Temu : les Suisses peuvent désormais vendre leurs produits sur la plateforme chinoise

Lundi, la populaire plateforme chinoise a officiellement donné aux accès aux commerçants suisses, afin de vendre et d’expédier leurs produits. Une initiative qui inquiète plusieurs boutiques locales et organismes.

Temu franchit un nouveau cap en Suisse. A partir de lundi 15 septembre, la plateforme de commerce en ligne d’origine chinoise permettra aux commerçants suisses d’y vendre et d’y expédier leurs produits. Selon l’Agence télégraphique suisse (ATS), cette ouverture sera exclusivement proposées aux clients suisses, puis dans un second temps, à l’ensemble du marché international.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du « programme international de proximité » de Temu, qui vise à ce que jusqu’à 80 % de ventes réalisées en Europe proviennent de vendeurs ou de centres de distribution locaux. Selon l’entreprise, cela représenterait une opportunité pour les boutiques helvétiques de profiter de la visibilité et de la puissance d’une plateforme déjà solidement implantée, tout en offrant aux clients des délais de livraison raccourcis. Mais l’annonce suscite également des inquiétudes.

Redorer son image

La Radio télévision suisse (RTS) rapporte que la boutique en ligne Brack.ch aurait refusé de collaborer avec Temu. Tout comme Digitec Galaxus qui invoque vouloir rester une plateforme « la plus informative et la plus humaine pour tous ceux qui souhaitent acheter de manière consciente ».

En 2024, Martin Jungfer, journaliste de la plateforme de vente, rappelait dans un article les dangers que représentent nombre de produits de Temu tant pour la santé que l’environnement : « Des multiprises ont fait fondre des câbles, une tronçonneuse électrique ne comportait aucun mécanisme de sécurité, un fer à boucler produisait à peine la moitié de la puissance annoncée », listait-il. D’autres font par ailleurs état depuis longtemps de la concurrence déloyale dont Temu ferait preuve, voire de violations des droits humains.

Pour Vincent Bifrare, expert digital contacté par la RTS, s’ouvrir aux commerçants suisse permettrait donc surtout à la plateforme chinoise de redorer son image.

D’après Watson, Temu est devenu en trois ans le site de vente numéro 1 en Suisse, « devant Digitec Galaxus, Zalando ou Amazon ». En 2023, sa maison-mère Pinduoduo, qui détient également Shein et AliExpress, a réalisé un chiffre d’affaires de près de 35’000 milliards de dollars et un résultat net de plus de 8’000 milliards de dollars.

Tags : Suisse · shopping · travail
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