Lundi, la marque britannique a présenté à Milan sa nouvelle collection estivale pour hommes. Un vestiaire entre rétro et modernité qui intervient alors que la presse se montre des plus critiques depuis plusieurs années.

Huit années d’absence. C’est le temps qu’il aura fallu attendre pour que Vivienne Westwood renoue enfin avec la mode masculine. Lundi 23 juin, la plus punk des marques britanniques est remontée sur les podiums milanais, afin de présenter sa première collection de prêt-à-porter printemps-été 2026 pour homme depuis 2017.

Entre dandisme et héritage grand-mère

Dans l’atmosphère feutrée du Bar Rivoli, à deux pas de San Babila, le défilé s’intitulait Colazione da Andreas – clin d’œil à la théâtralité familière du directeur artistique Andreas Kronthaler, collaborateur et veuf de la regrettée Vivienne Westwood. Sur les silhouettes, une esthétique volontairement hybride : « Dandy Meets Granny« .

Loin d’une simple juxtaposition, cette vision a fusionné l’élégance classique du dandy à des éléments empruntés au « vestiaire de grand-mère ». Dentelles, volumes amples, textures précieuses et jeux de transparence se mêlaient à des coupes tailleur subversives. En assumant une fluidité de genre affirmée, le designer autrichien a proposé une masculinité recomposée, sensible et excentrique.

Stratégie défensive?

Ce retour au vestiaire masculin arrive dans un contexte chargé pour Vivienne Westwood. Depuis la disparition de sa fondatrice en 2022, les critiques se sont multipliées, pointant une perte de direction artistique et une certaine désaffection pour l’esthétique apocalyptique qui fit autrefois la force de la célèbre marque britannique. En 2025, Le Times évoquait une « perte de cohérence créative », tandis qu’un an plus tôt Fashion United révélait les tensions internes entre Andreas Kronthaler et la Fondation Vivienne Westwood, cette dernière dénonçant un « mépris pour l’héritage » de sa défunte fondatrice.

Ce retour à la mode masculine marque-t-il un tournant volontaire ou une tentative de regagner la faveur de la critique ? Quoi qu’il en soit, la collection Colazione da Andreas ouvre une nouvelle ère pour la maison. Fidèle à son ADN de provocation, elle tente aussi de reconnecter avec une époque où Vivienne Westwood redéfinissait la silhouette masculine par l’audace, la pensée critique et l’irrévérence. A voir si les collections féminines suivront.

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