Pourquoi les couples rencontrés sur une appli seraient moins heureux
Les couples qui se forment en ligne seraient moins épanouis et satisfaits de leur relation, selon une étude australienne. Les experts avancent plusieurs raisons.

L’essor des applications a bouleversé notre rapport à l’amour et aux rencontres. Catalogues inépuisables de profils, nouveaux codes, langage amoureux 2.0… En dix ans, ces plateformes ont redessiné le paysage sentimental. Aujourd’hui, plus d’un couple sur deux se forme en ligne. Mais à quel point s’épanouissent-ils dans leurs relations ? Comment la façon dont les relations se tissent, impacte-t-elle leur qualité ?
Selon une nouvelle étude publiée dans Telematics and Informatics, les couples qui se sont connus en ligne sont moins satisfaits de leur relation que ceux qui se sont rencontrés physiquement…
Les couples formés en ligne, moins satisfaits de leur relation
Cette étude a été menée par des chercheurs de l’Université nationale australienne auprès de 6’646 personnes issues de 50 pays différents. Les résultats ont montré que les individus qui avaient trouvé l’amour grâce à des amis, à l’école, au travail ou encore au supermarché, étaient davantage complices et plus comblés dans leur relation.
« Les participants qui ont rencontré leurs partenaires en ligne ont signalé une satisfaction relationnelle et une intensité d’amour ressenties plus faibles », indique le co-auteur de l’étude, Adam Bode, cité par le Daily Mail. Les experts ont également observé des niveaux d’intimité, de passion et d’engagement inférieurs.
« Surcharge de choix » sur les applis, moins de points communs
Plusieurs raisons peuvent expliquer ce lien de cause à effet. Selon les chercheurs, les couples qui se rencontrent en vrai ont tendance à partager davantage de points communs, que ce soient les origines culturelles ou le niveau d’éducation, qui « peuvent influencer positivement la qualité des relations en favorisant un plus grand soutien social et une plus grande acceptation, des expériences de vie partagées et un alignement des valeurs et des visions du monde », souligne Adam Bode. Il estime aussi que la « surcharge de choix » disponible sur les plateformes, revient parfois à chercher l’âme sœur dans une botte de foin.
Les « red flags », plus visibles dans les interactions réelles
De plus, les applications de rencontre sont moins utilisées pour trouver le grand amour qu’auparavant. Les célibataires s’y inscrivent davantage pour rechercher des relations occasionnelles. « Ce passage vers des relations à court terme et moins engagées peut, à son tour, contribuer à une moindre qualité de relation », poursuit l’auteur de l’étude. Aussi, les chercheurs estiment que les fameux « red flags » seraient plus perceptibles dans les interactions réelles.
Évidemment, ces statistiques ne sont pas à prendre au pied de la lettre, et les exceptions se comptent par millions. Si certaines histoires s’éteignent après quelques rendez-vous, quand d’autres préfèrent les aventures sans lendemain, bon nombre de couples rencontrés sur la Toile s’engagent sur le long terme et coulent des jours heureux.
Autrice : Alexandra Tizio
Cet article a été traduit en français et adapté pour la Suisse après avoir initialement été publié sur elle.fr. Retrouvez tous les autres articles de cette édition sur le site web officiel.