Mannequins jugés trop maigres : l’affaire Zara ravive un idéal « inquiétant »

Le géant espagnol de la mode a été épinglé par l’Autorité britannique de la publicité (ASA) pour avoir diffusé deux photos de mannequins à la silhouette jugée « irresponsable ». Un signalement qui relance le débat sur le retour d’une esthétique ultra-mince dans l’industrie de la mode.

La publicité pour les mannequins excessivement maigres repart du tapis rouge. Cette fois, c’est Zara qui se retrouve dans le viseur. Mercredi 6 août, l’Autorité britannique de la publicité (ASA) a exigé le retrait de deux photos utilisées dans une campagne du géant espagnol de la mode. Elle estime que ces dernières véhiculent une image « irresponsable » de la maigreur.

D’après Fashion Network, la première image, mettant en avant une chemise oversize, attire l’attention sur des clavicules saillantes, accentuées par la posture du mannequin et la coupe du vêtement. Sur le second visuel, une robe courte révèle une silhouette très affinée, un visage légèrement émacié et des jambes jugées « particulièrement minces ».

Zara assure avoir respecté les recommandations sanitaires en vigueur. Comme l’explique un porte-parole de la marque cité par El País, les mannequins concernés avaient fourni un certificat médical attestant de leur bonne santé avant le shooting. Le groupe précise également n’avoir retouché les images qu’en termes de lumière ou de couleur, sans modification corporelle. Il a toutefois confirmé avoir retiré les images en question. 

Inquiétudes plus larges

L’affaire s’inscrit dans un contexte plus large de retour préoccupant à une esthétique ultra-mince dans l’industrie de la mode. Comme l’a récemment mis en lumière Vogue Business, la Fashion Week printemps-été 2025 a confirmé une nette régression en matière de diversité corporelle. Dans son rapport publié le 7 octobre 2024, le média souligne que seules 1,7 % des tenues vues sur les podiums dépassaient la taille S, sur un total de plus de 8 700 looks. Le pourcentage chute même à 0,8 % pour les modèles de taille « plus ». « Nous assistons à un retour inquiétant de mannequins minces à l’extrême », alerte l’étude, qui constate une tendance homogène dans toutes les grandes capitales de la mode, de Paris à New York.

Le Guardian a également relayé les inquiétudes de stylistes, certains pointant l’influence de médicaments amaigrissants comme l’Ozempic, popularisés dans les milieux de la célébrité. Interrogée sur le sujet par ELLE Suisse, le mannequin plus-size et consultante en image de luxe Laura Leonide estimait que « Les marques de luxe ont une responsabilité sociale et morale considérable envers la clientèle et les générations futures de promouvoir une mode qui leur ressemble. »

L’ASA, pour sa part, rappelle que les marques ont la responsabilité d’éviter toute glorification de la maigreur extrême, surtout lorsqu’elles s’adressent à un public jeune et impressionnable.

Tags : mannequin · polémique
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