Comment savoir si l’on est en dépression: 3 réponses d’experts

La dépression est une maladie psychique fréquente. Elle survient à tout âge et elle est plus fréquente chez l’adulte. Mais il est possible de se rétablir.

Selon le Baromètre santé de l’Office fédéral de la statistique (OFS) réalisé en 2022, 8 % de la population suisse aurait déjà présenté un épisode de dépression caractérisé. On estime que près de 45 % des jeunes entre 15 et 24 ans souffriraient d’une dépression.

Les symptômes de la dépression

La dépression se caractérise par une humeur dépressive qui s’accompagne parfois d’une perte de capacité à éprouver du plaisir ou de l’intérêt. 

L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) indique que la dépression peut-être caractérisée par les symptômes suivants:
– une humeur dépressive, le plus souvent caractérisée par une tristesse pathologique quasi-permanente et intense, une anxiété marquée et parfois une indifférence affective. Cette humeur dépressive est associée à une douleur morale profonde, une perte de l’estime de soi et un pessimisme majeur, parfois associé à des idées de culpabilité inappropriées.
– une perte d’intérêt et du plaisir à l’égard des activités quotidiennes, même celles qui étaient habituellement plaisantes ;
– le sentiment que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue, des idées de mort ou de suicide récurrentes, parfois des projets suicidaires, signant un risque suicidaire majeur ;
– un sentiment d’angoisse quasi-permanent, notamment au réveil, qui peut favoriser le passage à l’acte ;
– un ralentissement psychomoteur ;
– une fatigue ;
– une perte d’appétit, souvent associée à une perte de poids ;
des troubles du sommeil, avec souvent une insomnie en deuxième partie de nuit et un réveil matinal précoce ;
– des troubles de l’attention, de la concentration et de la mémoire chez la plupart des malades. 

Elle est à différencier du simple coup de déprime ou d’une tristesse passagère qui peuvent survenir en réaction à des événements de vie et sont passagers. La volonté ne permet pas de sortir d’une dépression, elle nécessite un traitement pour être soignée, ne pas se compliquer ou devenir chronique.

Le diagnostic est posé lorsqu’une personne présente une humeur dépressive ou une perte de l’élan vital, associée à au moins quatre autres des symptômes décrits ci-dessus, tous les jours depuis au moins deux semaines, et ce en présence d’un retentissement des symptômes et d’une souffrance associée.

Inserm

L’intensité de l’épisode est le plus souvent associée au nombre de symptômes présents.

L’épisode est considéré comme léger si la personne présente deux symptômes dépressifs principaux, deux autres symptômes dépressifs et quelques difficultés se manifestent pour poursuivre les activités ordinaires et les activités sociales. Un épisode dépressif d’intensité modérée se manifestera par deux symptômes dépressifs principaux, trois à quatre autres symptômes dépressifs et un dysfonctionnement pour les activités se situe entre ceux précisés pour l’épisode léger et l’épisode sévère. Enfin, l’épisode sévère est caractérisé par trois symptômes dépressifs principaux et au moins quatre autres symptômes dépressifs. Les symptômes perturbent nettement les activités professionnelles, les activités sociales courantes ou les relations avec les autres.

D’où vient la dépression?

Les mécanismes à l’origine de la dépression sont encore mal connus. Mais des situations et des événements de la vie, remontant parfois à l’enfance, peuvent favoriser la survenue d’une dépression.

Certaines personnes peuvent également présenter une vulnérabilité à la dépression d’origine génétique. « Une personne dont l’un des parents a fait une dépression a deux à quatre fois plus de risque d’être dépressive au cours de sa vie », indique Ameli.

Cependant, cette vulnérabilité ne s’exprime le plus souvent qu’en présence d’un vécu difficile dans le passé ou de facteurs environnementaux défavorables. Cette interaction entre les gènes et l’environnement est déterminante dans la compréhension du mode de survenue de la dépression.  

Comment traiter la dépression?

La Haute autorité de santé et l’Agence nationale du médicament prennent en compte la sévérité de l’épisode dépressif dans leurs recommandations de traitements. 

Pour un épisode dépressif léger, il est recommandé de recourir à la psychothérapie et non à un traitement médicamenteux. Dans le cas d’un épisode dépressif moyen, un antidépresseur peut être prescrit avant de débuter une psychothérapie, ou en complément.

Enfin, pour un épisode dépressif sévère, un antidépresseur, associé ou non à une psychothérapie et parfois à d’autres médicaments psychotropes (tranquillisant, somnifère, etc.). Une hospitalisation est parfois nécessaire.

En cas de pensées suicidaires, vous pouvez appeler la Main Tendue au 143. Il est accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, gratuitement, dans la Suisse entière. Un professionnel du soin, spécifiquement formé à la prévention du suicide, sera à votre écoute.

Autrice: Cassandre Riverain
Cet article a été adapté pour la Suisse après avoir initialement été publié sur elle.fr. Retrouvez tous les autres articles de cette édition sur le site web officiel.

Tags : maladie · psychologie

La dépression est une maladie psychique fréquente. Elle survient à tout âge et elle est plus fréquente chez l’adulte. Mais il est possible de se rétablir.

Selon le Baromètre santé de l’Office fédéral de la statistique (OFS) réalisé en 2022, 8 % de la population suisse aurait déjà présenté un épisode de dépression caractérisé. On estime que près de 45 % des jeunes entre 15 et 24 ans souffriraient d’une dépression.

Les symptômes de la dépression

La dépression se caractérise par une humeur dépressive qui s’accompagne parfois d’une perte de capacité à éprouver du plaisir ou de l’intérêt. 

L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) indique que la dépression peut-être caractérisée par les symptômes suivants:
– une humeur dépressive, le plus souvent caractérisée par une tristesse pathologique quasi-permanente et intense, une anxiété marquée et parfois une indifférence affective. Cette humeur dépressive est associée à une douleur morale profonde, une perte de l’estime de soi et un pessimisme majeur, parfois associé à des idées de culpabilité inappropriées.
– une perte d’intérêt et du plaisir à l’égard des activités quotidiennes, même celles qui étaient habituellement plaisantes ;
– le sentiment que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue, des idées de mort ou de suicide récurrentes, parfois des projets suicidaires, signant un risque suicidaire majeur ;
– un sentiment d’angoisse quasi-permanent, notamment au réveil, qui peut favoriser le passage à l’acte ;
– un ralentissement psychomoteur ;
– une fatigue ;
– une perte d’appétit, souvent associée à une perte de poids ;
des troubles du sommeil, avec souvent une insomnie en deuxième partie de nuit et un réveil matinal précoce ;
– des troubles de l’attention, de la concentration et de la mémoire chez la plupart des malades. 

Elle est à différencier du simple coup de déprime ou d’une tristesse passagère qui peuvent survenir en réaction à des événements de vie et sont passagers. La volonté ne permet pas de sortir d’une dépression, elle nécessite un traitement pour être soignée, ne pas se compliquer ou devenir chronique.

Le diagnostic est posé lorsqu’une personne présente une humeur dépressive ou une perte de l’élan vital, associée à au moins quatre autres des symptômes décrits ci-dessus, tous les jours depuis au moins deux semaines, et ce en présence d’un retentissement des symptômes et d’une souffrance associée.

Inserm

L’intensité de l’épisode est le plus souvent associée au nombre de symptômes présents.

L’épisode est considéré comme léger si la personne présente deux symptômes dépressifs principaux, deux autres symptômes dépressifs et quelques difficultés se manifestent pour poursuivre les activités ordinaires et les activités sociales. Un épisode dépressif d’intensité modérée se manifestera par deux symptômes dépressifs principaux, trois à quatre autres symptômes dépressifs et un dysfonctionnement pour les activités se situe entre ceux précisés pour l’épisode léger et l’épisode sévère. Enfin, l’épisode sévère est caractérisé par trois symptômes dépressifs principaux et au moins quatre autres symptômes dépressifs. Les symptômes perturbent nettement les activités professionnelles, les activités sociales courantes ou les relations avec les autres.

D’où vient la dépression?

Les mécanismes à l’origine de la dépression sont encore mal connus. Mais des situations et des événements de la vie, remontant parfois à l’enfance, peuvent favoriser la survenue d’une dépression.

Certaines personnes peuvent également présenter une vulnérabilité à la dépression d’origine génétique. « Une personne dont l’un des parents a fait une dépression a deux à quatre fois plus de risque d’être dépressive au cours de sa vie », indique Ameli.

Cependant, cette vulnérabilité ne s’exprime le plus souvent qu’en présence d’un vécu difficile dans le passé ou de facteurs environnementaux défavorables. Cette interaction entre les gènes et l’environnement est déterminante dans la compréhension du mode de survenue de la dépression.  

Comment traiter la dépression?

La Haute autorité de santé et l’Agence nationale du médicament prennent en compte la sévérité de l’épisode dépressif dans leurs recommandations de traitements. 

Pour un épisode dépressif léger, il est recommandé de recourir à la psychothérapie et non à un traitement médicamenteux. Dans le cas d’un épisode dépressif moyen, un antidépresseur peut être prescrit avant de débuter une psychothérapie, ou en complément.

Enfin, pour un épisode dépressif sévère, un antidépresseur, associé ou non à une psychothérapie et parfois à d’autres médicaments psychotropes (tranquillisant, somnifère, etc.). Une hospitalisation est parfois nécessaire.

En cas de pensées suicidaires, vous pouvez appeler la Main Tendue au 143. Il est accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, gratuitement, dans la Suisse entière. Un professionnel du soin, spécifiquement formé à la prévention du suicide, sera à votre écoute.

Autrice: Cassandre Riverain
Cet article a été adapté pour la Suisse après avoir initialement été publié sur elle.fr. Retrouvez tous les autres articles de cette édition sur le site web officiel.

Tags : maladie · psychologie