Rencontre avec Luna Heliopoulos

24 octobre 2023 · Modifié · Anne-Marie Philippe

À 24 ans, elle vit et exprime pleinement sa transidentité. En douceur, courageusement et en positivité.

Pour Luna, c’est dans l’enfance que les questionnements sur son identité de genre se sont posés. Accompagnée par l’amour de sa mère et des proches qui l’on soutenue, elle a pu amorcer sa déconstruction et sa reconstruction le moins difficilement possible. C’est en tant que femme gender fluid qu’elle s’affirme. Il lui a fallu une grande force de caractère, beaucoup de résilience et une positivité à nulle autre pareille, mais aussi un beau regard sur le monde et les êtres pour y parvenir. Aujourd’hui, elle peut pleinement se concentrer sur son rêve de devenir actrice comédienne ou mannequin! Parions qu’il se réalise.

ELLE. Luna, parlez-nous de vos nouveaux projets professionnels.
LUNA HELIOPOULOS. L’année passée, j’ai participé en tant que volontaire à deux projets participatifs de danse proposés par «La Filature», Scène nationale de Mulhouse. Depuis septembre 2022, je suis également des cours de théâtre à l’atelier du Théâtre Poche Ruelle. Mon prochain projet est d’intégrer une école de théâtre en septembre afin de continuer à me former au métier d’actrice comédienne.

ELLE. Comment avez-vous abordé votre transition?
L.H. Cela date de 2021 et mon questionnement a duré des mois. J’ai eu la chance de pouvoir écouter des artistes, des gens, des modèles d’identification et me sentir comprise. J’ai mis des années à oser en parler. Il m’a d’abord fallu comprendre que j’étais la seule personne à pouvoir m’autodéterminer.

ELLE. À quand remonte votre premier questionnement sur votre identité de genre?
L.H. Au début de l’adolescence, quand j’ai commencé à attendre que mon corps se développe… Aujourd’hui, j’attends toujours. 


ELLE. En parler à son entourage n’est pas facile…
L.H. Au début, j’ai eu peur d’en parler. Avec la crainte de me sentir isolée, rejetée, abandonnée. Mais après des semaines de réflexion, je me suis jetée à l’eau.  Je devais m’affirmer aussi par rapport à moi-même. J’avais un but et même seule, avec l’appréhension que peu de personnes puissent me comprendre, avancer était la seule option. J’ai donc décidé, je ne m’attarde plus, je fais ma route. Les gens qui ne veulent pas, ne peuvent pas ou n’essayent pas de me comprendre, je dois en faire abstraction.


ELLE. Et si on abordait vos rêves d’avenir…
L.H. Mes rêves? Devenir actrice comédienne, mannequin afin de transmettre des émotions. 


ELLE. Les vêtements, une façon d’affirmer votre personnalité?
L.H. Mes habits expriment l’extension de ma personnalité. Je porte souvent des jupes courtes évasées, mais aussi des longues de différentes coupes quelquefois. Les chemises à motifs vintage et colorées sont très présentes dans ma garde-robe. J’ai travaillé quatre mois dans une friperie à Mulhouse, cela m’a beaucoup inspirée. J’ai pu essayer différents styles et définir ceux qui me correspondaient le mieux.


ELLE. Vous semblez vous assumer complètement…
L.H. Il arrive que des gens se retournent sur mon passage. Je profite de mon métissage pour jouer avec les codes de genre et d’identité jusqu’à utiliser mes cheveux et changer leurs couleurs. Je pense qu’assumer et être fier de sa singularité encourage les gens à être plus eux-mêmes et également plus heureux dans leur vie. Je sens une grande différence d’acceptation dans la rue à Paris, Amsterdam ou Lyon. Cette expression de personnalité me plaît et je souhaite cette liberté à tout le monde.


ELLE. Pourtant, une certaine souffrance a dû s’immiscer à un moment de votre vie…
L.H. Il est vrai qu’à l’adolescence, j’ai souffert. Le regard des autres m’a empêchée d’exprimer pleinement mon genre. Mes goûts musicaux me permettaient d’exprimer mon identité de genre. Ma mère ne m’a jamais empêchée de le faire. Le regard des enfants, des jeunes gens me faisait peur, mais je continuais… La vraie souffrance, c’était de ne pas oser en parler à ma famille. J’avais tellement peur que cela change leur regard sur moi. Par chance, avec le temps, je me suis fait des amis qui ont su me comprendre et m’accepter telle que je suis.


ELLE. Vous semblez sereine, aujourd’hui?
L.H. Oui, car je sais qui je suis! Je me pose moins de questions. Bien sûr, ce n’est pas toujours évident mais ma différence, je l’affirme, je l’accepte et je m’aime comme je suis.  Apprendre à m’aimer inconditionnellement m’a permis d’apprendre à davantage aimer et accepter les autres.


ELLE. Envisagez-vous une opération de réassignation de genre?
L.H. Chaque parcours est différent et varie d’un individu à un autre. Pour ma part, j’ai décidé de suivre une hormonothérapie et peut-être que j’envisagerai une opération de réassignation de genre par la suite.


ELLE. Quelles sont les qualités dont vous vous félicitez?
L.H. Ma créativité et mon imaginaire! J’ai toujours envie de raconter des histoires à travers l’Art. Ma positivité et mon désir de partager, de rencontrer et de découvrir de nouvelles personnes.

À 24 ans, elle vit et exprime pleinement sa transidentité. En douceur, courageusement et en positivité.

Pour Luna, c’est dans l’enfance que les questionnements sur son identité de genre se sont posés. Accompagnée par l’amour de sa mère et des proches qui l’on soutenue, elle a pu amorcer sa déconstruction et sa reconstruction le moins difficilement possible. C’est en tant que femme gender fluid qu’elle s’affirme. Il lui a fallu une grande force de caractère, beaucoup de résilience et une positivité à nulle autre pareille, mais aussi un beau regard sur le monde et les êtres pour y parvenir. Aujourd’hui, elle peut pleinement se concentrer sur son rêve de devenir actrice comédienne ou mannequin! Parions qu’il se réalise.

ELLE. Luna, parlez-nous de vos nouveaux projets professionnels.
LUNA HELIOPOULOS. L’année passée, j’ai participé en tant que volontaire à deux projets participatifs de danse proposés par «La Filature», Scène nationale de Mulhouse. Depuis septembre 2022, je suis également des cours de théâtre à l’atelier du Théâtre Poche Ruelle. Mon prochain projet est d’intégrer une école de théâtre en septembre afin de continuer à me former au métier d’actrice comédienne.

ELLE. Comment avez-vous abordé votre transition?
L.H. Cela date de 2021 et mon questionnement a duré des mois. J’ai eu la chance de pouvoir écouter des artistes, des gens, des modèles d’identification et me sentir comprise. J’ai mis des années à oser en parler. Il m’a d’abord fallu comprendre que j’étais la seule personne à pouvoir m’autodéterminer.

ELLE. À quand remonte votre premier questionnement sur votre identité de genre?
L.H. Au début de l’adolescence, quand j’ai commencé à attendre que mon corps se développe… Aujourd’hui, j’attends toujours. 


ELLE. En parler à son entourage n’est pas facile…
L.H. Au début, j’ai eu peur d’en parler. Avec la crainte de me sentir isolée, rejetée, abandonnée. Mais après des semaines de réflexion, je me suis jetée à l’eau.  Je devais m’affirmer aussi par rapport à moi-même. J’avais un but et même seule, avec l’appréhension que peu de personnes puissent me comprendre, avancer était la seule option. J’ai donc décidé, je ne m’attarde plus, je fais ma route. Les gens qui ne veulent pas, ne peuvent pas ou n’essayent pas de me comprendre, je dois en faire abstraction.


ELLE. Et si on abordait vos rêves d’avenir…
L.H. Mes rêves? Devenir actrice comédienne, mannequin afin de transmettre des émotions. 


ELLE. Les vêtements, une façon d’affirmer votre personnalité?
L.H. Mes habits expriment l’extension de ma personnalité. Je porte souvent des jupes courtes évasées, mais aussi des longues de différentes coupes quelquefois. Les chemises à motifs vintage et colorées sont très présentes dans ma garde-robe. J’ai travaillé quatre mois dans une friperie à Mulhouse, cela m’a beaucoup inspirée. J’ai pu essayer différents styles et définir ceux qui me correspondaient le mieux.


ELLE. Vous semblez vous assumer complètement…
L.H. Il arrive que des gens se retournent sur mon passage. Je profite de mon métissage pour jouer avec les codes de genre et d’identité jusqu’à utiliser mes cheveux et changer leurs couleurs. Je pense qu’assumer et être fier de sa singularité encourage les gens à être plus eux-mêmes et également plus heureux dans leur vie. Je sens une grande différence d’acceptation dans la rue à Paris, Amsterdam ou Lyon. Cette expression de personnalité me plaît et je souhaite cette liberté à tout le monde.


ELLE. Pourtant, une certaine souffrance a dû s’immiscer à un moment de votre vie…
L.H. Il est vrai qu’à l’adolescence, j’ai souffert. Le regard des autres m’a empêchée d’exprimer pleinement mon genre. Mes goûts musicaux me permettaient d’exprimer mon identité de genre. Ma mère ne m’a jamais empêchée de le faire. Le regard des enfants, des jeunes gens me faisait peur, mais je continuais… La vraie souffrance, c’était de ne pas oser en parler à ma famille. J’avais tellement peur que cela change leur regard sur moi. Par chance, avec le temps, je me suis fait des amis qui ont su me comprendre et m’accepter telle que je suis.


ELLE. Vous semblez sereine, aujourd’hui?
L.H. Oui, car je sais qui je suis! Je me pose moins de questions. Bien sûr, ce n’est pas toujours évident mais ma différence, je l’affirme, je l’accepte et je m’aime comme je suis.  Apprendre à m’aimer inconditionnellement m’a permis d’apprendre à davantage aimer et accepter les autres.


ELLE. Envisagez-vous une opération de réassignation de genre?
L.H. Chaque parcours est différent et varie d’un individu à un autre. Pour ma part, j’ai décidé de suivre une hormonothérapie et peut-être que j’envisagerai une opération de réassignation de genre par la suite.


ELLE. Quelles sont les qualités dont vous vous félicitez?
L.H. Ma créativité et mon imaginaire! J’ai toujours envie de raconter des histoires à travers l’Art. Ma positivité et mon désir de partager, de rencontrer et de découvrir de nouvelles personnes.