Depuis 2020, plus d’une centaine de patientes ont déposé plainte contre X pour « tromperie » et « blessures involontaires » à la suite d’une pose d’implant vaginal, révèle France Inter lundi.
Quand la pose d’implants vaginaux vire au cauchemar. Depuis 2020, 113 femmes ont porté plainte contre X pour « tromperie » et « blessures involontaires » après la pose de ces petites bandelettes en polypropylène qui servent à stopper l’incontinence post-partum et les descentes d’organes, selon les informations de France Inter dévoilées lundi 22 juin. Des victimes et une des avocates en charge des affaires, interrogées par nos confrères, dénoncent un véritable scandale sanitaire.
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30’000 femmes se font poser des implants vaginaux chaque année en France. Mais ce dispositif médical peut provoquer des complications, telles que des saignements, des problèmes musculaires ou neuropathiques, ou encore des déchirures. Ces effets indésirables créent des douleurs dites insupportables, empêchant parfois les patientes d’avoir des rapports sexuels, et peuvent mener à un état de handicap reconnu.
Des réglementations pas toujours respectées
Céline, 42 ans, interrogée par France Inter, explique ne plus être capable de « rester debout en position statique. La position assise est compliquée ». Opérée en 2019 en raison de complications liées à l’endométriose, elle a déposé plainte et devrait recourir à une opération onéreuse aux États-Unis pour se faire retirer l’implant. Pour cause, il est impossible de se faire retirer intégralement ces prothèses en France, indique la station de radio. Une errance médicale qui a poussé une jeune femme à recourir au suicide assisté en août 2023 en Belgique.
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Si depuis 2020, la pose d’implants vaginaux est encadrée par un arrêté stipulant que les patientes doivent être informées des risques, Me Hélène Patte, l’une des avocates dans cette affaire, déplore que cette « réglementation en vigueur » ne soit pas toujours respectée, « par des médecins qui expliquent qu’il y a très peu de complications ». Aussi, cela fait quatre ans que la pose de ces prothèses doit être validée par une commission pluridisciplinaire. Là encore, dans la majorité des cas, cette réglementation ne serait pas appliquée, selon l’avocate. Dans ce contexte, des plaignantes ont créé une association baptisée Balance ta bandelette, un groupe de soutien aux patientes souffrant de complications liées à l’implantation chirurgicale de prothèses vaginales.
Autrice: Alexandra Tizio
Cet article a été adapté pour la Suisse après avoir initialement été publié sur elle.fr. Retrouvez tous les autres articles de cette édition sur le site web officiel.