Elle ne s’arrête jamais, ni sur les tapis rouges, ni dans sa vie privée. Actrice au glamour intemporel, Eva Longoria est aussi une activiste infatigable. Elle soutient notamment la Global Gift Foundation, qui œuvre pour l’autonomie des femmes et des enfants. Alors que le 19 avril dernier, cette organisation tenait son gala à Genève, nous l’avons rencontrée pour un entretien empli d’engagements.

Les strass ne brillent jamais autant que lorsqu’ils servent une cause. Eva Longoria en est la preuve. Actrice, entrepreneure et militante, elle multiplie les rôles avec une ligne directrice claire: mettre sa notoriété au service des autres. Samedi 19 avril, à Genève, elle co-présidait une soirée caritative en faveur de la Global Gift Foundation, fondée en 2013 par Maria Bravo. Ensemble, elles veulent donner plus de pouvoir aux femmes et aux enfants à travers le monde. Portée par une foi inébranlable en la puissance de l’action et de la solidarité, celle qui a récemment célébré son 50e anniversaire partage chez ELLE Suisse ses combats, ses sources d’inspiration et sa vision d’un monde où l’amour peut, selon elle, encore tout transformer.

ELLE Suisse: Vous êtes actrice, entrepreneure, mère, militante… et samedi, à Genève, vous avez aussi incarné la philanthropie. Quelle place occupe cet engagement dans votre quotidien?
Eva Longoria
: La philanthropie a toujours fait partie intégrante de ma vie. J’ai grandi entourée de femmes qui en faisaient une priorité. Ma mère, ma tante, mes sœurs m’ont toutes transmise l’importance de se mettre au service des autres. C’est un privilège immense, car c’est en donnant que l’on reçoit le plus.

Vous souvenez-vous de la première fois où la philanthropie a pris tout son sens dans votre vie?
Oh oui. Ma sœur aînée vit avec un handicap mental, j’ai donc été en contact très tôt avec des associations et des programmes communautaires. Enfant, je me souviens m’être alors demandée: « Mais qui sont ces gens qui nous soutiennent, alors qu’ils ne nous connaissent même pas? » C’est comme ça que j’ai compris ce qu’était réellement la philanthropie: des personnes qui choisissent d’aider, simplement parce qu’elles se soucient des autres. Cette générosité m’a appris la force de l’empathie et l’impact réel que l’on peut avoir sur une vie.

A travers la Global Gift Foundation, vous œuvrez pour l’accès à l’éducation et à l’indépendance financière des femmes. Selon vous, que reste-il à faire pour véritablement briser les inégalités entre les femmes et les hommes?
Il y a encore tellement de barrières à surmonter, notamment sur le plan économique. Les femmes sont encore aujourd’hui moins bien rémunérées, moins souvent promues, et leurs talents trop souvent sous-estimés par rapport aux hommes. C’est pourquoi, avec Maria Bravo, nous nous engageons à soutenir des programmes qui leur offrent ce dont elles ont besoin: des ressources, des compétences concrètes, mais surtout la confiance en elles. Parce qu’une femme qui croit en elle peut changer sa vie et celle de sa famille. Quand vous soutenez une femme, elle tire ses enfants hors de la pauvreté, afin de les mener vers une situation qui galvanise le maximum de son potentiel.

Vous n’avez pas besoin d’être riche ou de regarder très loin pour aider. Parfois, la personne à soutenir est juste devant soi. Il ne s’agit pas de tout réinventer, mais d’agir à sa propre échelle.

Eva Longoria
ELLE Suisse

On associe souvent la philanthropie à de grandes fortunes. Selon vous, en quoi consiste vraiment le fait d’aider et qui peut se clamer philanthrope?
Partout dans le monde, des gens s’engagent – souvent dans l’ombre – pour faire la différence. Et c’est ça, la beauté de la philanthropie: vous n’avez pas besoin d’être riche ou de regarder très loin pour aider. Parfois, la personne à soutenir est juste devant soi. Il ne s’agit pas de tout réinventer, mais d’agir à sa propre échelle. C’est exactement ce que la Global Gift Foundation incarne: créer des ponts entre les gens de tout bord pour décupler l’impact de l’entraide.

Quel a été le plus grand défi que vous avez eu à surmonter dans votre parcours?
Oh, il y en a eu tellement. En réalité, j’ai souvent eu peur. Le lycée m’a terrifiée. L’université aussi. Percer à Hollywood était un véritable saut dans l’inconnu et lorsque j’ai décidé de passer derrière la caméra pour produire, c’était tout aussi terrifiant. Mais avec le temps, j’ai compris que ce sont durant ces moments de peur intense que je sais que je suis sur le bon chemin. C’est pour cela que je continue à prendre des risques, car il n’y a que comme ça que je me dépasse.

Et qu’est-ce qui dans ces moments vous aide à faire face?
Je suis une éternelle optimiste, donc peu importe les obstacles, je garde toujours la conviction que les choses finiront par s’arranger. Très peu de choses peuvent alors m’arrêter.

Ma sœur est ma plus grande source d’inspiration. Elle vit avec un handicap […] chaque petite victoire de son quotidien – comme faire ses lacets seule – est le fruit d’un effort immense vers plus d’indépendance. Quand je la regarde, je me dis: si elle peut le faire, alors rien n’est impossible.

Eva Longoria
ELLE Suisse

Vous êtes une source d’inspiration pour de nombreuses femmes. Mais vous, qui vous inspire le plus aujourd’hui?
Ma sœur est ma plus grande source d’inspiration. Elle vit avec un handicap, et a pourtant affronté chaque difficulté avec une détermination incroyable. Aujourd’hui, elle travaille, partage sa vie avec quelqu’un, et chaque petite victoire de son quotidien – comme faire ses lacets seule – est le fruit d’un effort immense vers plus d’indépendance. La voir avancer, se battre, et réussir me bouleverse. Quand je la regarde, je me dis: si elle peut le faire, alors rien n’est impossible.

Hollywood tend souvent à confiner les femmes latines à des rôles hypersexualisés. A quel point avez-vous déjà eu l’impression de devoir vous agir comme une simple « bombe latine » plutôt que comme une actrice crédible?
Mais j’adore qu’on me voie comme une bombe latine! (Rires) Plus sérieusement, c’est vrai, les femmes latines sont parmi les plus belles femmes au monde. Mais ce que je veux surtout rappeler, c’est que nous sommes bien plus que cela. Nous sommes belles et intelligentes. Belles et puissantes. Belles et indépendantes. Belles et cultivées. J’ai eu la chance de porter ces nuances à l’écran à travers mes rôles. Mais c’est une exception, car le vrai problème ne concerne pas seulement les femmes latines, il touche toutes les femmes de l’industrie: trop souvent, on nous définit par rapport aux hommes – « la femme de », « la copine de », « celle qui joue dans le film de ». Cela doit changer. Les femmes doivent être vues, entendues et reconnues pour tout ce qu’elles sont.

Trop souvent, on nous définit par rapport aux hommes – « la femme de », « la copine de », « celle qui joue dans le film de ». Cela doit changer. Les femmes doivent être vues, entendues et reconnues pour tout ce qu’elles sont.

Eva Longoria
ELLE Suisse

Entre votre carrière, votre engagement et votre vie de famille, quelle place l’amour occupe-t-il dans votre vie aujourd’hui?
L’amour est le fil conducteur de tout ce que je fais. J’ai de l’amour pour mon compagnon, pour mon fils, pour ma famille, pour les causes que je défends. Et je suis convaincue que si chacun d’entre nous laissait l’amour diriger un peu plus sa vie, le monde serait un endroit infiniment plus juste.

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