durant, elle fut une journaliste glamour bien connue des Romands. À 45 ans, la Genevoise a brutalement tout plaqué pour se consacrer à sa vraie passion, la peinture. Un choix courageux, mais qui l‘a conduite dans la pauvreté. Aujourd’hui, à 60 ans, après des études de droit entreprises sur le tard, elle a récemment été engagée dans une étude d’avocats à Genève. Son témoignage poignant, message d’espoir adressé aux seniors, elle le signe dans un livre à paraître en mai prochain et intitulé «À partir de là, c’est marche au crève».

Vous avez été récemment engagée dans une étude d’avocats à Genève. À 50 ans, c’est déjà difficile. Mais à 60 ans, c’est carrément un miracle, non?

Je suis tombée sur une annonce de l’Ordre des avocats et j’ai postulé. Loin de me contenter d’une lettre stéréotypée, j’ai écrit quelque chose de personnel, soulignant ce que je pensais pouvoir apporter. Quand on est convaincu, on peut être convaincant. Je travaille comme Senior Legal Assistant dans une étude en pleine expansion qui possède des bureaux à Genève et Lausanne.

Commencer des études de droit à 54 ans était déjà un sacré défi?

Au chômage, on m’exhortait à retrouver un boulot de journaliste alors que la presse se trouvait en pleine crise. J’ai choisi une autre voie. Autour de moi, les gens me demandaient comment je faisais pour aller en cours avec des gamins. À l’inverse, mes camarades de volée, plus ouverts, m’ont très bien accueillie. Comme je venais tous les jours de Montreux, certains me disaient que même leur père n’aurait pas eu le courage de faire cela. Aujourd’hui, je garde de bons amis de 26, 27 ans avec qui j’ai partagé mes études.

Votre livre «À partir de là, c’est marche ou crève», vous le considérez comme un message d’espoir adressé aux 50 ans et plus, une manière de leur dire qu’à leur âge tout reste possible.

Oui, il ne s’agit pas d’un livre de mémoire à paillettes ni d’une autobiographie. J’ai voulu livrer un témoignage utile aux autres, parler de mon expérience, de mes difficultés. Donner de la force, de l’espoir. À 60 ans, j’ai commencé une nouvelle vie, pris un nouveau départ. Si je m’en suis sortie à mon âge, d’autres peuvent le faire. Mon livre comprend quatre parties: Des médias à la rue – Seniors au chômage, de qui se moque-t-on? – Sur le ring de la renaissance à 50 plus – La récompense à 60 ans.

Ce livre est publié par les Éditions Rue de Seine à Paris. Comment le contact a-t-il été établi?

Peu après mes 60 ans, j’ai posté un message sur LinkedIn qui a eu un écho aussi énorme qu’inattendu. J’y racontais qu’après avoir passé tous mes étés à Monaco, j’avais connu les Cartons du Cœur sur Vaud; que très médiatisée, j’avais ensuite été traitée comme un rebut. Mais que je m’étais relevée à 60 ans, qu’on pouvait être et avoir été à condition de ne pas baisser les bras. Outre les deux millions de vues, j’ai reçu des milliers de messages me disant souvent «grâce à vous, je me sens mieux». Les Éditions Rue de Seine en ont entendu parler et m’ont proposé de raconter cela.

Speakerine, animatrice radio, journaliste people, vous avez été une personnalité bien connue des Romands. Pourquoi tout plaquer à 45 ans pour vous consacrer à la peinture?

La peinture a été la passion de ma vie. À 12 ans, je peignais, je dessinais toute la journée. Un jour, en attendant de me rendre à une soirée à Crans pour «L’Illustré», je me promenais sur les quais de Montreux avec Jazz, mon chien, le fil conducteur de mes cocktails. Tout à coup, un gros orage nous est tombé dessus. Jazz étant tout mouillé, pour le prendre avec moi, j’aurais dû l’amener au toilettage. Cela a été un déclic. Je l’ai regardé en lui disant: «Ne t’inquiète pas, je ne vais plus te faire subir cette vie.» J’en avais marre des mêmes soirées, des mêmes discours. J’ai tout arrêté.

Vous avez peint durant sept ans, avec 16 expos à la clé. Mais cela vous a conduit dans la pauvreté, ce dont vous parlez ouvertement et avec courage.

La peinture, j’avais l’espoir d’en vivre, mais c’est impossible. Les femmes peintres sont la plupart du temps des épouses de notables qui s’appuient sur la fortune de leurs maris. Ce n’était pas mon cas. Les vernissages ont chaque fois été des moments heureux, cela n’a pas suffi. Aussi, je suis passée de la jet-set aux statistiques de Caritas. J’ai d’abord perdu mon logement, puis après de longues années de galère, après avoir tout perdu, je me suis réveillée au chômage longue durée. Je me suis souvent demandé pourquoi je ne me suicidais pas.

Aujourd’hui, la peinture reste un hobby?

Non, Je ne veux pas être un peintre du dimanche. J’ai fait mon deuil de la peinture.

Derrière l’ex-journaliste people, on sait peu de choses de votre vie privée, de vos amours?

Au moment où je me suis lancée dans la peinture, j’ai connu une rupture douloureuse. Et j’ai sorti les hommes de ma vie.

Des vies, vous en avez eu plusieurs. Vous rêvez d’en avoir encore une autre?

Même dans le pire, j’ai toujours été tournée vers l’avenir. J’ai écrit un premier roman que je n’ai pas publié. Le premier, dit-on, a toujours un caractère autobiographique, alors que l’écriture se libère lors du deuxième. Et précisément, j’ai commencé celui-là. Ma prochaine vie sera dédiée à l’écriture.

TV, radios, 25 ans durant, elle fut une journaliste glamour bien connue des Romands. À 45 ans, la Genevoise a brutalement tout plaqué pour se consacrer à sa vraie passion, la peinture. Un choix courageux, mais qui l‘a conduite dans la pauvreté. Aujourd’hui, à 60 ans, après des études de droit entreprises sur le tard, elle a récemment été engagée dans une étude d’avocats à Genève. Son témoignage poignant, message d’espoir adressé aux seniors, elle le signe dans un livre à paraître en mai prochain et intitulé «À partir de là, c’est marche au crève».

Vous avez été récemment engagée dans une étude d’avocats à Genève. À 50 ans, c’est déjà difficile. Mais à 60 ans, c’est carrément un miracle, non?

Je suis tombée sur une annonce de l’Ordre des avocats et j’ai postulé. Loin de me contenter d’une lettre stéréotypée, j’ai écrit quelque chose de personnel, soulignant ce que je pensais pouvoir apporter. Quand on est convaincu, on peut être convaincant. Je travaille comme Senior Legal Assistant dans une étude en pleine expansion qui possède des bureaux à Genève et Lausanne.

Commencer des études de droit à 54 ans était déjà un sacré défi?

Au chômage, on m’exhortait à retrouver un boulot de journaliste alors que la presse se trouvait en pleine crise. J’ai choisi une autre voie. Autour de moi, les gens me demandaient comment je faisais pour aller en cours avec des gamins. À l’inverse, mes camarades de volée, plus ouverts, m’ont très bien accueillie. Comme je venais tous les jours de Montreux, certains me disaient que même leur père n’aurait pas eu le courage de faire cela. Aujourd’hui, je garde de bons amis de 26, 27 ans avec qui j’ai partagé mes études.

Votre livre «À partir de là, c’est marche ou crève», vous le considérez comme un message d’espoir adressé aux 50 ans et plus, une manière de leur dire qu’à leur âge tout reste possible.

Oui, il ne s’agit pas d’un livre de mémoire à paillettes ni d’une autobiographie. J’ai voulu livrer un témoignage utile aux autres, parler de mon expérience, de mes difficultés. Donner de la force, de l’espoir. À 60 ans, j’ai commencé une nouvelle vie, pris un nouveau départ. Si je m’en suis sortie à mon âge, d’autres peuvent le faire. Mon livre comprend quatre parties: Des médias à la rue – Seniors au chômage, de qui se moque-t-on? – Sur le ring de la renaissance à 50 plus – La récompense à 60 ans.

Ce livre est publié par les Éditions Rue de Seine à Paris. Comment le contact a-t-il été établi?

Peu après mes 60 ans, j’ai posté un message sur LinkedIn qui a eu un écho aussi énorme qu’inattendu. J’y racontais qu’après avoir passé tous mes étés à Monaco, j’avais connu les Cartons du Cœur sur Vaud; que très médiatisée, j’avais ensuite été traitée comme un rebut. Mais que je m’étais relevée à 60 ans, qu’on pouvait être et avoir été à condition de ne pas baisser les bras. Outre les deux millions de vues, j’ai reçu des milliers de messages me disant souvent «grâce à vous, je me sens mieux». Les Éditions Rue de Seine en ont entendu parler et m’ont proposé de raconter cela.

Speakerine, animatrice radio, journaliste people, vous avez été une personnalité bien connue des Romands. Pourquoi tout plaquer à 45 ans pour vous consacrer à la peinture?

La peinture a été la passion de ma vie. À 12 ans, je peignais, je dessinais toute la journée. Un jour, en attendant de me rendre à une soirée à Crans pour «L’Illustré», je me promenais sur les quais de Montreux avec Jazz, mon chien, le fil conducteur de mes cocktails. Tout à coup, un gros orage nous est tombé dessus. Jazz étant tout mouillé, pour le prendre avec moi, j’aurais dû l’amener au toilettage. Cela a été un déclic. Je l’ai regardé en lui disant: «Ne t’inquiète pas, je ne vais plus te faire subir cette vie.» J’en avais marre des mêmes soirées, des mêmes discours. J’ai tout arrêté.

Vous avez peint durant sept ans, avec 16 expos à la clé. Mais cela vous a conduit dans la pauvreté, ce dont vous parlez ouvertement et avec courage.

La peinture, j’avais l’espoir d’en vivre, mais c’est impossible. Les femmes peintres sont la plupart du temps des épouses de notables qui s’appuient sur la fortune de leurs maris. Ce n’était pas mon cas. Les vernissages ont chaque fois été des moments heureux, cela n’a pas suffi. Aussi, je suis passée de la jet-set aux statistiques de Caritas. J’ai d’abord perdu mon logement, puis après de longues années de galère, après avoir tout perdu, je me suis réveillée au chômage longue durée. Je me suis souvent demandé pourquoi je ne me suicidais pas.

Aujourd’hui, la peinture reste un hobby?

Non, Je ne veux pas être un peintre du dimanche. J’ai fait mon deuil de la peinture.

Derrière l’ex-journaliste people, on sait peu de choses de votre vie privée, de vos amours?

Au moment où je me suis lancée dans la peinture, j’ai connu une rupture douloureuse. Et j’ai sorti les hommes de ma vie.

Des vies, vous en avez eu plusieurs. Vous rêvez d’en avoir encore une autre?

Même dans le pire, j’ai toujours été tournée vers l’avenir. J’ai écrit un premier roman que je n’ai pas publié. Le premier, dit-on, a toujours un caractère autobiographique, alors que l’écriture se libère lors du deuxième. Et précisément, j’ai commencé celui-là. Ma prochaine vie sera dédiée à l’écriture.